Sécheresse, baisse de la production de blé et l’UE risque un déficit de 200 000 tonnes

Economie & Finance

La sécheresse et les pics de chaleur entravent la croissance des céréales, inquiétant les agriculteurs du Vieux Continent. Selon le cabinet de conseil agricole transalpin Strategie Grains, la production de maïs dans l’UE tombera à 55,4 millions de tonnes lors de la saison 2022-2023, atteignant ainsi son plus bas niveau depuis 2007. Avec l’attaque du grenier à blé de l’Europe et l’incertitude politique qui en résulte, les contrats à terme sur le blé ont progressé de 0,88 % à 807 $.

L’UE risque un déficit de 200 000 tonnes de blé

Mais avec une baisse de plus de 20 % en glissement annuel, le maïs n’est pas le seul blé à manquer. Selon les experts, la diminution des précipitations entraînera une baisse de la production de blé dans son ensemble d’environ 8,5 % par rapport à la saison 2021-22. En outre, la production européenne de blé tendre devrait également baisser de 5 % pour atteindre 123,3 millions de tonnes, tandis que la production d’orge devrait se contracter de 3,7 % pour atteindre 50 millions, toutes deux inférieures à la moyenne quinquennale. En résumé, l’Union européenne risque un déficit d’approvisionnement de 100 000 tonnes de maïs et d’orge et de 200 000 tonnes de blé.

Le blé fait également défaut dans le reste du monde.

Toutefois, l’UE risque de ne pas trouver sur les marchés hors UE tout le blé dont elle a besoin. Comme indiqué dans le rapport de Strategie Grains, la production mondiale de blé pour cette année devrait également baisser de 0,8 % pour atteindre 738,4 millions et la production de maïs de 3,6 % pour atteindre 1,13 milliard. En outre, les matières premières en provenance d’Ukraine, qui, avec 16 millions de tonnes d’exportations en 2018-19, a toujours été considérée comme le premier fournisseur de maïs de l’Union, pourraient également manquer à l’appel la saison prochaine. En effet, malgré l’accord passé avec la Russie, la situation des exportations de céréales via les corridors de la mer Noire continue d’inquiéter les dirigeants européens.

Le 10 août, le contrat de vente de la première cargaison de céréales ukrainiennes au Liban a été annulé en raison d’un retard de livraison. Le Ranzoni, un navire marchand sierra-léonais, a quitté le port d’Odessa le 1er août avec 26 000 tonnes de maïs et devait arriver à Tripoli le dimanche 7. L’ambassade d’Ukraine au Liban a toutefois expliqué que le délai de livraison de cinq mois “a incité l’acheteur et le chargeur à se mettre d’accord pour annuler la commande”. Entre-temps, des nouvelles positives nous parviennent de Turquie, où est arrivé le premier des huit navires qui ont quitté les ports ukrainiens depuis la signature de l’accord. ()