Dbrs Morningstar : Le risque de récession en Italie augmente en 2023, l’écart Btp/Bund est à deux doigts de 230 points.

Economie & Finance

Le danger de récession en Italie et la détérioration des perspectives pour le déficit fiscal en 2023. C’est ce qu’affirme l’agence de notation Dbrs Morningstarqui lie le risque de ralentissement économique à la crise énergétique. Alors que l’éventuelle détérioration des comptes publics résulterait des mesures expansionnistes annoncées par les partis pendant la campagne électorale. Les prévisions de Dbrs Morningstar accentuent les craintes déjà exprimées par Fitchqui a estimé une contraction de l’économie italienne de 0,7 % en 2023, toujours en raison du choc énergétique.

Le prochain gouvernement pourrait avoir du mal à tenir ses promesses électorales expansives en 2023, il pourrait y avoir d’autres priorités”, a-t-il déclaré. Carlo Capuano, vice-président senior des notations souveraines. “La marge de manœuvre budgétaire pourrait être limitée par une croissance économique plus faible, une hausse des rendements et éventuellement un soutien supplémentaire lié à l’énergie, à moins que le déflateur ne soit nettement plus élevé que prévu.”

Les mesures du gouvernement actuel n’ont pas affecté le budget

Les estimations de l’exécutif de Mario Draghi sur la hausse de la PIB (+3,1%) en 2022 devrait être rempli, grâce à la solide croissance enregistrée au cours des deux premiers trimestres de l’année. Selon Dbrs Morningstar, les premiers signes de récession devraient apparaître à partir du premier/deuxième trimestre de 2023. Les institutions officielles ont en effet revu à la baisse leurs prévisions de croissance du PIB italien, passant d’une fourchette de 2,5 %-2,2 % à 1,3 %-0,7 %.

Cette réduction aura un effet négatif sur le comptes publicsqui pourraient être grevés par les nouvelles mesures expansionnistes du futur gouvernement, quelle que soit sa couleur. L’dirigeant actueldepuis septembre 2021, a mis en œuvre l’une des plus grandes les aides à l’énergie en Europe, les mesures de soutien s’élevant à quelque 50 milliards d’euros (2,8 % du PIB). Il y est parvenu sans grever le budget et le prochain décret (Aid ter) devrait également être neutre en termes de déficit.

Le prochain gouvernement pourrait aggraver la situation des comptes publics.

Pour l’agence de notation, cependant, le futur gouvernement pourrait agir différemment. Pendant la campagne électorale, les partis ont annoncé des réductions d’impôts ou des dépenses supplémentaires qui, si elles étaient mises en œuvre, mettraient la pression sur les comptes publics. Les mesures vont de la réduction de l’impôt sur le revenu à l’abaissement de l’âge de la retraite, proposé par la Commission européenne. centre-droità la prime de 10.000 euros pour les jeunes de 18 ans et à la subvention zéro pour l’embauche des moins de 35 ans, promises par la Commission européenne. Parti démocrate.

Dbrs Morningstar considère qu’une mise en œuvre rapide et complète de toutes ces réformes est peu probable à court terme. Toutefois, elle est consciente que des mesures fiscalement lourdes, non temporaires et bien ciblées pourraient entraîner une hausse des coûts de financement. Selon l’agence, au contraire, des mesures ciblées et temporaires sont nécessaires pour maintenir la confiance du marché. Sinon, un ralentissement économique associé à des dépassements de budget rendra la consolidation des comptes publics en 2023.

Le rendement du Btp à 10 ans reste supérieur à 4 %.

Les investisseurs se concentrant sur les mesures prises par la BCE pour juguler l’inflation élevée, les obligations de la zone euro sont fermement en territoire négatif : le rendement du Btp à 10 ans reste supérieur à 4 %, à 4,076 %, et l’écart Btp/Bund diminue légèrement, à 229 points de base. Le numéro deux de la BCE, Luis de Guindos, a déclaré dans une interview à un journal portugais que le ralentissement de la croissance dans la zone euro n’est pas suffisant pour contrôler l’inflation. À une poignée de jours des élections, aucun choc n’est attendu sur le marché obligataire avec la victoire probable du centre-droit, selon une analyse de Reuters. ()