Vår Energi réduit ses prévisions de volume pour 2022 alors que les implications sont limitées pour Eni

Economie & Finance

Vår Energi réduit ses prévisions de volume pour 2022, mais Equita Sim voit des implications limitées pour Eni. La joint venture norvégienne d’Eni avec la société de capital-investissement HitecVision a publié une mise à jour, revoyant les prévisions de production pour l’année 2022 à 220-225 milliers de barils équivalent pétrole par jour, soit 6% de moins que les 230-245 milliers de barils équivalent pétrole par jour communiqués précédemment. Pour le seul troisième trimestre de cette année, la production moyenne devrait s’établir à 215 000 barils équivalent pétrole par jour (en baisse de 11 % par rapport à l’année précédente, en hausse de 2 % par rapport au trimestre précédent), sous l’effet de problèmes opérationnels dans des champs également exploités par des partenaires. La production de pétrole brut et de gaz naturel liquéfié au troisième trimestre était de 63 % (60 % au deuxième trimestre 2022), tandis que la production de gaz était de 37 % (40 %).

Voici pourquoi la réduction des prévisions de volume de Vår Energi a des implications limitées pour Eni.

Quant au prix réalisé moyen pondéré par le volume de 139 $/bep (pétrole 108 $/b, gaz 204 $/b), il a fait un bond de +97% en glissement annuel (+12% en glissement trimestriel). Vår Energi a conclu des contrats à prix fixe au quatrième trimestre 2021/premier trimestre 2022 pour environ 18 % des volumes de gaz du troisième trimestre à un prix moyen de 140 $/bep. Enfin, la perte due à l’effet de change était d’environ 260 millions de dollars en raison de l’affaiblissement de la couronne norvégienne au troisième trimestre. Vår Energi publiera les résultats complets le 25 octobre. Equita Sim estime que cette mise à jour a des implications limitées pour l’action d’Eni, car la hausse des prix réalisés compense la baisse des volumes et la perte de change. Dans la part d’Eni, a rappelé la Sim, Vår Energi représente environ 8% des volumes en amont.

L’exportation d’huile végétale du Kenya pour le bioraffinage démarre

Par ailleurs, Eni a annoncé que la première cargaison d’huile végétale destinée au bioraffinage produite par Eni au Kenya a quitté le port de Mombasa, à destination de la bioraffinerie de Gela. Cela marque le début du système de transport et de logistique qui soutiendra la chaîne de valeur dans le pays, en commençant par une production de 2 500 tonnes d’ici la fin de l’année, pour atteindre rapidement 20 000 tonnes d’ici 2023. L’huile végétale est produite à l’agri-hub de Makueni, l’usine que la société a ouverte en juillet.

“Trois mois seulement après le démarrage de Makueni, l’exportation d’huile végétale destinée aux bioraffineries commence, grâce à un modèle d’intégration verticale qui permet un développement local durable et améliore la chaîne de valeur de la production de biocarburants. Ce sont les graines d’une nouvelle énergie, un pas concret vers la décarbonisation des transports avec une approche innovante qui, en commençant par la production au Kenya, sera étendue l’année prochaine au Congo, puis aux autres pays et zones géographiques d’Afrique où nous poursuivons ces projets”, a commenté l’administrateur délégué Claudio Descalzi.

Eni a lancé le projet au Kenya en 2021, après la signature d’un protocole d’accord avec les institutions kenyanes. L’initiative prévoit la construction d’autres agri-hubs, le deuxième devant entrer en service dès 2023, et une augmentation de la production impliquant des dizaines de milliers d’agriculteurs, contribuant ainsi de manière significative au développement rural du pays et à la création de valeur à long terme. Outre l’huile végétale, l’Eni prévoit également d’exporter l’huile de cuisson usagée (UCO) collectée auprès des chaînes hôtelières, des restaurants et des bars de Nairobi, grâce à un projet déjà en cours qui promeut la culture du recyclage. D’ici 2025, la société vise à couvrir 35 % de l’approvisionnement de ses bioraffineries grâce à l’intégration verticale de la chaîne d’approvisionnement en matières premières agricoles et en déchets et résidus, ce qui lui permettra de sécuriser les volumes d’huile végétale dans un environnement difficile en termes de prix, de demande énergétique croissante et de disponibilité d’huiles durables.

L’action Eni en baisse à Piazza Affari dans le sillage de la baisse du Brent

Equita Sim a confirmé sa note d’achat et son objectif de cours de 19 euros sur le titre Eni, en baisse de 2,21% à 11,52 euros à Piazza Affari, sur fond de baisse de 0,86% du prix du Brent à 95,36 dollars le baril. Hier, 10 octobre, non seulement Plenitude, la filiale d’Eni qui intègre la production d’énergies renouvelables, la vente de services énergétiques et un vaste réseau de bornes de recharge pour véhicules électriques, a inauguré le parc éolien espagnol El Monte, d’une capacité de 104,5 MW, dans la région de Castille-La Manche, mais Eni a également annoncé le démarrage de la production de deux champs gaziers dans le cadre du contrat Berkine Sud en Algérie, six mois seulement après l’attribution du contrat, grâce à un développement accéléré (fast track). La production de Berkine Sud est exploitée par Eni et Sonatrach et représente actuellement environ 1 million de mètres cubes standard par jour de gaz (MSm3/d) et 4 mille barils par jour de liquides associés. Ce chiffre devrait passer à environ 2 MSm3/d d’ici la fin de l’année, pour atteindre la saturation de la capacité de traitement du gaz de l’usine MLE, qui est de 11 MSm3/d.

Focus sur le troisième trimestre, Goldman Sachs voit son bénéfice net ajusté chuter de 34% par rapport au trimestre précédent.

Eni réunit le conseil d’administration sur les comptes du troisième trimestre le 28 octobre. Les analystes de Goldman Sachs (note d’achat et objectif de cours à 18 €) attendent pour le troisième trimestre une production totale de 1 600 kbepd, +1% par rapport au trimestre précédent, un bénéfice net ajusté de 2 521 M€ (-34% par rapport au trimestre précédent), un bénéfice d’exploitation du groupe de 4 250 M€, -27% par rapport au trimestre précédent, un bénéfice par action de 0,74 € (-34%) et un flux de trésorerie d’exploitation de 4 500 M€ (-13%). ()