La dette de l’Italie est-elle viable avec cette augmentation continue des taux par la BCE ? Les analystes de Notation de la portée dans une note du lundi 17 octobre, tandis que le Btp 10 ans a vu son rendement baisser légèrement à 4,686%.
Les experts s’attendent à ce que le ratio dette/PIB de l’Italie (BBB+/Stable) tombe à 146 % du PIB cette année, contre 150 % en 2021, grâce à une croissance économique réelle de 3,2 %. malgré un “affaiblissement significatif des perspectives au second semestre de cette année en raison de la crise énergétique”.
Toutefois, à partir de l’année prochaine, “une croissance plus modérée du PIB nominal et des taux d’intérêt plus élevés pèseront sur le ratio dette/PIB”, préviennent les experts. Qui se rappellent comment “les taux d’emprunt de l’Italie ont augmenté de manière substantielle au cours des douze derniers mois, avec le rendement des obligations d’État à 10 ans passant à plus de 4,5 % alors qu’il était d’un peu moins de 0,6 % à l’été dernier, des niveaux qui n’avaient pas été vus depuis 2013″.
Les taux augmentent pour toutes les économies de la zone euro, mais leur impact est plus sévère “pour les pays très endettés comme l’Italie : l’augmentation des taux d’intérêt est de l’ordre de 10 %. L’écart de taux par rapport aux Bunds allemands a augmenté d’environ 100 points de base depuis janvier pour atteindre 250 points de base, tandis que la politique intérieure et internationale et les défis économiques auxquels l’Italie est confrontée après les élections du mois dernier ajoutent une “pression” supplémentaire aux questions gouvernementales.
Les BTP indexés sur l’inflation augmenteront la dette de 10 milliards en 2023
Le paiement des intérêts de l’Italie passera à environ 4 % du PIB cette année, contre 3,6 % en 2021., soit de plus de 10 milliards pour atteindre environ 75 milliards principalement en raison de la hausse des coûts des BTP indexés sur l’inflationqui représentent plus de 10 %. de l’encours des titres de la dette publique exceptionnel.
En supposant que les coûts de financement se stabilisent aux niveaux actuels, Scope écrit que les paiements annuels d’intérêts seront de 1,5 milliard d’euros. 20-25 milliards d’euros de plus en 2026-27 qu’en 2021. Et ce, même si l’impact sera atténué par la structure favorable de la dette italienne, dont l’échéance moyenne est supérieure à sept ans.
Il est nécessaire d’avoir un excédent primaire d’au moins 1 % du PIB.
En conséquence, un retour rapide à un excédent primaire élevé, d’au moins 1 % du PIB, sera nécessaire pour l’Italie de maintenir le déficit nominal dans les limites du seuil de Maastricht de 3% du produit intérieur brut. Les règles budgétaires de l’UE sont actuellement suspendues et en cours de révision, mais les analystes prévoient que “une version modifiée des règles redeviendra contraignante à partir de 2024″.
Pour l’Italie, mais aussi la France (AA/stable) et l’Espagne (A-/stable), les évaluations futures de la Commission européenne sur la viabilité de la dette dépendront, entre autres facteurs, du rétablissement de la règle des 3 % de déficit budgétaire, que les analystes ne s’attendent pas à voir changer de manière significative”. Cela sera important pour la décision de la BCE concernant l’éligibilité des obligations dans son instrument de protection des transmissions, si elle est activée.
L’Italie a toujours été prudente
Du côté positif, Scope souligne que “contrairement à la France et à l’Espagne, l’Italie a mené une politique budgétaire prudente, avec des excédents primaires élevés représentant en moyenne 1,4 % du PIB au cours des cinq années précédant la pandémie. Après avoir effacé l’impact des mesures ponctuelles prises pour lutter contre Covid-19 et la crise énergétique, le “nouveau gouvernement hérite d’un budget qui, en l’absence de nouvelles mesures fiscales, devrait favoriser le retour à des excédents primaires”.
Les finances publiques italiennes, note Scope, “se sont rapidement remises des importantes séquelles de la pandémie”. Le déficit budgétaire devrait tomber à près de 5 % du PIB cette année, en dessous de l’objectif de 5,6 %, et à 7,2 % en 2021, malgré la hausse des coûts d’intérêt”. Le déficit primaire devrait “tomber juste au-dessus de 1 % du PIB grâce à l’augmentation des recettes fiscales – favorisée par le taux de croissance élevé du PIB nominal dans un contexte de reprise de l’inflation – à la vigueur du marché du travail et à la diminution des dépenses liées à la pandémie”.
La crise énergétique et le vieillissement de la population n’arrangent rien.
Toutefois, “les 2 % supplémentaires du PIB consacrés à l’assainissement budgétaire nécessitent des années pour maintenir le déficit nominal en dessous de 3 % du PIB et donc une baisse progressive du taux d’endettement, ce qui est d’autant plus important en raison du ralentissement de la croissance économique au milieu de la crise énergétique européenne et d’une augmentation des dépenses publiques liées au vieillissement de la population italienne”.
Scope estime que la croissance du PIB de l’Italie sera d’environ 0,5 % l’année prochaine, qu’elle rebondira de 1,5 % en 2024 et qu’elle ne sera que d’environ 1 % les années suivantes. “Cela souligne la nécessité pour le nouveau gouvernement de s’en tenir, voire de renforcer, les réformes pro-croissance initiées par le gouvernement de Mario Draghi et de maintenir une trajectoire d’assainissement budgétaire progressif pour assurer la viabilité de la dette publique italienne”, concluent les analystes. ()
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