Le prix du gaz est au plus bas en avril, voici pourquoi il pourrait avoir atteint un sommet

Economie & Finance

Le prix du gaz atteint son plus bas niveau depuis avril, soit -6,11 % à 176,30 euros par MWh. En trois semaines, par rapport au pic record de 348 euros atteint le 26 août, le prix du gaz a diminué de moitié. Sur le sujet brûlant du plafonnement du prix du gaz, le ministre italien de la transition écologique, Roberto Cingolani, s’est montré optimiste quant à la possibilité de converger, d’ici la fin du mois, vers une solution commune prévoyant un plafonnement généralisé du prix du méthane provenant des gazoducs (un conseil extraordinaire des ministres de l’énergie a été convoqué pour le 30 septembre).

Le prix de l’essence pourrait avoir atteint un sommet

Selon le Financial Times, les négociants européens en gaz naturel savent que l’hiver prochain ne sera pas facile, mais ils sont optimistes au point que certains d’entre eux ont commencé à faire une prédiction audacieuse : Les prix ont peut-être atteint un sommet (Goldman Sachs a récemment prédit que le prix du gaz européen tombera, potentiellement en dessous de 100 € par MWh d’ici le printemps 2023, avant de remonter l’été prochain, les négociants se précipitant pour remplir leurs installations de stockage), mais ils restent très élevés par rapport aux normes historiques, près de 10 fois le niveau moyen de la dernière décennie et plus du double du niveau de début juin, avant que la Russie ne réduise l’approvisionnement du gazoduc Nord Stream 1, son principal canal d’exportation vers l’Europe.

Les acheteurs allemands reprennent leurs demandes de gaz sur Nord Stream 1

À cet égard, l’agence de presse Reuters a rapporté que les acheteurs allemands de gaz naturel russe ont repris leurs demandes d’approvisionnement sur Nord Stream 1 pour la première fois depuis la fermeture du gazoduc pour maintenance il y a environ trois semaines. Les “nominations” sont des demandes de fourniture de gaz et n’indiquent pas que le gaz circule effectivement dans le système.

Le 31 août, la Russie a interrompu le débit de l’oléoduc, qui passe sous la mer Baltique pour rejoindre l’Allemagne, pour une maintenance qui devait durer trois jours. Mais ce n’est pas le cas. Il est clair pour l’Europe que Moscou utilise le gaz comme une arme économique pour riposter aux sanctions imposées par l’Occident à la suite de la guerre en Ukraine. L’arrêt du gazoduc a aggravé la crise de l’approvisionnement en gaz en Europe, avec une flambée des prix de l’énergie et des importateurs allemands qui discutent du rationnement avant l’hiver.

Candriam : si le gaz reste à son niveau actuel, le risque de récession augmente.

“Si les prix du gaz naturel devaient rester au niveau actuel, la probabilité de notre scénario de récession augmenterait, ce qui signifie que la croissance diminuerait assez fortement d’ici la fin de l’année et qu’en 2023, nous nous retrouverions avec un PIB à -1,4%”, prédisent Nadège Dufossè, responsable du Global Multi-Asset, et Thibaud Marie-Regnault, économiste chez Candriam. En revanche, si les prix du gaz naturel baissent, “notre scénario favorable, plus proche de celui prévu par la BCE, aurait plus de chances de se réaliser”. Toutefois, nous continuons à penser que ce dernier scénario est un peu trop optimiste”, ont-ils souligné, estimant que la BCE utilisera cette fenêtre d’opportunité, qui pourrait se refermer très rapidement, pour continuer à anticiper des hausses de taux et que nous devrions donc voir les taux d’intérêt augmenter dans les mois à venir. Nous nous y attendons car le premier mandat de la BCE est de veiller à ce que l’inflation revienne à 2 % et d’empêcher les anticipations inflationnistes de devenir incontrôlables”.

Les dernières mesures prises par le gouvernement italien dans le domaine de l’énergie

Pendant ce temps, en Italie, le décret Sostegni-Ter approuvé par le gouvernement ne comprend pas de mesures directes pour le secteur des services publics. Ces mesures comprennent l’extension des crédits d’impôt (9,8 milliards d’euros), la réduction des accises sur les carburants (0,5 milliard d’euros), la prime anti-inflation (3 milliards d’euros) et d’autres mesures mineures, principalement financées par l’augmentation des recettes fiscales attendues de la croissance (6,2 milliards d’euros) et la récupération sur les énergies renouvelables (3,4 milliards d’euros). Le ministre Cingolani a ensuite signé le décret permettant de vendre de l’énergie renouvelable aux entreprises grandes consommatrices d’énergie à 210 euros par MWh (contre 450 euros par MWh), ce qui est supérieur au plafond approuvé par l’UE la semaine dernière, à savoir 180 euros par MWh.

Equita Sim estime que les indications de l’Europe (180 euros par MWh) et de l’Italie pour la composante à forte intensité énergétique (210 euros par MWh) sont constructives quant aux futurs niveaux de plafonnement (actuellement en Italie, le plafond est de 60-68 euros par MWh jusqu’au premier semestre 2023). “Nos estimations n’écartent pas un scénario de prix à ce niveau : 130 euros par MWh pour 2023”, a indiqué M. Sim, expliquant que l’approbation de plafonds plus élevés serait donc positive pour le secteur. “Positive, en revanche, pour Iren, Hera et A2A est l’approbation des pouvoirs substitutifs du gouvernement dans l’autorisation des usines d’élimination des déchets, en cas de non-respect par les municipalités, y compris les usines de valorisation énergétique et de compostage. Le règlement, a conclu Equita Sim, pourrait faciliter les investissements de ces entreprises dans les plans stratégiques du secteur des déchets. Sur la Piazza Affari, l’action Iren est actuellement en baisse de 1,73% à 1,42 euro, Hera de 1,63% à 2,35 euros et A2A de 0,80% à 1,0525 euro. ()