Le PIB italien fait mieux que prévu au deuxième trimestre et l’Allemagne évite la récession, pour le moment

Economie & Finance

Le PIB italien fait mieux que prévu au deuxième trimestre et l’Allemagne évite la récession, pour l’instant. Malgré la guerre en Ukraine et la crise énergétique, le produit intérieur brut de l’Italie, selon la lecture préliminaire de l’ISTAT, a augmenté de 1% sur la période avril-juin et de 4,6% en glissement annuel, contre les estimations du consensus des économistes de +0,3% et +3,7%, respectivement. Il convient de noter que le deuxième trimestre compte un jour ouvrable de moins que le trimestre précédent et que le deuxième trimestre de 2021.

Istat : contribution négative de la composante étrangère au PIB

“La phase expansive du PIB se poursuit pour le sixième trimestre consécutif, en s’accélérant par rapport au premier trimestre de l’année, où la croissance était légèrement positive”, a souligné l’ISTAT, rappelant qu’au cours des trois premiers mois de l’année, l’économie italienne avait enregistré des augmentations de 0,1 % dans l’économie et de 6,2 % annuellement. La composante intérieure a contribué positivement à la croissance, tandis que la composante étrangère nette a généré une contribution négative, a expliqué l’institut de statistiques, soulignant “le caractère provisoire de cette estimation, qui reflète du côté de la production un déclin de l’agriculture et une croissance de l’industrie et des services”.

La variation acquise pour 2022 est de +3,4%.

L’évolution pour 2022 devrait être de +3,4 %. Cette semaine, le FMI a estimé que, grâce à la reprise du tourisme et de l’activité industrielle, la croissance du Belpaese sera de 3% cette année. Mais dès 2023, il y aura un “ralentissement significatif” lié en partie aux prix élevés de l’énergie. Dans ce contexte, il est nécessaire de poursuivre les réformes, a averti le Fonds monétaire international, notant “l’incertitude politique accrue” à l’approche des élections du 25 septembre et espérant que la voie des réformes ne sera pas abandonnée. Les craintes des économistes se concentrent sur le second semestre de l’année, dans un contexte de crise énergétique, d’instabilité politique et de resserrement monétaire de la BCE. La Banca d’Italia estime que la croissance italienne devrait être de 3,2 % cette année, mais a prévenu qu’elle serait inférieure à 1 % en cas de fermeture du gaz russe.

L’Allemagne évite la récession, pour l’instant

L’Allemagne a évité de justesse la récession. Le produit intérieur brut allemand, selon l’estimation préliminaire pour le deuxième trimestre, est resté inchangé sur une base trimestrielle et a augmenté de 1,4 % en glissement annuel. Le chiffre trimestriel est légèrement inférieur aux attentes du consensus des économistes, à savoir +0,4 % en glissement trimestriel. “Avec une croissance du PIB qui stagne” au deuxième trimestre, “l’économie allemande a évité une contraction, mais de justesse”, a commenté Carsten Brzeski, responsable mondial de la macro chez Ing, cité par l’agence de presse Mf-DowJones, soulignant que “les prix élevés de l’énergie et des matières premières continuent de miner le pouvoir d’achat et les marges bénéficiaires, de sorte qu’une récession technique au deuxième semestre semble certaine.”

En effet, “les facteurs de soutien à l’économie, tels que les réouvertures après la fermeture et les carnets de commandes, ont rapidement perdu de leur élan, la confiance des consommateurs est déjà en nette récession et il semble que le reste de l’économie suive rapidement”, a conclu M. Brzeski. Les prix à l’importation en Allemagne ont augmenté de 1 % en juin en glissement mensuel et en glissement annuel, la lecture a augmenté de 29,9 % par rapport à +30,6 % en glissement annuel en mai, les prix de l’énergie restant le principal moteur de l’augmentation à +136,0 % en glissement annuel, en particulier le coût du gaz naturel (+198,9 %).

Les PIB de la France et de l’Espagne ont également dépassé les attentes

Comme en Italie, le PIB de la France et de l’Espagne a également dépassé les attentes. Selon les premières estimations pour le deuxième trimestre, le PIB de la France a augmenté de 0,5 % en glissement trimestriel et de 4,2 % en glissement annuel (le chiffre du glissement trimestriel est supérieur au consensus des économistes qui prévoyait +0,2 % en glissement trimestriel). En revanche, le produit intérieur brut de l’Espagne s’est amélioré de 1,1 % en glissement trimestriel et de 6,3 % en glissement annuel dans l’estimation préliminaire du deuxième trimestre. Le chiffre trimestriel a été plus élevé que prévu par le consensus des économistes à +0,4% en glissement trimestriel.

Le PIB de la zone euro dépasse les attentes

Grâce à l’Italie, la France et l’Espagne, le produit intérieur brut de la zone euro a augmenté de 0,7 % en glissement trimestriel et de 4 % en glissement annuel lors de l’estimation préliminaire pour le deuxième trimestre, ce qui est bien supérieur aux attentes du consensus des économistes (+0,1 % en glissement trimestriel et +3,4 % en glissement annuel). L’estimation préliminaire d’Eurostat pourrait être révisée ultérieurement, mais elle montre la résilience de l’économie des 19 États membres de la zone euro dans un contexte d’inflation record (+8,9 % en glissement annuel selon l’estimation préliminaire de juillet pour la zone euro), notamment des coûts énergétiques pour l’industrie, et d’incertitude créée par l’invasion russe en Ukraine.

“L’économie de la zone euro a surpris avec une expansion de 0,7 % au deuxième trimestre de 2022. Ce chiffre intervient alors que l’inflation dans la zone euro a atteint un nouveau record de 8,9% en juillet, selon l’estimation rapide d’Eurostat. De plus, ce chiffre est remarquable si on le compare à la contraction de 0,9 % enregistrée par les États-Unis au deuxième trimestre”, a commenté Jean-Paul van Oudheusden, analyste des marchés européens chez eToro, pour qui le conflit en Ukraine continue de générer beaucoup d’incertitudes sur la croissance et l’inflation futures dans la zone euro. “Les prix du gaz naturel européen ont de nouveau atteint un niveau supérieur à 200 euros par tonne, le plus élevé depuis mars. La semaine dernière, la BCE a relevé ses taux d’intérêt de 0,5 % pour lutter contre l’inflation, la première hausse depuis plus de 10 ans, a-t-il rappelé, mais elle s’engage sur une voie très étroite pour éviter de conduire l’économie européenne à une récession en 2023.” ()