Le nombre de fuites dans le gazoduc Nordstream s’élève à quatre. Au moins six mois pour les réparations

Economie & Finance

L’hypothèse d’un sabotage de Nordstream, le gazoduc qui transporte le gaz de la Russie vers l’Europe, prend de l’ampleur. Les garde-côtes suédois ont en effet découvert une quatrième fuite de gaz sur le gazoduc Nord Stream 2, à proximité immédiate d’une fuite plus importante découverte en début de semaine sur le gazoduc Nord Stream 1, en mer Baltique. “Deux des quatre fuites sont situées dans la zone économique exclusive de la Suède”, a expliqué Jenny Larsson, porte-parole des garde-côtes suédois. Les deux autres forages se trouvent dans la zone économique exclusive danoise. Deux explosions ont été suspectées d’avoir endommagé les pipelines. Dans le même temps, le sismologue, Björn Lund, n’a pas exclu la possibilité d’une troisième détonation.

Longs délais de réparation

L’Union européenne soupçonne un sabotage derrière ces fuites et a promis une réponse “forte” à toute perturbation intentionnelle de l’infrastructure énergétique. Selon le directeur de l’Agence danoise de l’énergie, plus de la moitié du gaz contenu dans les gazoducs endommagés a fui et le volume restant devrait être évacué d’ici dimanche. Mais les agences de sécurité allemandes craignent que la centrale ne devienne définitivement inutilisable. La réparation de la canalisation prendra du temps. “Pas un mois ou deux, mais au moins six mois ou un an”, a déclaré Pavel Zavalny, chef du comité de l’énergie de la Douma russe et président de la Société russe du gaz, cité par l’agence de presse Agi.

Le Danemark accuse la Russie : les fuites du Nord Stream sont dues à des attaques délibérées

Pour le ministre danois des Affaires étrangères, Jeppe Kofod, les explosions qui ont provoqué des fuites dans l’oléoduc étaient “intentionnelles” et il s’agit d’une attaque “sans précédent”. S’exprimant sur Sky News, M. Kofod a déclaré que les autorités danoises collaborent étroitement avec les pays voisins, l’OTAN et l’UE : “Nous devons tous faire attention à nos infrastructures critiques” et, a-t-il ajouté, nous devons mettre fin à notre dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie. “C’est clair pour nous depuis longtemps au Danemark, maintenant c’est aussi clair dans le reste de l’Europe”, il faut éliminer “toute dépendance à l’égard de l’énergie russe, que ce soit le gaz, le charbon ou le pétrole, et nous travaillons très dur pour y parvenir en Europe”.

Vendredi 30 septembre Réunion du Conseil de sécurité de l’ONU demandée par la Russie

La réponse russe ne s’est pas fait attendre. “Il est stupide et absurde” de blâmer la Russie, a tonné le Kremlin. “Ridicule” de supposer qu’il s’agit des États-Unis, a rétorqué la Maison Blanche. Un retour de bâton dans la perspective du prochain train de sanctions contre la Russie, attendu avant le sommet européen de la semaine prochaine. Moscou a également ouvert une enquête pour “terrorisme international” et a exigé et obtenu une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies le vendredi 30 septembre sur l’incident.

À la veille de la réunion des ministres de l’énergie, M. Cingolani réitère son appel en faveur d’un plafonnement des prix du gaz.

Le même jour, les ministres européens de l’énergie se réunissent pour formaliser leurs propositions contre les prix élevés de l’énergie. Dans les pages de La Stampa, le ministre italien de la transition écologique, Roberto Cingolani, est revenu à la charge pour demander un plafonnement du prix du gaz, un prix qui voyage à 199,5 MWh (-3,7%). “La lettre que nous avons écrite (à la Commission européenne, ndlr) est un bloc, également parce qu’elle est signée par de nombreux pays, dont certains très importants comme la France, l’Espagne et la Pologne. Je dois dire la vérité : si une pétition de ce niveau était ignorée, il faudrait se poser des questions”, a-t-il déclaré dans une interview accordée au journal. Tout cela alors qu’en Italie une partie des consommateurs conteste le choix d’Arera de mettre à jour les factures tous les mois car cela ne ferait que favoriser les entreprises. ()