Le chaos des taxis ? Il peut être résolu par la libéralisation des transports publics. Voici pourquoi

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Depuis des années, de manière cyclique, la question du marché des taxis ressurgit comme une rivière karstique, dont la libéralisation est souvent proposée comme une panacée industrielle, pour être mise en veilleuse jusqu’à la prochaine fois, lorsque nous verrons à nouveau, pendant la saison estivale, des hordes de touristes hargneux et têtes brûlées, laissés indûment attendre leur tour dans des files d’attente plus ou moins désordonnées. Il est bon, cependant, d’aborder le problème de manière laïque, sans fardeau idéologique, et de manière pragmatique. Et il faut aussi avouer que la catégorie des chauffeurs de taxi n’est pas très bien acceptée par le grand public, à tel point que je crois que tout le monde a eu au moins une expérience désagréable dans sa vie. Je me souviens de la mienne, lorsqu’à Naples, de la gare à l’aéroport, le chauffeur de taxi nous a fait descendre, ma femme et moi, alors que nous attendions notre fille aînée, en jetant nos bagages dans la rue, parce qu’il estimait que le tarif fixe que nous avions demandé, conformément à la réglementation, ne lui convenait pas. Néanmoins, bien que je me réjouisse de l’augmentation du nombre de licences à Milan, il est difficile d’affirmer que cette mesure va réellement dans la bonne direction ou qu’elle permettra au moins d’atténuer le problème.

Les failles du service public

Pour comprendre les raisons d’un jugement aussi sévère et désabusé, il faut se demander pourquoi le marché des taxis existe ou, mieux encore, pourquoi des dizaines ou des centaines de personnes préfèrent faire la queue pendant des heures devant la gare Termini plutôt que d’utiliser le métro ou le bus. La réponse est en effet évidente et se trouve dans la mauvaise qualité, réelle ou perçue, du service de transport public, un secteur qui devrait être libéralisé en principe, mais qui, en réalité, voit des extensions et des cessions internes en faveur des entreprises de la galaxie publique, de manière à limiter même d’éventuelles expansions de l’offre. La prolongation du contrat de service en faveur d’Atac pour 2024-2027 prévue par la municipalité de Rome, contre laquelle l’Autorité antitrust s’est prononcée, n’est que le dernier cas d’un problème atavique que l’Italie s’efforce de résoudre. L’Autorité a notamment écrit que “les évaluations et les motivations fournies par l’entité à l’appui du choix de confier le service en interne sont en fait insuffisantes, non documentées et contradictoires, même en tenant compte des résultats de la gestion précédente du service par le même opérateur” et a proposé une subdivision intéressante du marché romain en lots, afin de l’ouvrir progressivement à la concurrence et d’obtenir une meilleure qualité de service, en faveur du consommateur.

Les transports publics sont devenus inefficaces

D’autre part, la faible pression concurrentielle limite l’efficacité et l’investissement, de sorte qu’une partie de la demande, peut-être la plus exigeante, reste insatisfaite. À cette situation très précaire s’ajoutent les grèves incessantes qui frappent le secteur des transports locaux, les seules menées par des travailleurs contre d’autres travailleurs, et une forte pression sur les transports publics urbains et suburbains, du moins dans les villes de taille moyenne et les grandes villes.

Dans ce sombre tableau, il me semble que l’augmentation des licences de taxi, avec une baisse conséquente de leur valeur moyenne, est un acte purement symbolique et peut-être punitif. Certes, il s’agit d’un secteur à repenser radicalement, même en augmentant les licences et en fixant des normes de qualité strictes, mais les opérateurs actuels qui ont acheté une licence, allant jusqu’à la payer 200 000 euros, doivent être indemnisés pour toute modification de la valeur de ce bien. De plus, il s’agit d’une intervention à l’efficacité très limitée si elle n’est pas incluse dans un cadre plus large de libéralisation des services de transport. Pour ce faire, il ne s’agit pas d’une énième réforme, mais de l’application d’une réforme déjà en place, en lançant les appels d’offres tant attendus pour la gestion des services urbains, afin d’améliorer qualitativement et quantitativement l’offre. ()

*Université Bocconi