Enel négocie une ligne de crédit de 16 milliards avec les banques pour se protéger contre le risque lié aux produits dérivés.

Economie & Finance

Enel négocie avec un pool de banques une nouvelle ligne de crédit renouvelable d’un montant maximum de 16 milliards d’euros avec une garantie de la Sace à hauteur de 70% pour couvrir le risque de produits dérivés lié à la hausse des prix de l’énergie, selon des sources proches du dossier citées par Bloomberg et Reuters. Cette installation est l’œuvre de l’administration sortante de Mario Draghi, qui a conçu ce plan pour protéger des entreprises telles que la société publique Enel de l’impact de l’invasion de l’Ukraine par la Russie sur les coûts énergétiques.

En pratique, les lignes de crédit renouvelables servent de garantie pour les contrats à terme sur le gaz. Parmi les banques concernées figurent Intesa Sanpaolo, Unicredit, Banco Bpm, Bper, ainsi que Cassa Depositi e Prestiti, selon les sources. Plus précisément, Intesa Sanpaolo et Unicredit participeraient à hauteur de 5 milliards d’euros chacun, Banco Bpm, Bper et Cdp à hauteur de 2 milliards d’euros chacun. Aucun commentaire officiel de la part d’Enel. Les porte-parole d’Unicredit, Intesa Sanpaolo et Banco Bpm ont également refusé de commenter la rumeur.

Sur la table une ligne de crédit renouvelable d’une durée de 18 mois

Le géant de l’énergie dirigé par Francesco Starace serait toujours en train de travailler avec ses créanciers sur ce plan, qui devrait impliquer une ligne de crédit renouvelable de 18 mois. Cela permettra à la société de poursuivre son programme de financement actuel sans avoir à mettre de côté des liquidités pour des appels de marge si les prix du gaz continuent à augmenter (-9,6 % à 115,7 euros par MWh aujourd’hui, 18 octobre).

Les pourparlers avec les banques sont encore préliminaires

Selon les données compilées par Bloomberg, les services publics européens sont confrontés à des coûts d’emprunt plus élevés, les entreprises de qualité payant 100 points de base de plus que l’Euribor pour une échéance de trois ans. La nouvelle ligne de crédit est considérée comme nécessaire pour couvrir la société, les contrats dérivés sur l’énergie étant évalués à la valeur du marché, ont déclaré des sources à Bloomberg. Toutefois, la structure de l’opération n’a pas encore été finalisée, les discussions étant encore préliminaires.

L’accord du ministère des Finances pourrait intervenir dès le début de l’après-midi.

Les banques attendent l’approbation du ministère des finances, qui pourrait arriver dès le début de l’après-midi. Le ministère s’efforce de confirmer que le rôle de garant de la Sace, une filiale du ministère, peut également être utilisé pour les lignes de crédit et pour couvrir les appels de marge. Le gouvernement italien a dépensé 66 milliards d’euros pour réduire la facture énergétique et Giorgia Meloni, chef de la coalition de droite qui a remporté les élections en septembre, s’est engagée à faire de la lutte contre la crise énergétique une priorité absolue.

Comment Enel s’assure des liquidités en cas de fluctuations à la hausse des prix du gaz.

A l’occasion de la publication des comptes du premier semestre de cette année, Enel a confirmé ses objectifs pour 2022 et sa politique de dividendes, même si le PDG, Francesco Starace, s’attend à ce que l’environnement du secteur de l’électricité reste tendu, avec des prix toujours élevés en 2023. Sur le marché boursier italien, l’action d’Enel a augmenté de 2,21 % pour atteindre 4,308 €. “Il s’agit, selon nous, d’une nouvelle positive, qui garantit la disponibilité de liquidités en cas de fluctuations excessives à la hausse du marché du gaz, qui a de toute façon diminué de moitié depuis les pics du mois d’août, réduisant ainsi considérablement le problème des garanties”, a souligné Equita Sim.

Gridspertise généreusement valorisé, une nouvelle positive pour la maîtrise de la dette d’Enel

Par ailleurs, comme le rapporte MF-Milano Finanza, la vente de 50% de Gridspertise à Cvc vaudrait environ 500 millions d’euros, avec une valorisation implicite généreuse d’environ 17,5 fois l’ebitda de 57 millions d’euros en 2023, souligne Equita Sim (note d’achat et objectif de cours à 7,5 euros confirmés sur le titre), pour qui “c’est une nouvelle positive pour Enel et le processus de maîtrise de la dette”, qui s’élevait à 62,2 milliards d’euros à la fin juin. Pour le bureau de recherche d’Intesa Sanpaolo, la nouvelle est cohérente avec la stratégie d’Enel de rechercher des partenaires financiers et/ou industriels pour développer ses activités annexes et procéder à la rotation de ses actifs. “Compte tenu de la taille limitée de l’opération, nous ne pensons pas qu’elle représente un moteur particulier pour le titre en bourse sur lequel nous maintenons une note d’achat et un objectif de cours à 9,1 euros”, conclut Intesa Sanpaolo. ()