Bourse, Zew s’aggrave moins que prévu. Le Ftse Mib se maintient à 23 000 points malgré la reprise du gaz

Economie & Finance

Les indices européens ont progressé (+0,61% pour le Dax, +0,31% pour le Cac40, +0,68% pour le Ftse100 et +0,19% à 23 014 points pour le Ftse Mib) malgré une séance de “risk-off” en Asie, où le sentiment du marché a été plombé par les préoccupations économiques. Après l’inflation, les risques économiques sont maintenant sous les projecteurs des investisseurs après la dernière série de données macroéconomiques décevantes en provenance de Chine. “En outre, les espoirs d’un resserrement monétaire moins agressif suite à la récente atténuation de la pression sur les prix aux États-Unis ont été étouffés après que certains responsables de la Fed aient averti que la politique actuelle allait se poursuivre”, a souligné Pierre Veyret, analyste technique chez ActivTrades. Les contrats à terme de Wall Street ont baissé (-0,10 pour cent sur le Dow Jones et -0,20 pour cent sur le S&P500).

Cela ajoute une pression sur le sentiment du marché, car de plus en plus d’investisseurs craignent que de telles politiques, mises en œuvre alors que les économies montrent déjà des signes de ralentissement, augmentent considérablement la probabilité d’une récession. “Cette attente pourrait conduire les investisseurs à réduire leur exposition aux actifs plus risqués à court et moyen terme, tandis que de nouveaux indices sur la prochaine action de la Fed pourraient être fournis le 17 août avec la publication du procès-verbal de la dernière réunion du FOMC”, a souligné M. Veyret.

L’aggravation de la situation en août est moins importante que prévu

Le dollar a gagné du terrain face à l’euro, qui valait 1,01392 (-0,12%), l’indice Zew des anticipations économiques en Allemagne s’étant détérioré à -55,3 points en août, contre -53,8 en juillet, ce qui reste supérieur au consensus des économistes qui prévoyait -56,9 points. Toujours en août, l’indice relatif aux conditions économiques actuelles en Allemagne s’est établi à -47,6 points, contre -45,8 en juillet. Les experts des marchés financiers “s’attendent donc à une nouvelle baisse de la croissance économique déjà faible en Allemagne. Les taux d’inflation encore élevés et les coûts supplémentaires attendus pour le chauffage et l’énergie conduisent à des attentes de bénéfices plus faibles pour le secteur de la consommation privée”, explique Michael Schroeder, responsable de l’enquête Zew sur les marchés financiers. En revanche, ajoute l’expert, “les attentes à l’égard du secteur financier s’améliorent en raison de l’hypothèse d’une nouvelle hausse des taux d’intérêt à court terme”.

Alors que la première estimation des exportations de biens de la zone euro vers le reste du monde en juin s’élevait à 252,2 milliards d’euros, soit une hausse de 20,1% par rapport à juin 2021 (210,0 milliards d’euros). Les importations en provenance du reste du monde se sont élevées à 276,8 milliards d’euros, soit +43,5% par rapport à juin 2021 (192,9 milliards d’euros). En conséquence, la zone euro a enregistré un déficit commercial de 24,6 milliards d’euros de biens avec le reste du monde en juin 2022, contre un excédent de 17,2 milliards d’euros en juin 2021.

Le dollar se renforce par rapport à l’euro

Les craintes d’une récession ont été exacerbées par la publication de données économiques décevantes en Chine, à laquelle la PBoC a réagi en réduisant de manière inattendue les taux d’intérêt. Dans ce contexte, et alors que la crise énergétique en Europe ne montre aucun signe d’apaisement, “le dollar continue de se renforcer, les investisseurs recherchant la sécurité dans la monnaie américaine dans un contexte d’incertitude généralisée. Cette dynamique est exacerbée par la perspective de la poursuite agressive de la politique monétaire de la Réserve fédérale, les tentatives de contrôle de l’inflation restant un élément central de la stratégie de la banque centrale, ce qui renforce encore l’attrait du dollar”, a déclaré Ricardo Evangelista, analyste principal chez ActivTrades.

L’or et le pétrole en baisse, le gaz en hausse

Les prix de l’or (-0,35%) et du pétrole (Brent -0,96%) ont baissé, inversement le prix du gaz naturel a augmenté : +6,24% à 233,8 euros par mégawattheure à Amsterdam après avoir culminé à 234 euros plus tôt dans la matinée. En mars, les contrats de référence européens sur le gaz naturel avaient également touché 300 euros en intraday, en raison des tensions consécutives à l’attaque russe en Ukraine et de la volonté des pays occidentaux d’imposer des sanctions aux produits de base de Moscou. Il y a exactement un an, le produit de base ne cotait que 28 euros.

Selon les analystes de la Deutsche Bank, cités par Bloomberg, la situation météorologique très chaude sur le Vieux Continent, avec la crise de l’eau dans les rivières qui rend le transport des carburants en Europe centrale problématique et a pour conséquence une plus grande demande de gaz comme source d’énergie, contribue également à la flambée des prix, tandis que Reuters rapporte que les flux de gaz russe vers l’Europe par les principaux gazoducs restent stables, bien que réduits, après la décision de Moscou, fin juillet, de ramener les flux de Nord Stream 1 à 20% de leur capacité pour des travaux de maintenance.

Avec un écart Btp/Bund de plus de 210 points, les banques démissionnent à Milan

Alors que le rendement du Btp à 10 ans repasse au-dessus des 3% à 3,034% et que le spread Btp/Bund s’élève à 211,8 points de base, les banques de la bourse de Milan restent résignées : Unicredit perd 1%, Mediobanca -0,34%, Intesa Sanpaolo +0,02%, Banca Mediolanum -0,5%, Banco Bpm +0,22% et Bper Banca +0,33%. Le maillot noir, lui, revient à Amplifon (-7%) après les avertissements de ses rivaux Demant et Sonova. Après le rallye de vendredi, le 12 août, Tim et Nexi ont été stupéfaits et Saipem et Recordati ont perdu plus d’un point de pourcentage. ()