Bourse, Europe tonique à la veille de la Fed. Le Ftse Mib parmi les meilleurs avec un spread en baisse

Economie & Finance

Les Bourses européennes ont progressé en début de séance (+0,55% le Dax, +0,35% le Cac40, +0,78% le FTSE100 et +0,65% le FTSE MIB à 22 285 points) dans le sillage de celles d’Asie-Pacifique et du rebond de Wall Street (+0,15% le Dow Jones future et +0,17% le S&P500) à la veille de la décision de la Fed sur les taux (rendement du Trésor américain à 10 ans en hausse à 3,491%). La banque centrale américaine devrait augmenter ses taux d’intérêt de 75 points de base, bien que les traders envisagent une augmentation de 100 après les données d’inflation plus élevées que prévu de la semaine dernière. La Fed a relevé ses taux d’intérêt quatre fois cette année et devrait signaler de nouvelles hausses, l’inflation ayant atteint son plus haut niveau en 40 ans en août, à 8,3 %, soit un peu moins que le chiffre de 8,5 % enregistré en juillet. Mais la Fed ne sera pas la seule à relever ses taux cette semaine, la BoE le fera également (de 50 points de base) le jeudi 22 septembre.

La banque centrale de Chine reste stable, la BoJ ne devrait pas non plus relever ses taux.

Au lieu de cela, la Banque centrale chinoise a maintenu son taux de prêt de référence dans un contexte de forte baisse du yuan. Quant au Japon, les données ont montré que l’inflation a atteint son plus haut niveau depuis huit ans (+2,8 % en glissement annuel) en août. Ce chiffre indique une pression croissante sur les prix dans l’économie en raison des prix élevés des produits de base et de l’affaiblissement du yen. La Banque centrale du Japon décidera de sa politique monétaire le jeudi 22 septembre. Mais elle n’a jusqu’à présent donné aucune indication quant à son intention de relever ses taux.

La Fed mettra également à jour ses projections économiques

La Fed mettra également à jour ses projections économiques (voir tableau). Le Financial Times a écrit samedi que l’on s’attend désormais à un taux de 4,4 % (sur 44 économistes, 70 % s’attendent à ce que les taux de la Fed se situent entre 4 et 5 %). “Selon toute vraisemblance, la nécessité de freiner la demande conduira la Fed à indiquer une croissance d’environ 1 % et un taux de chômage supérieur à 4 % dès 2023 et une inflation Pce à 3,5 % pour l’année prochaine”, a déclaré Gianni Piazzoli, Chief Investment Officer chez Vontobel Wealth Management Sim.

Les prix à la production en Allemagne dépassent les attentes, l’euro retrouve la parité avec le dollar mais ce sera de courte durée

Des signaux résolument hawkish proviennent également d’Europe, où le 27 octobre, la présidente de la BCE, Christine Lagarde (discours à 19 heures, discours de McCaul à 17 h 45), devrait relever les taux de 75 points de base. Sur le plan macroéconomique, les prix à la production allemands ont enregistré en août +7,9 % en glissement mensuel et +45,8 % en glissement annuel, ce qui est supérieur aux +37,5 % attendus par le consensus des économistes. En revanche, les prix à la production hors énergie ont augmenté de 0,4 % en glissement mensuel et de 14 % en glissement annuel.

A l’ordre du jour à 14h30, les mises en chantier de logements neufs aux Etats-Unis en août (précédent : 1,446 million d’unités ; consensus : 1,433 million d’unités) et les permis de construire en août (précédent : 1,685 million d’unités ; consensus : 1,615 million d’unités) et à 14h55 l’indice hebdomadaire Redbook (précédent : +11,4% en glissement annuel).

Dans ce contexte conditionné par les mouvements des banques centrales, l’euro a retrouvé la parité avec le dollar, valant 1,00351 (+0,25%). L’affaiblissement du billet vert est dû au fait que les marchés s’orientent vers un relèvement des taux de 75 points de base par le FOMC le 21 septembre, au lieu d’un relèvement de 100 points de base, estiment les analystes de Cba pour qui, cependant, le billet vert devrait continuer à augmenter car les marchés continuent à revoir à la baisse les prévisions de croissance de l’économie mondiale. Même pour les économistes de la Bank of America, qui s’attendent à ce que la Fed relève ses taux de 75 points de base pour les porter à 3-3,15 %, le dollar restera fort car la Fed combat l’inflation en relevant ses taux.

Le gaz continue de baisser avant le sommet extraordinaire des ministres de l’énergie du 30 septembre

Alors que les prix des matières premières évoluent peu : le pétrole Wti s’échange à 85,29 dollars le baril (-0,08%), le Brent à 92,17 dollars le baril (+0,18%) et l’or à 1 681 dollars l’once (+0,17%). Quant au gaz, il a baissé de 4,8% à 173,5 euros par MWh en attendant le sommet extraordinaire des ministres de l’énergie du 30 septembre.

Le spread Btp/Bund baisse, pas le rendement du Btp une semaine après le résultat des élections en Italie

Avant les réunions des banques centrales, le rendement du Btp à 10 ans a augmenté à 4,09 % et l’écart Btp/Bund est tombé à 225 points de base. En ce qui concerne l’offre, l’Espagne placera un nouvel emprunt de référence à 20 ans via une syndication. Le Trésor italien a annoncé une opération d’échange portant sur un maximum de 2 milliards d’euros d’obligations pour le mercredi 21 septembre : les obligations arrivant à échéance en avril 2031 et août 2039 seront offertes contre l’achat de quatre obligations.

“Il reste une semaine avant le résultat des élections en Italie et le marché commence à regarder de près cette échéance. La formation du nouvel exécutif pourrait s’avérer une opération complexe compte tenu de l’hétérogénéité des intentions exprimées lors de la campagne électorale, y compris au sein des mêmes coalitions”, a souligné Fabrizio Barini d’Integrae Sim. Selon le gouverneur de la Banque d’Italie, Ignazio Visco, l’écart entre le Btp et le Bund ne devrait jamais dépasser 200 points de base, mais nous sommes bien au-delà.

“Le marché est donc en train d’évaluer l’instabilité politique, malgré les sondages réalisés avant le black-out qui indiquaient une majorité claire à l’issue du scrutin. Cela n’arrange pas non plus l’hypothèse d’une remise en cause du PNR et des nominations dans les participations publiques au printemps prochain, qui représentent un total de 120 milliards d’euros de capitalisation”, a ajouté M. Barini. Des avertissements à cet effet sont lancés sur l’affaire Mps et la vente d’Ita Airways. “Mario Draghi tente de ramener la privatisation de l’ancienne compagnie aérienne nationale avant le résultat des élections ou, du moins, de blinder ce processus. Les interventions de nationalisation ne semblent plus concevables, même avec un nouveau gouvernement populiste”, conclut M. Barini.

Intesa Sanpaolo, Eni et Stellantis se portent bien à Milan, mais pas Banca Generali

A Milan, Eni, qui a fait savoir qu’elle ne recevra qu’une partie du gaz demandé au fournisseur russe Gazprom pour aujourd’hui et que la situation devrait rester inchangée jusqu’au 27 septembre, marque +0,82% à 11,31 euros. Parmi les banques, il y a eu des achats importants sur (+1,15% à 2,89 euros), Bper Banca (+1,56% à 1,72 euros), pas sur Banca Generali (-0,37% à 26,74 euros), qui a signé un accord-cadre avec l’Agenzia delle Entrate dans lequel les parties se sont mises d’accord sur les modalités de définition des conclusions fiscales formulées sur les prix de transfert pour les périodes fiscales de 2014 à 2019.

Banca Generali supportera une charge effective de 45,99 millions d’euros, comprenant des impôts plus élevés de 40,7 millions d’euros et des intérêts de 5,29 millions d’euros, sans application de pénalités. La banque, ayant déjà constitué une provision pour risques fiscaux de 10,6 millions, limitera la charge effective de l’année à 35,4 millions.

Intesa Sanpaolo progresse (+0,80% à 1,9308 euro) malgré l’ouverture par l’Autorité antitrust d’une enquête contre la banque pour une présumée pratique commerciale déloyale adoptée dans la commercialisation de prêts hypothécaires immobiliers pour les consommateurs, à taux fixe et variable. Selon l’Autorité, le groupe bancaire, lors de la commercialisation des crédits immobiliers, ne fournirait pas d’informations claires sur la manière de calculer la durée du différé d’amortissement technique, c’est-à-dire le temps qui s’écoule entre le versement du prêt et la première mensualité du plan de remboursement, qui constitue un élément de coût, parfois même important. En particulier, il semblerait qu’Intesa Sanpaolo applique un délai de grâce technique caractérisé par une période de durée variable.

Chez les industriels, Stellantis a enregistré +0,81% à 13,62 euros alors que le géant américain Ford a prévenu que le trimestre en cours serait pénalisé par un milliard de dollars de coûts supplémentaires. Par ailleurs, la presse française fait état d’une grève en cours dans l’ancienne usine Peugeot de Valenciennes, dans le Nord de la France. Attention également à Ovs (+1,72% à 1,597 euro), qui tient un conseil d’administration sur les comptes du premier semestre 2022. Enfin, notez que les actions ordinaires et les actions d’épargne de Banca Carige seront retirées de la négociation. ()