Le marché boursier et l’Europe sont considérés comme positifs. Demain, nous découvrirons comment l’inflation effraie la Fed | LA VIDÉO

Economie & Finance

Les bourses européennes sont attendues positives en début de séance (+0,37% le future Eurostoxx50) dans le sillage de celles d’Asie Pacifique et du rebond de Wall Street (+0,15% le future Dow Jones et +0,19% le future S&P500) à la veille de la décision de la Fed sur les taux. La banque centrale américaine devrait augmenter ses taux d’intérêt de 75 points de base, bien que les traders envisagent une augmentation de 100 après les données d’inflation plus élevées que prévu de la semaine dernière. La Fed a relevé les taux d’intérêt à quatre reprises cette année et devrait signaler de nouvelles hausses alors que l’inflation a atteint son plus haut niveau en 40 ans en août, à 8,3 %, soit un peu moins que le chiffre de 8,5 % enregistré en juillet. Mais la Fed ne sera pas la seule à relever ses taux cette semaine, la BoE le fera également (de 50 points de base) le jeudi 22 septembre.

La banque centrale chinoise reste stable, la BoJ ne devrait pas non plus relever ses taux.

Au contraire, la Banque centrale chinoise a maintenu son taux de prêt de référence stable dans un contexte de forte baisse du yuan. Elle doit maintenant trouver un équilibre entre l’assouplissement de la politique monétaire et le soutien du yuan. Le ralentissement de la croissance économique en Chine, sous l’effet de la politique du zéro-covid, a amené le gouvernement à lancer une série de mesures de relance pour stimuler la reprise. Cependant, les indicateurs récents suggèrent que l’économie chinoise a encore un long chemin à parcourir avant d’atteindre les niveaux d’avant la crise. Quant au Japon, les données ont montré que l’inflation a atteint son plus haut niveau depuis huit ans (+2,8 %) en août. Ce chiffre indique une pression croissante sur les prix dans l’économie en raison des prix élevés des produits de base et de l’affaiblissement du yen. La Banque centrale du Japon décidera de sa politique monétaire le jeudi 22 septembre. Mais elle n’a jusqu’à présent donné aucune indication quant à son intention de relever les taux.

La Fed ne cessera pas de relever ses taux, même en 2023.

Un jour plus tôt, le 21 septembre, le président de la Fed, Jerome Powell, dira si l’inflation effraie la Fed au point de relever les taux de 100 points de base, sachant pertinemment que l’effet Volcker est tout proche, malgré le fait que les chiffres du chômage sont (ou semblent être) positifs, bien qu’encadrés par une baisse séculaire de la participation au marché du travail. “Powell regarde surtout la croissance des prix de base, qui a doublé en août par rapport à juillet : 0,6 % contre 0,3 %, un indice qui signale que l’inflation a désormais infiltré toute l’économie. En d’autres termes, les chances que l’économie américaine connaisse un atterrissage brutal augmentent”, explique Antonio Tognoli, responsable de l’analyse macroéconomique chez Corporate Family Office Sim.

Selon une enquête du Financial Times, la Fed est déterminée à relever rapidement les taux de référence au-dessus de 4 % (nous sommes actuellement à 2,25-2,5 %) et à les maintenir ensuite jusqu’en 2023. “Contrairement à ce que suggèrent les marchés, qui voient une baisse des taux en 2023 pour sortir l’économie de la récession, le resserrement pourrait au contraire être persistant même en cas de ralentissement économique plus important que prévu. Après tout, Powell a été très clair le 29 août, en disant que tant que la Fed n’est pas convaincue que l’inflation est sous contrôle, les taux seront relevés même si cela cause une certaine douleur aux ménages et aux entreprises’, a rappelé Tognoli.

L’équipe de stratégie de crédit mondiale d’Algebris s’attend à ce que la Fed relève ses taux le 21 septembre de 75 points de base, laissant ouverte la possibilité de hausses similaires ou plus importantes si la pression inflationniste se poursuit. Cette décision s’accompagnera d’une forte révision à la hausse des prévisions, anticipant un taux terminal plus proche de 4 % d’ici 2023. “La bonne nouvelle est que les marchés sont déjà là. Les taux sont évalués à une hausse de 78 points de base avant la réunion, à un niveau supérieur de 10 points de base à celui d’il y a une semaine, ce qui implique un taux directeur dans la fourchette 3-3,25 %. Les prévisions pour la fin de l’année tablent sur un taux officiel d’environ 4,3 %, soit 192 points de base de plus que la situation actuelle. La Fed peut envoyer un message agressif, mais la plupart de la décision est déjà escomptée par le marché”, a précisé l’équipe de stratégie de crédit mondiale d’Algebris.

La BCE n’est pas moins belliqueuse que la Fed, l’euro retrouve la parité avec le dollar.

Des signaux résolument hawkish proviennent également d’Europe, où la présidente de la BCE, Christine Lagarde (qui s’exprimera à 19 heures), devrait relever les taux de 75 points de base le 27 octobre. Sur le plan macroéconomique, les prix à la production en Allemagne ont enregistré en août +7,9% en glissement mensuel et +45,8% en glissement annuel, ce qui est supérieur aux +37,5% attendus par le consensus des économistes. À l’ordre du jour à 14h30, les mises en chantier de logements neufs aux États-Unis en août (précédent : 1,446 million d’unités ; consensus : 1,433 million d’unités) et les permis de construire en août (précédent : 1,685 million d’unités ; consensus : 1,615 million d’unités) et à 14h55 l’indice hebdomadaire Redbook (précédent : +11,4% en glissement annuel).

Dans ce contexte conditionné par les mouvements des Banques centrales, l’euro a retrouvé la parité avec le dollar, valant 1,00216 (+0,11%), tandis que les prix des matières premières sont restés quasiment stables : le pétrole Wti s’est échangé à 85,41 dollars le baril (+0,06%), le Brent à 92,17 dollars le baril (+0,18%) et l’or à 1.678 dollars l’once (+0,04%) en attendant le sommet extraordinaire des ministres de l’énergie du 30 septembre.

Btp rapporte toujours plus de 4%.

Avant les réunions des banques centrales, le rendement du Btp à 10 ans a augmenté à 4,079 % et l’écart Btp/Bund est tombé à 225 points de base. Du côté de l’offre, l’Espagne placera une nouvelle émission de référence à 20 ans par syndication. Le Trésor italien a annoncé une opération d’échange portant sur un maximum de 2 milliards d’euros d’obligations pour le mercredi 21 septembre : les obligations arrivant à échéance en avril 2031 et août 2039 seront offertes contre l’achat de quatre obligations.

A Milan, attention à Banca Generali, Eni et Ovs

A Milan, attention à Eni, qui a fait savoir qu’elle ne recevra qu’une partie du gaz demandé par le fournisseur russe Gazprom pour aujourd’hui et que la situation devrait rester inchangée jusqu’au 27 septembre. Il faut également surveiller la Banca Generali, qui a signé un accord-cadre avec l’Agenzia delle Entrate dans lequel les parties ont convenu des modalités de règlement des constatations fiscales relatives aux prix de transfert pour les périodes fiscales allant de 2014 à 2019.

Banca Generali supportera une charge effective de 45,99 millions d’euros, comprenant des impôts plus élevés de 40,7 millions d’euros et des intérêts de 5,29 millions d’euros, sans application de pénalités. Ayant déjà constitué une provision de 10,6 millions d’euros pour les risques fiscaux, la banque limitera la charge effective de l’année à 35,4 millions. Quant à Ovs, elle réunira le conseil d’administration sur les comptes du premier semestre 2022. Enfin, il convient de noter que les actions ordinaires et les actions d’épargne de Banca Carige seront retirées de la cote. ()