Turquie, la banque centrale réduit ses taux de 50 points à 8,5 % après le tremblement de terre, le niveau le plus bas en trois ans

Economie & Finance

La Banque centrale turque (Cbrt) a décidé de réduire les taux d’intérêt de 50 points de base, ramenant le taux des prises en pension à une semaine de 9 % à 8,5 %. Il s’agit du taux le plus bas depuis trois ans. Bien que substantielle, cette baisse reste inférieure aux attentes des analystes qui tablaient sur une réduction de 100 points de base.

Le taux de change dollar-livre turque a poursuivi sa hausse (+0,14 %) à 18,87, tandis que le Bist 100 est resté en hausse de 0,4 % à 5 092 points après que la liste se soit effondrée à 4 184 points le jour du séisme.

La banque centrale aux prises avec les dégâts du tremblement de terre

La Banque explique que la décision a été prise au vu de l’amélioration des tendances de l’inflation et que l’ampleur de la réduction du taux est jugée “appropriée” pour soutenir la reprise. La banque centrale souligne qu’elle évalue actuellement l’impact économique et les dommages causés par les récents tremblements de terre en Turquie et en Syrie.

Pour le comité de politique monétaire, les taux sont maintenant “adéquats pour soutenir la reprise nécessaire à la suite du tremblement de terre, tout en maintenant la stabilité des prix et la stabilité financière. Il est devenu encore plus important de maintenir des conditions financières favorables afin de préserver la dynamique de croissance de la production industrielle et la tendance positive de l’emploi après le séisme”, explique la banque centrale, qui rappelle que l’alerte reste pour “l’effet des déséquilibres de l’offre et de la demande causés par le séisme sur l’inflation”.

Erdogan et la baisse des taux pour lutter contre l’inflation

L’économie turque craint désormais les effets économiques du formidable tremblement de terre qui a frappé le sud-est du pays (ainsi que la Syrie), qui menace la croissance et pèsera de toute façon sur le budget de l’État, qui a même clôturé l’année dernière avec le déficit le plus faible de la décennie.

La catastrophe du 6 février modifie également le positionnement politique du président Recep Tayyip Erdogan, l’exposant aux accusations de l’opposition sur la gestion des secours. Convaincu que la baisse des taux d’intérêt freinera l’inflation, Erdogan est déterminé à faire baisser les coûts d’emprunt de plus en plus, même après les 500 points de base d’assouplissement monétaire de l’année dernière.

Pour lutter contre les effets économiques du tremblement de terre, le gouvernement turc a dévoilé cette semaine un programme temporaire de soutien aux salaires et, selon les rapports de Reuters, a interdit les licenciements dans dix villes pour protéger les travailleurs et les entreprises. (reproduit confidentiellement)