Tim, de Puyfontaine démissionne du conseil d’administration avec effet immédiat. Mais l’Italie reste centrale pour Vivendi. Le cours de l’action s’accélère

Economie & Finance
Pietro Labriola, PDG Tim

Arnaud de Puyfontaine a démissionné de Tim avec effet immédiat. C’est ce qu’a expliqué le groupe tlc dirigé par le PDG Pietro Labriola. Le PDG de Vivendi et membre du conseil d’administration de Telecom Italia depuis 2015 a remis sa démission du conseil d’administration de la société dont l’entreprise française de médias est le principal actionnaire avec 23,75%. Elle est suivie par Cdp avec 9,81%.

La note officielle de Telecom Italia explique que pour Arnaud De Puyfontaine “dans cette phase de dialogue constructif entre les principaux actionnaires de Tim et les institutions sous la direction du nouveau gouvernement, il est fondamental que toutes les parties sont libres de travailler de manière constructive et transparente dans l’intérêt de la société et de tous ses actionnaires”. De Puyfontaine a confirmé queTim et l’Italie restent au cœur des plans d’investissement de Vivendi“.

Le président Salvatore Rossi a remercié “De Puyfontaine pour sa précieuse contribution au fil des ans”. Le PDG de Vivendi ne posséderait pas d’actions ordinaires de Tim.

L’action Telecom Italia, quant à elle, a progressé de 0,8% en milieu de matinée, puis a accéléré (+2,15%) à 0,26 euro à Piazza Affari pour une capitalisation de 5,4 milliards.

Bloomberg IU : une bonne nouvelle pour Tim ?

Les analystes de Bloomberg Intelligence Unit rappellent lundi que la démission du PDG de Vivendi, Arnaud De Puyfontaine, du conseil d’administration de Telecom Italia, un groupe dirigé par le ceo Pietro LabriolaCette décision intervient après de longues discussions avec le gouvernement et pourrait indiquer la volonté de Vivendi d’accepter le plan de restructuration du groupe par l’Etat.

“Et cela pourrait aboutir à un accord de vente du réseau fixe plus proche de l’évaluation de 18 à 20 milliards d’euros de la Cassa Depositi e Prestiti que des attentes initiales de Vivendi, jusqu’à 31 milliards d’euros, valorisant l’actif à 15 fois l’Ebitda.” Bien que cela puisse ” freiner la hausse des valorisations “, les analystes estiment que cela peut ” être considéré comme positif pour sortir le titre de l’impasse dans laquelle il se trouve sur le front des fusions et acquisitions “.

Les propos de Vivendi dans la déclaration de Tim ne semblent toutefois pas aller dans ce sens pour le moment.

Comme l’écrit MF-Milano Finanza dans son édition du 14 janvier 2023, “après des mois de négociations, certaines choses au moins sont claires. Premierque l’État italien est déterminé à ramener les grands réseaux de télécommunications sous son contrôle. Deuxièmementqui Vivendi a hâte de sortir des Télécoms (et dans ce sens on peut comprendre le retrait attendu d’Arnaud de Puyfontaine). Troisièmementque Telecom et sa direction ont digéré, suite aux positions des actionnaires Cdp et Vivendi, l’idée de perdre le réseau et d’être déclassé en société commerciale tlc comme les autres.

Après avoir clarifié ce point, qui n’est pas négligeable, “il reste difficile d’équilibrer les comptes”, poursuit-il. MF-Milano Finanza, parce que “l’État (ou le Cdp) ne veut pas être accusé d’avoir payé trop cher en faveur d’un parti privé, et français”. Vivendi accepte de renoncer au gain, mais veut au moins minimiser la perte”.

Telecom, si elle est privée de sa position d’opérateur historique, veut se libérer des charges que, grâce à la propriété du réseau public, elle avait pu se permettre dans le passé, à partir du fait d’être l’un des plus grands et des plus généreux employeurs italiens, “où beaucoup ont trouvé un atterrissage confortable, quand les concurrents voyageaient beaucoup plus léger”. Les conseillers et les politiciens travaillent et rivalisent’ à plein temps et les solutions ingénieuses d’ingénierie financière abondent. Mais la couverture et l’argent pour couvrir tous les besoins restent rares”, explique ce journal.

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