Schnabel (BCE) : l’Italie utilise bien l’instrument de nouvelle génération Eu en réponse à une dette publique élevée.

Economie & Finance

“La viabilité de la dette publique dépend essentiellement de la croissance économique”. C’est ce qu’a déclaré le membre du directoire de la BCE, Isabel Schnabelrépondant à une question sur la montée politique de l’extrême droite en Italie avec la dirigeante de Fratelli d’Italia, Giorgia Meloni, lors d’une interview avec le journal allemand T-online. En ce sens, “le Next Generation EuIl est très important que les projets financés par le programme européen de sauvetage soient poursuivis de manière cohérente et pleinement mis en œuvre”, poursuit M. Schnabel.

L’aide à la pluie nous ferait augmenter les taux encore plus

Le fonctionnaire n’a pas souhaité s’exprimer sur l’avenir politique du Bel Paese, soulignant que la BCE est indépendante des évolutions des différents États membres puisqu’elle s’occupe de la politique monétaire de l’ensemble de la zone euro. La mise en œuvre correcte du plan est “la tâche des gouvernements nationaux, mais nous sommes tous dans le même bateau”.“, poursuit-il, et c’est pour cette raison que “nous devons produire des solutions au niveau européen pour surmonter la situation de crise actuelle“.

Interrogé ensuite sur les prochaines actions de l’institution, M. Schnabel dit s’attendre à de nouvelles hausses des taux d’intérêt lors de la prochaine réunion du Conseil des gouverneurs. De combien ? “Je ne peux pas le savoir, tout comme je ne peux pas dire à quel niveau nous cesserons de les élever. Ce sont des décisions prises au cas par cas, sur la base de l’évaluation de l’économie et des données sur l’inflation.” À ce stade, les mesures de soutien exceptionnelles mises en œuvre par les gouvernements “peuvent stimuler la demande et faire grimper l’inflation”, explique le fonctionnaire, “c’est pourquoi nous devrons peut-être resserrer davantage la politique monétaire.”

Enfin, Schnabel reconnaît comment, dans le jeu politique, les mesures de soutien large peuvent favoriser les partis à l’approche des élections. Toutefois, “nous ne devons pas oublier qu’à long terme, nous devrons supporter ces coûts collectivement”.

L’Italie à l’épreuve du vote

Selon les sondages disponibles, un coalition de droite formé par Frères d’ItalieLega et Forza Italia semblent en passe de remporter les élections générales de dimanche prochain avec environ 46 % des intentions de vote. La montée éventuelle du parti de Giorgia Melonsqui, il n’y a pas si longtemps, n’était apparemment pas aligné sur le projet européen, a suscité l’inquiétude des investisseurs. “On ne peut donc pas ignorer la possibilité que Fratelli d’Italia crée des problèmes et entrave les discussions avec la Commission européenne, en particulier à un moment où la politique fiscale de l’UE reviendra sur le devant de la scène”, a déclaré la commissaire européenne à la politique régionale. Mabrouk Chetouaneresponsable de la stratégie du marché mondial, Natixis Im Solutions. Selon l’expert, nous pourrions assister à une pression sur les taux italiens dans les semaines à venir, mais tout dépendra de la tournure que prendra la majorité.

” En cas de victoire de la coalition de droite, Giorgia Meloni devrait essayer de se conformer aux règles fiscales de la Commission européenne et… “. n’introduire tout changement de budget que progressivement“, a-t-il ajouté Mondher Bettaieb-Loriot, responsable des obligations d’entreprises chez Vontobele. Pour Mme Bettaieb-Loriot, la situation de la dette de notre pays sera l’un des principaux défis du prochain gouvernement. “Cependant, quelle que soit l’issue, la nouvelle outil anti-fragmentation de la BCE, semble limiter le risque souverain et je pense que le risque de défaut des obligations d’État en Italie ou dans d’autres pays périphériques est assez faible”, a-t-il conclu.

A quelques jours des élections du 25 septembre, l’écart Btp-Bund donne un répit aux marchés, tombant à 217 points de base et loin des 245 atteints dans les premiers jours de la crise du gouvernement Draghi. Le rendement du Btp italien à dix ans reste toujours supérieur à 4 %, à 4,03 %, et le rendement à deux ans est en légère hausse, à 2,77 %. ()