Porsche AG, entrée en bourse à 84 euros au-dessus du prix d’introduction en bourse. Il vaut désormais 75 milliards, soit presque autant que la société mère Volkswagen | LA VIDÉO

Economie & Finance

Porsche AG débute à 84 euros à la Bourse de Francfort et gagne le défi de l’indice Dax, en baisse de 1,22 %. Les souscriptions à l’offre d’actions privilégiées sans droit de vote de la marque allemande de voitures de sport ont été clôturées hier, 28 septembre, à un prix final de 82,50 euros, dans le haut de la fourchette comprise entre 76,50 et 82,50 euros annoncée au début du mois.

Le capital de Porsche AG s’élève à 75 milliards d’euros, soit un peu moins que celui de la société mère Volkswagen.

Sur la base du prix d’émission, Porsche AG a une capitalisation boursière de 75 milliards d’euros, soit un peu moins que sa société mère Volkswagen (capitalisant 85,1 milliards d’euros et se négociant à 132,72 euros, en baisse de 3,75 % par rapport à la clôture de la veille), qui a créé 911 millions d’actions Porsche en référence à son modèle emblématique de voiture de sport 911, les actions étant divisées en actions privilégiées sans droit de vote et en actions ordinaires avec droit de vote. Elle vend 25 % des actions préférentielles de Porsche, soit environ 12,5 % de l’ensemble de la société dans le cadre de l’introduction en bourse.

La plus grande introduction en bourse d’Allemagne depuis Deutsche Telekom en 1996.

En outre, Volkswagen a placé un paquet d’actions ordinaires avec droit de vote auprès de son principal actionnaire, Porsche SE, qui a payé une prime de 7,5 %. Les familles Porsche et Piech, dont la société holding Porsche SE contrôle Volkswagen, consolideront leur contrôle sur Porsche AG puisqu’elles détiendront 25 % de la marque de voitures de sport. Il s’agit de la plus grande cotation en Allemagne depuis Deutsche Telekom en 1996. Oliver Blume, PDG de Porsche AG, dont le double rôle de nouveau PDG de Volkswagen a suscité des critiques de la part de certains investisseurs, a salué la cotation comme un “moment historique”.

Pour les fonds Porsche est la perle du groupe Volkswagen

Volkswagen a déclaré que la volatilité du marché était précisément la raison pour laquelle les gestionnaires de fonds avaient désespérément besoin d’une entreprise stable et rentable comme Porsche AG dans laquelle investir. “Porsche était et reste la perle du groupe Volkswagen”, a commenté Chris-Oliver Schickentanz, directeur des investissements du gestionnaire de fonds Capitell. “L’introduction en bourse a rendu très, très transparente la valeur que le marché apporte à Porsche. Bien entendu, cela a également un effet positif sur les actionnaires de Volkswagen.”

Porsche vole la vedette à Ferrari, vendue à Milan

Une opération (parmi les conseillers Mediobanca pour Porsche et Lazard pour Volkswagen) qui vole la vedette à son rival Ferrari, en baisse de 1,28% à Milan, à un moment où le secteur automobile doit aussi compter avec les perspectives de ralentissement économique, ainsi que les difficultés à trouver des matières premières. Des difficultés qui finissent par ralentir les délais de production. Porsche a indiqué lors du placement d’actions qu’il entendait appuyer sur l’accélérateur en matière de produits et services de luxe, ainsi que sur les voitures électriques. En 2030, elle s’est fixé pour objectif d’atteindre une part de 80 % de voitures électriques dans le nombre total de voitures vendues. L’entreprise s’efforce également d’atteindre la neutralité carbone de la chaîne de production en 2030.

Les introductions en bourse européennes connaissent leur pire année depuis 2009

“Ce n’est pas exactement un environnement de rêve pour une introduction en bourse”, a noté Thomas Altmann, gestionnaire d’actifs chez QC Partners. Les introductions en bourse européennes connaissent leur pire année depuis 2009, car les investisseurs s’inquiètent d’une possible récession mondiale dans un contexte d’inflation croissante, de hausse des taux d’intérêt et de guerre en Ukraine. Selon les données de Refinitiv, les entreprises de la zone euro ont levé 44 milliards de dollars lors d’opérations sur les marchés des capitaux propres jusqu’au 27 septembre, dont seulement 4,5 milliards de dollars lors d’introductions en bourse.

Mais maintenant que Volkswagen a gagné le défi avec le marché, il pourrait aussi décider d’inscrire Lamborghini et Bentley. Gabriele Gambarova de Banca Akros, a évalué Lamborghini à 22 fois l’ebitda et 4 fois les ventes, soit 9 milliards d’euros. Une introduction en bourse ne serait pas une nouveauté, il en avait déjà été question en juin 2021 (le suisse Quantum Group AG, soutenu par la société d’investissement londonienne Centricus Asset Management, s’était manifesté), indiquant une valorisation autour de 10 milliards. Après tout, le constructeur du taureau est florissant, en phase avec son temps tant en ce qui concerne l’électrification que les nouvelles technologies (il est déjà actif dans le Metaverse) et peut se targuer d’avoir une clientèle de plus en plus jeune (d’ici 2025, 70% auront moins de 40 ans). ()