Opec+, le vice-premier ministre russe également à Vienne. Vers une réduction de 1,5 million de barils par jour

Economie & Finance

L’attente est grande pour le première réunion en présence de l’Opep+ depuis l’apparition de la pandémie qui se tiendra le mercredi 5 octobre après-midi. Des délégués de tous les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et des États alliés se rendent à l’aéroport. Viennedont, selon Cnbc, l’ancien ministre de l’énergie et actuel vice-premier ministre russe, ainsi que le plus haut responsable du Kremlin à se rendre en Europe depuis le début de la guerre de Poutine, Alexander Novak.

Les rumeurs se multiplient en faveur d’une réduction de 1,5 million de barils par jour.

L’hypothèse la plus populaire, et celle attendue par les marchés, est celle d’une réduction de la production de pétrole brut d’environ 1,5 million de barils par jour. Russie e Arabie Saouditemembres du cartel élargi, sont les principaux partisans de cette démarche visant à empêcher une nouvelle chute des prix du pétrole. Une réduction de la production de cette ampleur, plus profonde que ce qui avait été initialement envisagé, serait la plus importante depuis l’apparition de Covid-19 pour faire face à la faiblesse du marché.

Pour les économistes de Recherche Unicredit la fourchette est plus large : la réduction de la production sera d’au moins 1 million et peut-être jusqu’à 2 millions de barils par jour. Toujours selon l’agence Bloomberg le groupe pourrait discuter d’une réduction de la limite de production de 2 millions, ainsi que de réductions plus faibles de l’ordre de 1 à 1,5 million de barils par jour. Les analystes de Spi Asset Management estiment que la présence de Novak est un signe que le cartel se prépare à une baisse significative de la production et fait preuve d’unité.

Plus prudents sont les experts de Groupe Exinity qui s’attend à une réduction comprise entre 500 000 et 1,5 million de barils par jour : “L’Opep+ doit démontrer de manière convaincante sa volonté de ramener les prix aux fondamentaux du marché afin de fournir un soutien significatif aux indices de référence du pétrole dans le contexte de la vague de resserrement des politiques de destruction de la demande par les banques centrales du monde entier”.

Mais la coupe réelle serait plus petite

Toutefois, en raison du faible respect des quotas actuels, la baisse réelle de la production devrait être nettement inférieure au montant de la réduction, soulignent les experts. Comme expliqué CnbcUne réduction d’un million de barils par jour se traduirait probablement par environ 500 000 barils de moins par jour sur le marché, mais selon certains, cela suffirait à faire remonter les prix du pétrole autour de 100 dollars. D’autres pensent que la décision d’aujourd’hui pourrait fixer le minimum pour les contrats à terme sur le pétrole brut à 90 $.

Certains pourraient s’opposer à la réduction

Toutefois, une réduction substantielle de la production se heurte aux obstacles suivants Émirats arabes unis et le Koweïtles principaux producteurs du golfe Persique qui craignent que les restrictions à long terme ne nuisent à leurs projets d’augmentation de la capacité de production, rapportent les délégués. Les Émirats arabes unis, en particulier, ont investi des dizaines de milliards de dollars ces dernières années pour accroître leur capacité de production.

Mais la Russie pourrait ne pas être disposée à changer de position. Une grande partie de l’Occident ayant décidé de renoncer à son pétrole, Moscou a réduit bon gré, mal gré une production d’environ 1 million de barils par joursoit près de 10 % de sa production maximale, et est confronté à une incertitude supplémentaire à court terme lorsqu’un embargo pétrolier de l’Union européenne et un régime de plafonnement des prix entreront en vigueur le 5 décembre. Démontrant la tension au sein du cartel, l’Opep+ a annulé sa réunion des techniciens prévue hier, rapportent les délégués, car les désaccords sont si importants que seule une réunion des ministres du pétrole peut résoudre la question.

Les contrats à terme sur le pétrole ont peu bougé

Après avoir dépassé les 100 dollars le baril au cours des six premiers mois de l’année en raison de l’invasion russe en Ukraine, Les prix du pétrole ont chuté de 32 % au cours des quatre derniers mois. en raison des préoccupations économiques mondiales, le Brent européen étant passé sous la barre des 83 dollars le baril pour la première fois depuis janvier. À la mi-session en Europe, le Brent s’échangeait en légère baisse à 91,6 dollars le baril, tandis que le Wti américain perdait 0,2 % à 86,4 dollars.

Le rouble est volatil dans l’attente de l’Opep+.

Pendant ce temps, sur le front des devises, il y a une forte volatilité. Dans les heures qui ont suivi la réunion, le rouble a gagné du terrain face à l’euro en s’échangeant à près de 58,6 contre la monnaie unique, après un début de séance au cours duquel la monnaie russe avait perdu 2,2 % pour s’échanger à 57,66 contre l’euro, sa plus faible valeur depuis le 26 septembre. Le rouble a fluctué de manière significative au cours des dernières sessions, entravé par une liquidité limitée et les inquiétudes des investisseurs quant à d’éventuelles nouvelles sanctions sur les actions de la Russie en Ukraine qui pourraient limiter l’accès des devises étrangères à Moscou. Invoquant la volatilité persistante du marché, le ministère russe des finances a même annulé les adjudications d’obligations du Trésor Ofz prévues pour le mercredi 5 septembre. ()