Netflix renverse la chute de ses abonnés avec Stranger Things et Cobra Kai comme rois.

Après une année 2022 torride pour la société de streaming vidéo, le vent tourne. En fait, Netflix a inversé sa chute d’abonnés au troisième trimestre et a amélioré ses estimations de fin d’année, ce qui a rassuré Wall Street. Le cours de l’action Netflix a bondi de 14 % dans les transactions après les heures de marché (-60 % depuis le début de l’année), grâce notamment à la prévision du géant du streaming de gagner 4,5 millions de clients au dernier trimestre de l’année, ce qui est supérieur à l’estimation des analystes qui était de 4,2 millions. “Dieu merci, nous avons clôturé avec des trimestres en baisse”, a commenté le cofondateur et PDG, Reed Hastings, ajoutant que l’entreprise doit continuer à prendre de l’élan en se concentrant sur le contenu, le marketing et le plan avec la publicité à prix réduit.

Netflix a attiré 2,4 millions de nouveaux abonnés dans le monde, soit plus du double de ce que prévoyaient les analystes.

Étonnamment, de juillet à septembre, Netflix a attiré 2,4 millions de nouveaux abonnés dans le monde, soit plus du double de ce que prévoyaient les analystes, le contenu – de Stranger Things à Cobra Kai – étant roi, après avoir perdu 1,2 million d’abonnés au premier semestre de cette année dans un contexte d’économie mondiale difficile et de concurrence accrue pour les spectateurs de vidéos en ligne. Elle compte désormais 223,1 millions d’abonnés, soit plus que le record de 221,8 millions établi en 2021, et mise sur un total de 227,6 millions d’abonnés d’ici la fin de l’année. “Les chiffres impressionnants de Netflix montrent que la croissance de l’entreprise est loin d’être terminée”, a souligné Haris Anwar, analyste chez Investing.com.

Les revenus ont augmenté de 5,9 % pour atteindre 7,93 milliards de dollars, attention à l’impact du taux de change.

Au cours du troisième trimestre, Netflix a diffusé les derniers épisodes de la quatrième saison de la série de science-fiction “Stranger Things”, ainsi que la série sur les tueurs en série “Dahmer-Monster : The Jeffrey Dahmer Story”, qui est devenue l’une des séries les plus regardées de Netflix. Les revenus ont ainsi progressé de 5,9 % en glissement annuel pour atteindre 7,93 milliards de dollars, ce qui est supérieur aux attentes des analystes qui tablaient sur 7,85 milliards de dollars, tandis que le revenu net a baissé de 3,5 % pour atteindre 1,4 milliard de dollars, avec un bénéfice par action de 3,10 dollars, supérieur aux estimations des analystes qui tablaient sur 2,11 dollars par action. La marge d’exploitation a également chuté à 19,3 %, contre 23,5 % un an plus tôt, un changement que Netflix a attribué presque entièrement à l’appréciation du dollar américain par rapport aux autres devises. L’impact du taux de change (dollar fort) devrait encore peser sur la marge d’exploitation du quatrième trimestre, attendue à 4,2 % contre 8,2 % un an plus tôt, et sur le chiffre d’affaires attendu à 7,78 milliards de dollars contre des prévisions des analystes de 7,98 milliards de dollars. Les bénéfices devraient s’établir à 36 cents par action, soit moins que l’estimation de 1,20 $.

Une concurrence de plus en plus féroce

La plupart des services de streaming établis ont cessé de se développer aux États-Unis, où le marché est arrivé à maturité. De nouveaux entrants, tels que Paramont+ de Paramount Global, gagnent des parts de marché grâce aux programmes sportifs en direct. Dans sa lettre aux actionnaires, Netflix lui-même a fait remarquer que d’autres sociétés de médias perdent de l’argent avec le streaming. “Nos concurrents investissent massivement pour augmenter le nombre d’abonnés et l’engagement, mais il est difficile de créer une entreprise de streaming de grande envergure et prospère”, peut-on lire dans la lettre.

Lancement en novembre d’un plan de streaming à 6,99 $/mois avec publicités

Netflix a estimé que ses concurrents termineront l’année avec des pertes d’exploitation combinées “bien supérieures à 10 milliards de dollars”, contre un bénéfice d’exploitation annuel de 5 à 6 milliards de dollars pour Netflix. Des rivaux tels que Walt Disney Co. exploitent plusieurs activités, notamment des réseaux de télévision et des parcs à thème, qui compensent les pertes du streaming. Au début du mois de novembre, Netflix lancera un plan de streaming à 7 dollars par mois, accompagné d’une publicité visant à attirer les clients soucieux des coûts, soit moins de la moitié du coût du plan le plus populaire. “Nous sommes convaincus qu’à long terme, cela conduira à une augmentation significative des revenus et des bénéfices”, a déclaré Greg Peters, Chief Product Officer, sans toutefois révéler le nombre de nouveaux abonnés ou le montant des revenus que Netflix attend de ce plan.

Paolo Pescatore, un analyste de PP Foresight cité par l’agence de presse Reuters, a prédit que certains des abonnés actuels de Netflix passeront à cette option moins chère. “Certains vont rétrograder ou décider de revenir à Netflix”, a déclaré M. Pescatore. “Cette démarche vise à la fois à fidéliser les utilisateurs et à en recruter de nouveaux.” Disney, Warner Bros Discovery et d’autres sociétés offrent également, ou prévoient d’offrir, des options financées par la publicité.

Séries à venir

Bien que Netflix procède à plusieurs changements, la société reste attachée à la production de programmes originaux et à la diffusion de tous les épisodes en une seule fois. “Nous pensons que la possibilité pour nos membres de se plonger dans une histoire du début à la fin accroît leur plaisir, mais aussi la probabilité qu’ils en parlent à leurs amis”, a déclaré la société. Une nouvelle saison du drame de la famille royale britannique “The Crown” et la suite du film de 2019 “Knives Out” seront diffusées au quatrième trimestre. Enfin, Netflix a déclaré qu’il ne fournira plus d’indications trimestrielles sur les nouveaux clients. L’entreprise continuera à fournir des prévisions de revenus et de bénéfices d’exploitation. “Nous nous concentrons de plus en plus sur le chiffre d’affaires comme paramètre principal de notre secteur d’activité”, conclut l’entreprise. ()