Mps, l’assemblée des actionnaires vote l’augmentation de 2,5 milliards d’euros pour sauver la banque. CEO Lovaglio : l’opération doit être fermée d’ici novembre

Economie & Finance

L’assemblée des actionnaires de Banca Mps a approuvé la cinquième augmentation de capital en un peu plus de dix ans. Jeudi 15 septembre, 99,63% du capital de l’institution siennoise, représenté en grande partie par le Trésor, a dit oui à la recapitalisation de 2,5 milliards que l’administrateur délégué Luigi Lovaglio entend lancer entre octobre et novembre avec le soutien probable d’investisseurs comme Anima.

Les mots de Lovaglio : recapitalisation nécessaire pour la banque

Pour le PDG, l’opération est indispensable pour la banque. “Je pense que 2,5 milliards sont nécessaires pour garantir une capitalisation adéquate de la banque, également d’un point de vue prospectif. Pour nous, la meilleure chose à faire est de nous concentrer sur les clients, et cette tranche nous permet d’aller dans cette direction”, a expliqué M. Lovaglio au cours de la réunion, ajoutant : “Nous avons fait un travail très intensif avant le plan pour résoudre définitivement les problèmes de la banque. Cela a nécessité des journées très complexes pour essayer de comprendre les problèmes critiques de la banque”. Et encore : “Plus d’un tiers” de l’augmentation de capital de 2,5 milliards d’euros soumise au vote lors de l’assemblée des actionnaires d’aujourd’hui “sera destiné au départ volontaire” de certains employés. “Le timing est crucial car si nous pouvons réaliser cette opération, nous avons besoin des fonds pour la financer. À partir de 2023 “, si cette opération se réalise, ” nous aurons 270 millions de coûts en moins et nous fournirons à la banque un résultat d’exploitation dans une zone confortable, à égalité avec les autres concurrents “. L’opération doit être effectuée avant le 30 novembre, d’où l’urgence”, a conclu M. Lovaglio.

Les modalités de l’offre et les investisseurs d’ancrage

Bien que la feuille de route soit tracée, lors de l’assemblée des actionnaires, le PDG a préféré ne pas détailler les modalités de la recapitalisation : ” Les termes de l’augmentation de capital et donc les ordres de grandeur y afférents seront communiqués au marché à un moment proche du début de l’opération et certainement pas aujourd’hui “, a précisé le banquier. En revanche, des ouvertures claires ont été faites sur l’hypothèse de la participation d’investisseurs tels qu’Anima et Axa à l’opération : ” Nous examinons avec intérêt les options relatives à l’entrée d’investisseurs institutionnels pour donner de la stabilité à l’actionnariat de Mps “. L’entrée de ces sujets” dans la phase d’augmentation de capital “devra se faire dans les mêmes conditions que pour les autres investisseurs.

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Démarches et autorisations

Au début du mois, la BCE avait autorisé le lancement de l’opération, suite à la réponse de la Direction de la concurrence de Bruxelles, qui avait exprimé un avis positif début août. Alors que l’organe dirigé par Margrethe Vestager s’était principalement concentré sur l’extension du régime de nationalisation et sur les profils de concurrence et d’aides d’État, la BCE a examiné la viabilité du plan d’entreprise présenté en juin par Lovaglio et les modalités techniques du renforcement du capital.

La question du timing

Si jusqu’à présent le calendrier a été respecté, les prochaines semaines seront les plus délicates pour Montepaschi. Avant la pause estivale, la banque a annoncé un élargissement du consortium de pré-garantie, qui comprend aujourd’hui, outre Mediobanca, BofA, Credit Suisse et Citi, Santander, Barclays, Société Générale et Stifel. Ce sont précisément ces banques qui, avec le top management de Monte et le Trésor (premier actionnaire à 64%), évalueront la faisabilité de l’augmentation dans la seconde moitié du mois. Si le contexte macroéconomique n’est pas rassurant, la plus grosse pierre d’achoppement est considérée comme le vote du 25 septembre prochain, d’où pourrait émerger un cadre institutionnel peu crédible pour la communauté financière.

Les options de la banque

Depuis quelques semaines, diverses hypothèses circulent sur la manière dont la banque et son actionnaire majoritaire pourraient faire face à une situation de grande instabilité sur les marchés. Certaines banques d’investissement, par exemple, ont commencé à raisonner sur une division de l’augmentation en deux tranches : une première de 1 à 1,5 milliard à lancer en octobre et une seconde à mettre sur le marché entre décembre et mars 2023. Pour l’instant, il ne s’agit que d’une hypothèse abstraite, mais certains la considèrent comme réalisable. Siena peut alors jouer la carte des investisseurs ancrés, d’Anima à Axa en passant par des fonds proches de Lovaglio comme Algebris. A vrai dire, l’idée d’ouvrir le capital à des sujets industriels n’est pas du goût de tous car elle risque d’hypothéquer les choix futurs de m&amp, mais il ne fait aucun doute que le joker peut être joué en cas de difficultés. Enfin, la possibilité qu’une banque italienne sorte du bois et profite des dernières semaines de la législature pour proposer de racheter la filiale du Trésor. La suggestion (qui met en cause à la fois Bper- Unipol et Unicredit) devra toutefois compter avec les choix du nouveau gouvernement, qui pourrait également être réticent à remettre les clés de la banque siennoise au marché. ()