Nouveau pic de la dette publique en juillet, moins d’obligations d’État italiennes dans les portefeuilles étrangers

Economie & Finance

Nouveau pic de la dette publique italienne. En juillet, la dette totale des administrations publiques en Italie a atteint 2 770,463 milliards d’euros, soit le niveau le plus élevé depuis le début des séries historiques publiées par la Banque d’Italie. L’augmentation ? Un peu plus de 3 milliards par rapport à juin (2 768 milliards), mais en comparaison annuelle (2 726 milliards en juillet 2021), c’est un bon 44 milliards. En revanche, les recettes fiscales enregistrées dans le budget de l’État en juillet ont atteint 58,7 milliards, soit +21,2 % (10,2 milliards) par rapport au même mois de l’année dernière. Au total, au cours des sept premiers mois de cette année, elles se sont élevées à 276,7 milliards, soit une hausse de 13,8 % (33,5 milliards) par rapport à la même période de l’année dernière.

Les obligations d’État italiennes dans les portefeuilles étrangers à leur plus bas niveau depuis mai 2019.

Par ailleurs, le supplément au bulletin ” Finances publiques, demande et dette ” édité par la Banque d’Italie a montré qu’en juin, la contre-valeur du portefeuille d’obligations d’État italiennes détenues par des entités étrangères a de nouveau diminué, touchant un nouveau plus bas depuis mai 2019 : 657,923 milliards d’euros contre 660,558 milliards d’euros en mai.

Selon les calculs de l’agence Reuters sur la base des données de Via Nazionale, la part des titres aux mains des non-résidents dans l’encours total s’est établie à 28,7 %, contre 28,9 % en mai. Les données comprennent les obligations d’État détenues par des investisseurs nationaux par l’intermédiaire de non-résidents (tels que des gestionnaires d’actifs et des fonds) et celles détenues directement par l’Eurosystème (pas par l’intermédiaire de la Banque d’Italie) et par les banques centrales d’autres pays. La durée de vie moyenne des obligations d’État en circulation est de 7,6 ans, 606 milliards d’euros arrivant à échéance dans l’année, 887 milliards d’euros arrivant à échéance entre un et cinq ans et 1 277 milliards d’euros arrivant à échéance au-delà de cinq ans.

Une dette publique record qui pèse 106 556 euros par famille

Une dette publique record qui pèse un bon 46 174 euros pour chaque citoyen résidant en Italie, y compris les enfants en bas âge, 106 556 euros par famille, selon Codacons. “Un lest très lourd pour le pays que les générations futures devront payer, sans compter que la dette publique risque d’augmenter encore en raison des urgences économiques qui ont éclaté en Italie”, a expliqué le président de Codacons, Carlo Rienzi, parlant d’une “situation insoutenable” et espérant que le prochain gouvernement saura y faire face “par des mesures efficaces capables de réduire cette dette monstrueuse”.

Sangalli : le risque de récession lié aux prix élevés de l’énergie

En effet, le prix imparable de l’énergie rend ” les risques de récession plus concrets “, comme l’a souligné le président de Confcommercio, Carlo Sangalli, en précisant qu’il s’agira probablement d’une récession ” contenue, mais toujours pénalisante “. C’est pourquoi, en liaison avec l’Europe, “nous devons mettre en place de toute urgence des mesures structurelles pour surmonter l’urgence énergétique, contenir l’inflation et éviter ainsi le danger de récession”, a ajouté M. Sangalli. Selon les estimations de Confcommercio, au troisième trimestre, le PIB italien devrait baisser de 0,8% par rapport au trimestre précédent et augmenter de 1,1% par rapport au troisième trimestre de 2021. Avec une nouvelle détérioration modérée de l’économie au dernier trimestre, l’année 2022 se terminerait à +3 % : une “récession légère”, caractérisée par deux baisses consécutives mais “modestes”, qui pourraient toutefois avoir un effet négatif sur l’année 2023 avec un retour à une croissance nulle.

En octobre, la Commission européenne proposera une plus grande flexibilité dans la réduction de la dette.

La Commission européenne proposera en octobre des modifications aux règles budgétaires de l’UE afin de les rendre plus simples et plus souples en matière de réduction de la dette et de permettre des investissements stratégiques, a déclaré le 14 septembre Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, qui a appelé les gouvernements européens à être plus responsables du respect des règles qu’ils ont tous acceptées.

“Nous devons reconnaître la nouvelle réalité d’une dette publique plus élevée. Nous avons besoin de règles fiscales qui permettent des investissements stratégiques, tout en préservant la viabilité budgétaire”, a expliqué Ursula von der Leyen, annonçant qu'”en octobre, nous présenterons de nouvelles idées pour notre gouvernance économique”. Les États membres devraient disposer d’une plus grande flexibilité dans leurs trajectoires de réduction de la dette, mais ils devraient être davantage responsables des résultats”. Dans le même temps, “il devrait y avoir des règles plus simples que tout le monde peut suivre pour laisser de la place aux investissements stratégiques et donner aux marchés financiers”, a-t-il conclu, “la confiance dont ils ont besoin”.

Le rendement de la Btp reste supérieur à 4 %, la BCE devant se montrer plus optimiste.

La plupart des stratèges sont neutres sur les obligations d’État italiennes avant les élections du 25 septembre, car les deux coalitions se sont engagées à respecter les règles budgétaires européennes. Mais malgré le filet fourni par le Tpi, le bouclier anti-spread, avec une BCE qui devrait devenir de plus en plus faucon, le rendement du BTP à 10 ans reste au-dessus de 4% à 4,017%, autour des plus hauts de la mi-juin, avec la partie la plus courte de la courbe qui continue de s’aplatir (le rendement du 2 ans monte à 2,547%) et avec le spread Italie/Allemagne à 227 points de base ().