Mps, enquête clôturée à Milan sur des prêts douteux, cinq enquêtes dont celles de Profumo, Viola et Tononi.

Economie & Finance

Le parquet de Milan a clôturé l’enquête sur le troisième volet de l’affaire Mps concernant la comptabilisation correcte des prêts douteux (Npl) dans les rapports des états financiers de Mps entre le rapport annuel 2014 et le rapport semestriel 2016. L’avis de clôture des enquêtes préliminaires, signé par les procureurs Roberto Fontana et Giovanna Cavalleri, a été signifié aux anciens présidents Alessandro Profumo et Massimo Tononi, à l’ancien PDG Fabrizio Viola et à l’ancien responsable de la rédaction des documents comptables Arturo Betunio. Les chefs d’accusation retenus contre eux sont, diversement, de fausses communications d’entreprise et de manipulation du marché. L’institution Rocca Salimbeni est également sous enquête pour la loi 231/01 sur la responsabilité administrative des entités. C’est ce qu’a communiqué le procureur de Milan, Marcello Viola, dans une note.

“Je suis calme. J’ai agi correctement, en respectant pleinement le cadre juridique (en évolution). et toujours dans le cadre d’une confrontation fructueuse et partagée avec les autorités de contrôle”. Ainsi Alessandro Profumo, à la nouvelle de la clôture de l’enquête.

L’enquête sur les prêts douteux – menée par l’unité spéciale de police monétaire de la Guardia di Finanza pour le compte du parquet de Milan – se prépare, selon toute vraisemblance, à déboucher sur une éventuelle demande de mise en examen alors que Mps est sur le point de lancer une augmentation de capital de 2,5 milliards et pourrait susciter de nouvelles demandes d’indemnisation de la part d’actionnaires ou d’anciens actionnaires. Mais jeudi, l’administrateur délégué de la banque, Luigi Lovaglio, a déclaré lors d’une assemblée des actionnaires que la couverture des poursuites sur le bilan est adéquate.

La clôture de l’enquête intervient après que les procureurs Fontana et Cavalleri aient obtenu du gip Guido Salvini une extension de l’enquête à la fin du mois de février. de trois mois, qui s’est poursuivie jusqu’en septembre. Dans les mois précédant la demande, les enquêteurs avaient entendu comme personnes informées des faits un chef d’équipe des inspecteurs de Bankitalia et également les anciens responsables du département crédit de Mps de 2012 à 2016. Les conclusions de leurs témoignages avaient conduit les procureurs à mettre à jour le registre des suspects à la fin du mois de juillet 2021 avec sept nouvelles entrées contre trois initialement.

Après avoir rejeté une demande d’archivage proposée par les précédents procureurs chargés de l’enquête, le gip Salvini avait ordonné une expertise… charger les experts Gian Gaetano Bellavia et Fulvia Ferradini de vérifier la comptabilisation correcte des ajustements apportés aux états financiers par Mps, sur la base des résultats de trois inspections effectuées par Bankitalia et la BCE entre 2012 et 2017. Dans une maxi-expertise d’environ 6 000 pages, les experts avaient conclu que Montepaschi n’avait pas comptabilisé immédiatement des ajustements sur des prêts de 11,42 milliards d’euros entre 2012 et 2016. En mai dernier, en outre, les comptables Stefania Chiaruttini et Luca Minetto ont déposé un rapport supplémentaire demandé par les procureurs Fontana et Cavalleri.

Les procureurs en charge du dossier ont gardé dans le dossier les quatre suspects (Profumo, Viola, Tononi et Betunio) en raison de la demande probable de mise en accusation, tandis qu’ils ont éliminé les six autres postes pour lesquels, en revanche, le licenciement sera demandé. Il s’agit notamment des présidents de banque qui ont suivi Tononi, à savoir Alessandro Falciai et Stefania Bariatti, et de l’ancien PDG Marco Morelli (en poste de septembre 2016 à 2020). Précisément sous la direction de Morelli, entre novembre 2016 et août 2017, le total des provisions pour ajustements de prêts avait atteint 8,4 milliards. Ce chiffre avait encore augmenté pour atteindre 9,9 milliards dans les états financiers de 2016 et 2017. Pas seulement ça. En janvier 2017, après avoir radicalement modifié l’organigramme de la banque, le nouveau PDG avait lancé un audit extraordinaire des 100 expositions non performantes les plus importantes.

Profumo et Fabrizio Viola ont été condamnés en première instance à 6 ans (et le coaccusé Paolo Salvadori à 3 ans et 6 mois). dans le volet relatif à la comptabilisation des transactions Santorini et Alexandria, effectuées respectivement avec la Deutsche Bank et Nomura entre 2008 et 2009 par les anciens hauts dirigeants Giuseppe Mussari et Antonio Vigni, qui ont au contraire été acquittés en deuxième instance avec les banques étrangères et leurs anciens dirigeants. Profumo et Viola ont déjà fait appel. ()