Meta Platforms, la société mère de Facebook, a annoncé un quatrième trimestre faible et des coûts nettement plus élevés pour l’année prochaine, ce qui a fait chuter l’action de près de 20 % dans les échanges d’après-heure à Wall Street, les investisseurs exprimant leur scepticisme quant aux paris coûteux de la plateforme de médias sociaux sur le métavers. Meta ne vaut plus “que” 67 milliards de dollars (plus d’un demi-billion de dollars de capitalisation est parti en fumée cette année).
La concurrence de TikTok
Si la chute de l’action Meta après les heures d’ouverture se répète au cours de la séance d’aujourd’hui, le 27 octobre, il s’agira de la plus importante perte quotidienne depuis le 2 février, date à laquelle la société a annoncé pour la dernière fois des perspectives négatives. Ces perspectives décevantes surviennent alors que le géant dirigé par Mark Zuckerberg doit faire face au ralentissement de la croissance économique mondiale, à la concurrence de TikTok, aux changements apportés par Apple en matière de protection de la vie privée, qui ont rendu les publicités sur les médias sociaux moins efficaces, aux inquiétudes concernant les dépenses massives dans le Metaverse et à la menace omniprésente de la réglementation.
Face à une baisse des revenus qui pourrait s’inscrire dans la durée, le PDG Mark Zuckerberg a déclaré que l’entreprise apportait “des changements significatifs à tous les niveaux pour fonctionner plus efficacement” et qu’elle avait “renforcé le contrôle sur tous les domaines des dépenses d’exploitation”. Cette année, avec l’application populaire de TikTok, ByteDance, qui a conquis les utilisateurs, Meta a dû modifier ses expériences Facebook et Instagram pour montrer plus de contenu choisi de manière algorithmique et moins de contenu provenant des personnes que vous suivez. Son format vidéo court sur Facebook et Instagram, appelé Reels, vise à augmenter l’engagement des utilisateurs et les opportunités de revenus sur l’appli.
Deuxième baisse consécutive des recettes
Mais dans le même temps, les revenus ont baissé de 4% à 27,7 milliards de dollars au troisième trimestre clos le 30 septembre. Au trimestre précédent, la société avait enregistré sa première baisse de revenus (-0,9 %), bien qu’elle ait été inférieure à la baisse de 5,6 % attendue par les analystes. Les recettes publicitaires ont également diminué, mais moins que prévu : -4% à 27,2 milliards d’euros. Les analystes avaient prédit que les recettes publicitaires de Meta tomberaient à 26,9 milliards d’euros. Le bénéfice net du troisième trimestre est tombé à 4,4 milliards de dollars, soit 1,64 dollar par action, contre 9,19 milliards de dollars, soit 3,22 dollars par action, un an plus tôt, le pire résultat depuis 2019 et le quatrième trimestre consécutif de baisse. Les analystes avaient prévu un bénéfice de 1,86 $ par action.
Des prévisions de coûts en 2023 encore plus inquiétantes : entre 96 et 101 milliards
Plus inquiétante est la prévision de Meta selon laquelle les revenus du quatrième trimestre se situeront entre 30 et 32,5 milliards d’USD, ce qui est inférieur aux estimations des analystes qui étaient de 32,2 milliards d’USD. En outre, elle a prédit que les dépenses totales pour l’ensemble de l’année 2023 se situeront entre 96 et 101 milliards de dollars, ce qui est nettement plus élevé que l’estimation révisée pour 2022, qui se situait entre 85 et 87 milliards de dollars. Des prévisions qui incluent une estimation de 2,9 milliards de charges au cours de cette année et de 2023 pour la réduction des effectifs des bureaux. Pour le seul troisième trimestre, les coûts totaux ont été plus élevés que prévu : 22,1 milliards contre 18,6 milliards l’année précédente. Pas seulement ça. Meta a prédit que les pertes d’exploitation liées à l’unité Reality Labs, qui est responsable des investissements dans le métavers, augmenteront en 2023 et a promis de “rythmer” les investissements ultérieurs.
Pari expérimental sur le métavers
Meta procède à plusieurs révisions de ses applications et de ses produits publicitaires afin de s’assurer que son activité principale continue à générer des bénéfices, tout en investissant 10 milliards de dollars par an dans du matériel et des logiciels pour le metaverse. M. Zuckerberg a lui-même admis qu’il s’attendait à ce que les investissements dans le métavers prennent une dizaine d’années avant d’être rentabilisés. Entre-temps, il a dû geler les embauches, fermer des projets et réorganiser les équipes pour réduire les coûts.
Les investisseurs s’inquiètent du fait que l’entreprise a pris “trop de paris expérimentaux”, mais M. Zuckerberg a défendu le chapitre des dépenses, affirmant que la plupart d’entre elles sont toujours consacrées à l’activité principale de l’entreprise, notamment les investissements dans des serveurs, des infrastructures et des centres de données plus coûteux liés à l’intelligence artificielle. M. Zuckerberg reste donc convaincu que le travail sur le métavers donne des résultats dans le temps. “J’apprécie la patience”, a-t-il dit. “Et je crois que ceux qui sont patients et investissent avec nous seront récompensés”. Il a ajouté que les rediffusions de Reels, le produit de Meta similaire à TikTok, dépassent désormais les 140 milliards par jour sur Facebook et Instagram, soit une hausse de 50 % par rapport à il y a six mois, et que les revenus s’élèvent à 3 milliards de dollars par an. Elle estime que Reels gagne du terrain face à son rival TikTok (Reels est re-partagé plus d’un milliard de fois par jour). ()
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