Le bénéfice trimestriel augmente de 131,8 % et STM se rapproche de son objectif de marge opérationnelle de 30 %.

Economie & Finance

STMicroelectronics réalise un nouveau trimestre solide, doublant son bénéfice, et prévoit une forte performance pour le trimestre en cours. Le groupe de semi-conducteurs a déclaré un bénéfice net de 1,099 milliard de dollars (1,16 dollar par action) au troisième trimestre, soit une hausse de 131,8 % par rapport aux 474 millions de dollars (0,51 dollar par action) enregistrés au cours de la même période de l’année précédente (hausse de 26,8 % par rapport aux trois mois précédents). Les revenus ont augmenté de 35,2 % en glissement annuel (+12,6 % en glissement trimestriel) pour atteindre 4,321 milliards de dollars, contre 4,24 milliards de dollars estimés par la société à la fin du deuxième trimestre. Le consensus des analystes prévoyait un bénéfice de 1,004 milliard et des revenus de 4,264 milliards.

Si l’on examine les différentes divisions, on constate que le groupe Automotive and Discrete a enregistré une croissance des revenus dans les produits discrets pour l’automobile et l’énergie, avec un bénéfice d’exploitation de 404,1 millions de dollars (+273,8%) et une marge d’exploitation qui est passée de 10,8% à 25,9% ; le groupe Analog, Mems and Sensors un bénéfice d’exploitation de 375,7 millions de dollars (+23,1%), une marge d’exploitation qui est passée de 24,3% à 27,2%, et une croissance des revenus dans les produits Analog, Mems and Imaging. Tandis que le groupe Microcontrôleurs et circuits intégrés numériques a vu ses revenus augmenter tant dans le domaine des microcontrôleurs que dans celui des communications RF, avec un bénéfice d’exploitation en hausse à 503,8 millions (+130,3%) et une marge d’exploitation passant de 23,5% à 36,7%.

Des marges en nette amélioration

La marge brute du groupe s’est améliorée à 47,6 % (41,6 % au cours de la même période de 2021 et 47,4 % au deuxième trimestre), alors que les analystes prévoyaient une marge de 47 %. La marge brute s’est établie à 2,059 milliards (+54,7% par rapport à l’année précédente et +13,2% par rapport au trimestre précédent), le résultat d’exploitation à 1,272 milliard (+110,1% par rapport à l’année précédente) et la marge d’exploitation à 29,4% (18,9% à la même période l’année précédente et 26,2% au T2), soit 200 points de base au-dessus de l’estimation du consensus grâce à une forte maîtrise des coûts (787 millions d’opex contre 833 millions pour le consensus). Enfin, le flux de trésorerie net provenant des activités d’exploitation a atteint 1,651 milliard de dollars, contre 895 millions de dollars pour la même période de l’année précédente. Le flux de trésorerie disponible s’élève à 676 millions contre 420 millions au troisième trimestre 2021 (230 millions au deuxième trimestre).

Chiffre d’affaires de 4,4 milliards et marge brute de 47,3 % attendus au quatrième trimestre

STM a ensuite prévu de solides performances au quatrième trimestre, avec des ventes de 4,4 milliards de dollars et une marge brute de 47,3 %, respectivement, conformes et supérieures aux estimations du consensus. “Nous prévoyons un chiffre d’affaires net de 4,40 milliards de dollars en valeur intermédiaire, correspondant à une croissance de 23,7 % en glissement annuel et de 1,8 % par rapport au trimestre précédent, et une marge brute d’environ 47,3 %”, a souligné Jean-Marc Chery, président-directeur général de STM, soulignant que “la valeur intermédiaire de ces prévisions se traduit par des revenus nets pour l’année 2022 d’environ 16,10 milliards de dollars, correspondant à une croissance de 26,2% en glissement annuel, et une marge brute d’environ 47,3%, en ligne avec le plan présenté en juillet”. En juillet, la société avait estimé que son chiffre d’affaires pour 2022 se situait entre 15,9 et 16,2 milliards de dollars et que sa marge brute était d’environ 47 %.

Le plan d’investissement pour 2022 est également confirmé et se situe dans une fourchette de 3,4 à 3,6 milliards d’euros.

Chery a en outre assuré que le groupe est dans une position solide du point de vue du capital, des liquidités et du bilan, et a confirmé le plan de capex (dépenses d’investissement) pour 2022 dans une fourchette de 3,4 à 3,6 milliards de dollars. “Sur la base des résultats obtenus depuis le début de l’année et des perspectives pour le quatrième trimestre, 2022 sera une nouvelle année de progrès pour STM, en ligne avec notre ambition d’atteindre un chiffre d’affaires supérieur à 20 milliards de dollars” à moyen terme “soulignée lors de notre Capital Markets Day” en mai, a ajouté le dirigeant.

L’action STM en forte baisse en bourse, affectée par le flop du Nasdaq

Sur la Piazza Affari, en revanche, l’action STM continue de perdre beaucoup de terrain (-6,34% à 32,71 euros), malgré son rapport trimestriel optimiste. En effet, il a été affecté par le recul du secteur technologique américain, le Nasdaq perdant 2% hier, 26 octobre, après la publication de comptes décevants d’Alphabet et de Microsoft. En outre, Meta a perdu près de 20 % dans les heures qui ont suivi son annonce d’un quatrième trimestre faible et d’autres charges importantes liées au métavers.

Dans une note publiée aujourd’hui, les analystes de Citi se disent surpris par la tendance soutenue du chiffre d’affaires de STM dans un contexte d’affaiblissement du cycle et par des marges bénéficiaires bien supérieures à l’estimation du consensus. “Nous réitérons notre note d’achat et notre objectif de cours de 52 € sur STMicro en raison de la résilience des fondamentaux face à l’affaiblissement du cycle des semi-conducteurs”, indiquent les analystes de Citi qui s’attendent à ce que les estimations du consensus pour les revenus de 2022 et 2023 restent inchangées, mais voient une opportunité de révision à la hausse plus pertinente des estimations de bénéfices. “STM se rapproche de son objectif de marge brute de 50% pour 2025-2027, mais surtout de son objectif de marge opérationnelle de 30%, nous estimons à 29% au second semestre de cette année. Les préoccupations cycliques restent valables, mais l’exposition verticale de STM est meilleure que celle de ses concurrents et lui donne une plus grande résilience au niveau des revenus, ce qui lui permet d’atteindre des niveaux de rentabilité record”, ont conclu les experts de Citi. ()