Marché boursier, Europe positive. Milan le meilleur en attendant une réponse forte de la BCE pour maîtriser l’inflation

Economie & Finance

Bourses européennes en hausse en début de séance (+0,54% le Dax, +0,46% le Cac40, +0,38% le Ftse100 et +0,70% à 21.640 points le Ftse Mib), dans le sillage de la clôture positive de Wall Street (le Nasdaq a gagné plus de 2%, première séance avec un signe positif après une série négative de sept, +0,06% le Dow Jones future et +0,11% le S&P500), le jour où la BCE se réunit et devrait décider d’une augmentation des taux d’intérêt de 75 points de base, compte tenu de l’inflation record de 9,1% et de la croissance des prix de base de 4,3% (contre 4% en juillet) enregistrée en août.

La Française AM : La BCE doit agir avec un mouvement de taux agressif de +75 points de base pour maîtriser l’inflation.

“La BCE devra agir fermement, avec un mouvement agressif de 75 points de base pour dompter l’inflation”, prédit François Rimeu, stratège principal à La Française AM, qui s’attend donc à une hausse des taux d’intérêt de 75 points de base. D’autre part, explique l’expert, “la situation de l’inflation s’est encore détériorée depuis la réunion de juillet, avec une inflation de base passant à 4,3 % en glissement annuel, un nouvel élargissement des pressions sous-jacentes sur les prix et des prévisions d’inflation légèrement plus élevées”. Il est probable que les responsables de la BCE maintiendront leur approche “réunion par réunion” et s’abstiendront de donner des indications explicites sur le rythme des prochaines étapes.”

Rimeu ne s’attend pas à ce que la présidente de la BCE, Christine Lagarde, donne une orientation sur le niveau de taux neutre ou terminal. Il ne s’attend pas non plus à une annonce concernant la fin du programme d’achat d’actifs, mais Mme Lagarde pourrait annoncer que les discussions reprendront bientôt. Il est plutôt possible que Francfort annonce quelques changements dans la rémunération de l’excès de liquidité, étant donné les taux réels positifs. Tout comme il est probable que les nouvelles projections de la BCE réduiront drastiquement les prévisions de croissance, compte tenu du ralentissement du rythme et de la crise énergétique en cours. Pour 2022, les projections pourraient rester inchangées ou inclure de petits changements (la croissance au deuxième trimestre a été forte), “mais nous nous attendons à des révisions importantes pour les projections de 2023. Nous nous attendons à ce que les prévisions d’inflation de la BCE soient révisées à la hausse en 2022, de 6,8 % à 8 %, et en 2023, de 3,5 % à 4,5 %, avant de retomber près de l’objectif de 2 % en 2024”, a estimé M. Rimeu, convaincu, par conséquent, que la BCE enverra un message fort reflétant son engagement à ramener l’inflation vers l’objectif de 2 %.

Unicredit Research s’arrête à +50 points de base, la projection de croissance du PIB à 2,1% en 2023 est trop optimiste

Les économistes d’Unicredit Research s’attendent plutôt à une augmentation de 50 points de base, mais préviennent : “les faucons sont favorables à un mouvement de 75 points de base pour renforcer la crédibilité de la banque centrale dans la lutte contre l’inflation et empêcher un désancrage des anticipations d’inflation”. Nous sommes favorables à une augmentation de 50 points de base parce que l’économiste en chef de la BCE, Philip Lane, a préconisé un rythme régulier de relèvement des taux “qui ne soit ni trop lent ni trop rapide”, tandis que François Villeroy de Galhau, un centriste, a déclaré que la BCE devait être “déterminée” mais “ordonnée et prévisible”, en respectant apparemment la fourchette de 50 points de base”.

Si la banque centrale décide d’une augmentation de 50 points de base, ajoute-t-on chez Unicredit Research, “nous nous attendrions à des indications selon lesquelles deux autres mesures de cette ampleur sont en préparation lors des réunions restantes de l’année”. En revanche, si l’augmentation est de 75 points de base, il serait important de voir si la présidente, Christine Lagarde, s’en tient à l’argument du “front-loading”, ce qui impliquerait que la BCE n’a pas réévalué le taux maximal probable pour ce cycle. Selon nos prévisions, le taux de dépôt devrait atteindre un pic à 2 % au premier trimestre 2023. Quant aux nouvelles projections macroéconomiques de la BCE, elles feront à nouveau apparaître une inflation plus élevée et une croissance plus faible. La prévision de l’IPC pour 2023 était de 3,5 % en juin et cette fois, elle pourrait atteindre ou dépasser 5 %, l’inflation de base étant susceptible d’être révisée à la hausse. En outre, nous voyons le risque que l’IPC prévu pour 2024 (2,1 % en juin) augmente légèrement. À 2,1 %, la projection de croissance du PIB pour 2023 nous semble trop optimiste : notre propre prévision montre un chiffre juste au-dessus de zéro, avec une récession technique au tournant de l’année.

Le rendement du Btp à 10 ans en baisse, l’euro se redresse face au dollar

En attendant l’annonce de la BCE sur les taux à 14h15 (14h45 la conférence de presse de la présidente, Christine Lagarde), l’euro se reprend face au dollar : il s’échange à 0,9997 (+0,13%), tandis que le rendement du Btp 10 ans tombe à 3,821% avec un spread Btp/Bund en légère baisse à 229 points de base. Avec les marchés fermés, l’annonce du Trésor avant l’adjudication à moyen/long terme du mardi 13 septembre. Le deuxième Btp vert de Via XX Settembre a vu la demande dépasser les 40 milliards d’euros et les investisseurs étrangers gagner environ 68%. Le rendement du Trésor à dix ans a également baissé à 3,235 %. Goldman Sachs a relevé ses prévisions concernant la prochaine hausse des taux de la Fed à 75 points de base, soit 25 points de base de plus que l’indication précédente. Le 21 septembre, le FOMC devrait relever les taux de référence américains à 2,75%-3%. Le 7 septembre, l’adjointe de Jerome Powell, Lael Brainard, a réitéré l’engagement de la Fed en faveur de l’inflation : la hausse des taux se poursuivra ” aussi longtemps qu’il le faudra ” pour enrayer le coût de la vie. Powell doit s’exprimer à 15h10 avant que les représentants de la banque centrale n’entrent dans la période de silence avant la réunion du 21 septembre.

La Piazza Affari n’est plus la Cendrillon de l’Europe

Du point de vue de la Fed, à surveiller à 14h30 les demandes hebdomadaires de chômage aux Etats-Unis (précédent : -5 000 à 232 000) et à 17h00 les stocks hebdomadaires de pétrole (précédent : -3,326 millions de barils à 418,346 millions). ” Dans ce contexte, l’Italie montre des signes de résilience en termes de performances macroéconomiques : le tourisme et les exportations surpassent notre économie. Les dernières données sur les exportations du Made in Italy battent des records. La Piazza Affari, habituellement la Cendrillon de l’Europe, a fait mieux que le Nasdaq, le Cac40, le Dax et l’Eurostoxx 50 le mois dernier. Au cours de la dernière semaine, elle figure parmi les meilleures bourses mondiales avec une performance juste en dessous de la normale”, a rapporté Fabrizio Barini d’Integrae sim.

Le prix du gaz chute à la veille du sommet extraordinaire de l’UE sur l’énergie

En parlant de pétrole, le Wti a augmenté de 0,89% à 82,66 dollars le baril et le Brent de 0,68% à 88,67 dollars le baril. Le prix de l’or a également augmenté de 0,32% à 1 732 dollars l’once. Le prix du gaz, quant à lui, a baissé de 5 % pour atteindre 203 euros par mégawattheure. Avant le sommet extraordinaire de l’UE sur l’énergie qui se tiendra le vendredi 9 septembre, la Commission européenne a proposé de plafonner le prix du gaz russe, ainsi que des mesures comprenant une réduction obligatoire de la consommation d’électricité dans le bloc pendant les heures de pointe et un plafonnement des revenus des producteurs d’électricité non gaziers. Selon un document consulté par l’agence de presse Reuters, l’Italie a proposé que le plafonnement du prix du gaz naturel s’applique à toutes les transactions avec livraison aux plateformes de l’UE et pas seulement aux importations en provenance de Russie. Tout cela alors que le président russe Vladimir Poutine a menacé de couper les approvisionnements en énergie si un plafond de prix est imposé aux exportations de pétrole et de gaz de la Russie.

A Milan, achats sur les banques et Eni

À la bourse de Milan, l’action Exor est en baisse de 0,13% à 63,74 euros après que la holding de la famille Agnelli/Elkann a clôturé le 1er semestre 2022 avec un bénéfice consolidé de 265 millions d’euros, contre 838 millions d’euros au 1er semestre 2021. Cette baisse est imputable à la part des résultats des filiales et des entreprises associées, y compris les pertes non réalisées du portefeuille de PartnerRe.

Mieux Tod’s, en hausse de 0,10% à 4,36 euros, après avoir clôturé le premier semestre 2022 avec des ventes de 467,5 millions d’euros, en hausse de 17,4% sur un an. L’impact des devises a été positif, ce qui a été particulièrement visible pour les marques Tod’s et Roger Vivier, qui ont la plus grande présence à l’étranger ; à taux de change constant, les revenus se sont élevés à 455,4 millions d’euros. Il y a une attente pour le rapport semestriel de Gas Plus (-0,86% à 3,47€).

Parmi les valeurs pétrolières, Eni, qui pourrait être impliqué dans le projet de construction d’un pipeline pour transporter le gaz nigérian vers l’Europe via l’Algérie, comme l’a indiqué le ministre nigérian du Pétrole, Timipre Sylva, sans donner plus de détails, prend 0,57% à 11,68 euros. Parmi les banques, Banca Mediolanum (+1,18% à €6,52), Banco Bpm (+1,94% à €2,52), Unicredit (+1,23% à €9,73), Intesa Sanpaolo (+1,13% à €1,71) et Bper (+1% à €1,47) ont été de bons achats. Generali (+0,93% à 14,71€) n’est pas loin derrière, même si Barclays et KBW ont abaissé leur objectif de cours à 17€ et 17,5€ respectivement. ()