Les marchés boursiers et l’Europe sont en hausse alors que la hausse des taux de la BCE est remise en question et que les prix du gaz baissent | VIDÉO

Economie & Finance

Les bourses européennes sont attendues en hausse en début de séance (+0,66% l’Eurostoxx50), dans le sillage de la clôture positive de Wall Street (le Nasdaq gagne plus de 2%, première séance avec un signe positif après une série négative de sept, +0,17% le Dow Jones future et +0,22% le S&amp ;P500), le jour où la BCE se réunit et devrait décider d’une hausse des taux d’intérêt de 75 points de base, compte tenu de l’inflation record de 9,1 % et de la croissance des prix de base de 4,3 % (contre 4 % en juillet) enregistrées en août.

La BCE devrait relever ses taux de 75 points de base.

“Nous pensons que l’inflation devrait de toute façon revenir à partir du second semestre 2023, sous l’effet de la stabilisation des prix de l’énergie résultant à la fois du ralentissement de la demande induit par la récession attendue et des mesures mises en place par l’UE”, a déclaré Antonio Tognoli, responsable de l’analyse macro chez Corporate Family Office Sim, selon qui la BCE fera ensuite une pause vers la fin de l’année, également pour voir si les dégâts sur l’économie sont plus importants que prévu. Nous pensons donc que la normalisation de la politique monétaire se fera avec prudence ou, en d’autres termes, avec souplesse, comme Lagarde et Panetta l’ont mentionné dans leurs précédents discours.

Ensuite, il fera une pause pour voir si les dommages causés à l’économie sont plus importants que prévu.

Il est clair que la flexibilité, a expliqué M. Tognoli, tiendra compte des effets des prix de l’énergie et en particulier du prix du gaz (-6,4% à 200 euros par mégawattheure). Selon l’analyse de trois économistes de Mes, un arrêt total du gaz russe en août entraînerait l’épuisement des réserves des pays de la zone euro dès la fin de l’année et provoquerait une récession de 1,7 % du PIB en moyenne dans la zone euro et de 2,5 % en Allemagne et en Italie. Avec une réduction de 15 % de la consommation, comme le prévoit l’UE, l’impact sur les pays de la zone euro serait de 1,1 %.

La baisse du PIB sera-t-elle suffisante pour permettre la réduction de la croissance des prix et inciter la BCE à assouplir son resserrement monétaire ? “Comme nous l’avons dit, l’inflation devrait ralentir au second semestre 2023, la réponse à la première question est donc positive. Toutefois, nous ne pensons pas que la croissance des prix se rapprochera de l’objectif de 2 % d’ici à la fin de 2023 (les prévisions de la Commission européenne sont de 4 %) et, par conséquent, les taux devraient rester supérieurs au taux neutre d’équilibre”, a prédit M. Tognoli.

Le rendement du Btp à 10 ans en baisse, l’euro retrouve la parité avec le dollar

Dans l’attente de l’annonce de la BCE sur les taux à 14h15 (14h45 la conférence de presse de la présidente, Christine Lagarde), l’euro se reprend face au dollar : il s’échange à 1 (+0,20%), tandis que le rendement du Btp 10 ans tombe à 3,828% avec l’écart Btp/Bund à 231 points de base, le rendement du Trésor 10 ans tombe également à 3,226%. Goldman Sachs a relevé ses prévisions concernant la prochaine hausse des taux de la Fed à 75 points de base, soit 25 points de base de plus que l’indication précédente. Le 21 septembre, le FOMC devrait relever les taux de référence américains à 2,75%-3%. Le 7 septembre, l’adjointe de Jerome Powell, Lael Brainard, a réitéré l’engagement de la Fed sur l’inflation : la hausse des taux se poursuivra ” aussi longtemps qu’il le faudra ” pour enrayer le coût de la vie.

Sur le plan macroéconomique, déjà publié avant l’ouverture des marchés européens, le PIB du Japon au deuxième trimestre 2022 a progressé à un rythme plus rapide que prévu, grâce à l’augmentation des dépenses des entreprises et des consommateurs suite à l’assouplissement des restrictions Covid-19. En détail, le PIB a progressé à un taux réel annualisé de 3,5% au cours du trimestre avril-juin. Le chiffre a été ajusté par rapport à la prévision de +2,2 pour cent dans la lecture préliminaire publiée le mois dernier. La nouvelle lecture est également meilleure que la prévision du marché de +2,9 pour cent. A 14h30 sont attendues les demandes hebdomadaires d’allocations chômage aux Etats-Unis (précédent : -5 000 à 232 000) et à 17h00 les stocks hebdomadaires de pétrole (précédent : -3,326 millions de barils à 418,346 millions).

A Milan, garder un œil sur Eni et Gas Plus

En parlant de pétrole, le Wti a augmenté de 0,88% à 82,66 dollars le baril et le Brent de 0,69% à 88,61 dollars le baril. Le prix de l’or est resté stable à 1 729 dollars l’once. À la bourse de Milan, il faut surveiller Exor, qui a clôturé le premier semestre 2022 avec un bénéfice consolidé de 265 millions d’euros, contre 838 millions d’euros au premier semestre 2021. Cette baisse est imputable à la part du bénéfice des filiales et des entreprises associées, y compris les pertes non réalisées du portefeuille PartnerRe.

Tandis que Tod’s a clôturé le premier semestre 2022 avec des ventes de 467,5 millions d’euros, en hausse de 17,4 % sur un an. L’impact des devises a été positif, ce qui a été particulièrement visible pour les marques Tod’s et Roger Vivier, qui ont la plus grande présence à l’étranger ; à taux de change constant, les revenus se sont élevés à 455,4 millions d’euros. Il y a une attente pour les comptes de Gas Plus. Focus également sur Eni, qui pourrait être impliqué dans le projet de construction d’un pipeline pour transporter le gaz nigérian vers l’Europe via l’Algérie, comme l’a indiqué le ministre nigérian du pétrole, Timipre Sylva, sans donner plus de détails. ()