L’Italie hérite du nouveau gouvernement de Giorgia Meloni. Un pays qui, selon les estimations de la Commission européenne, a vu environ 30 à 35 milliards d’euros de PIB partir en fumée à cause de la guerre en Ukraine. Cela signifie une réduction de la croissance prévue pour 2022 à environ 2,5-2,7%, contre 4% précédemment. En 2023, grâce aux seuls investissements prévus par le PNR, le PIB pourrait croître de 1,9 %, toujours selon la Commission.
C’est pourquoi il est vital et stratégique pour l’Italie de donner une forme et un caractère concret au PNR.
Si l’on considère que le Pnrr, une fois pleinement mis en œuvre, représente 2,1 points de pourcentage du PIB, “cela signifie que sans lui, l’Italie serait en récession. L’évolution de l’emploi ne peut qu’être affectée par le ralentissement de l’activité économique. Avec la croissance de 1,9 % estimée par la Commission, l’emploi ne devrait retrouver son niveau d’avant la pandémie qu’à la fin de l’année 2023 : le taux de chômage devrait tomber à 8,9 % en 2023”, a souligné Antonio Tognoli, responsable de l’analyse macro et de la communication de Corporate Family Office Sim. Il va sans dire qu’elle sera forcément plus élevée en l’absence totale ou partielle d’investissements liés à la Pnrr. Et nous en arrivons à la dette publique, qui est tombée à 150,8 % du PIB en 2021, contre 155,3 % en 2020. Il devrait tomber en 2023 à 146,8%, ce qui se vérifie principalement par la croissance attendue et le coût plus élevé dû à l’augmentation des intérêts de la dette. Ces quelques chiffres montrent à quel point il est vital et stratégique de donner forme et substance au PNR. Nous n’avons aucune difficulté à l’appeler un “new deal”.
2023 pourrait être pire que ce que la Commission européenne a estimé
Pour M. Tognoli, la situation en 2023 pourrait toutefois être pire que celle estimée par la Commission européenne, en raison de la forte baisse du revenu réel disponible, qui devrait inévitablement entraîner une contraction de la consommation (2 Italiens sur 3 réduisent leur consommation d’énergie et 57 % leurs achats). “Ne nous laissons pas abuser par l’augmentation constante de l’épargne privée, qui concerne surtout les familles les plus riches, moins enclines à consommer”, a poursuivi M. Tognoli, rappelant que les infractions de l’Europe contre l’Italie s’élevaient en juillet dernier à 85, dont 58 pour violation du droit communautaire et 27 pour non-transposition de directives.
Les marchés financiers sont intéressés par un gouvernement qui permet la stabilité politique pour les prochaines années.
“Il ne me semble pas que le prochain gouvernement ait une grande marge de manœuvre. L’orientation est plutôt bien définie, notamment en ce qui concerne les conditions à remplir pour avoir accès aux financements Pnrr”, a précisé l’expert de Cfo sim. De ce point de vue, les marchés financiers sont intéressés par un gouvernement qui gouverne et qui permette une stabilité politique pour les années à venir, afin justement d’initier les investissements nécessaires à la stabilisation du pays. “Les investisseurs, notamment étrangers, ont souvent boudé le pays, identifiant un risque politique élevé et croissant dans le pays. Un risque perçu plus élevé signifie un rendement requis plus élevé, qui ne peut être atteint qu’en achetant à des prix plus bas. Cela explique en partie les ratios plus faibles auxquels les obligations italiennes se négocient par rapport à celles des autres pays européens”, a expliqué M. Tognoli, notant que les choses à faire n’ont pas de couleur politique, “ce sont simplement des choses à faire” et terminant par une citation d’une phrase célèbre du théologien américain James Freeman Clarke : “le politicien est quelqu’un qui pense à la prochaine élection, tandis que l’homme d’État pense à la génération future”. Le politicien pense au succès de son parti, l’homme d’État au bien de son pays”. ()
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