Le retour de Palenzona. Après la vente de Prelios, l’ancien vice-président d’Unicredit lorgne la présidence de Crt

Economie & Finance

Le monde des fondations d’origine bancaire est en mouvement en ces dernières semaines de 2022. Non seulement à cause des attentions du gouvernement Meloni qui (comme le montre l’incitation à la fusion inscrite dans la loi budgétaire) a commencé à réfléchir à la future structure du système et pourrait bientôt annoncer de nouvelles initiatives, mais aussi parce qu’au cours du premier semestre 2023, un profond remaniement de la structure de l’Union européenne est prévu. pouvoirs au sommet des grandes entités. En attendant, certains acteurs se montrent particulièrement actifs et ont posé leur candidature pour jouer un rôle principal dans les prochains jeux. Parmi ceux-ci, citons Fabrizio Palenzonadont le nom revient avec de plus en plus d’insistance comme candidat à la présidence de la Crt, la fondation turinoise au carrefour de nombreuses affaires financières, d’Unicredit à Banco Bpm en passant par Assicurazioni Generali.

Le jeu de Prelios

L’ancien vice-président d’Unicredit est aujourd’hui le numéro un de l’Union européenne. Preliosle groupe basé à Milan, actif dans le domaine de l’immobilier et de la gestion des prêts douteux. Le secteur immobilier n’est qu’en apparence éloigné de l’histoire antérieure de Palenzona puisque, précisément sous sa présidence, Prelios s’est projeté au centre de la finance italienne en concluant d’importants accords avec les deux plus grandes banques du pays, Intesa Sanpaolo et Unicredit. Mais aujourd’hui, le groupe dirigé par Riccardo Serrini est à vendre. Le fonds américain Davidson Kempner prépare la sortie et a mandaté Goldman Sachs pour identifier un acheteur.

Les mouvements de Pignataro

Malgré la conjoncture économique défavorable et les attentes ambitieuses du vendeur en matière de prix, il y a déjà un prétendant. C’est le groupe d’investissement Ion de Andrea Pignataro qui, après le rachat de Cedacri et de Cerved et un investissement de 50 millions dans Montepaschiest à la recherche de nouvelles opportunités sur le marché italien pour construire, pièce par pièce, un groupe basé sur l’ingénierie des données financières. Selon MF-Milano Finanza conversations avec Prelios commencerait après l’été et les négociations pourraient atteindre un point tournant au premier trimestre 2023. Des pourparlers sur le financement de l’opération éventuelle avec plusieurs banques américaines seraient également en cours au cours de ces mêmes semaines.

La présidence de Crt

Il est bien connu que le diable est dans les détails dans les jeux d’affaires, mais les prémisses d’une fermeture entre Prelios et Ion semblent être là. À ce moment-là, Palenzona aurait les mains libres pour se consacrer à autre chose, et c’est à ce moment-là que l’équipe de l’Union européenne a commencé à travailler. Jeu Crt. La direction de la fondation turinoise arrive à échéance et devra être renouvelée au printemps. Le président actuel, Giovanni Quaglia, semble déterminé à se représenter, mais un front interne à l’organisation fait pression pour un changement de rythme.

Les alliés de Palenzona

Les liens entre Palenzona et l’histoire du Crt ne sont pas un mystère et plusieurs administrateurs de la fondation soutiennent la candidature de l’ancien politicien. Démocrate-chrétien. Le haut niveau de complexité de la gouvernance et le grand nombre de parties prenantes nécessiteront un travail diplomatique minutieux, mais l’objectif est à portée de main. La propitiation de la nomination peut en fait être les bonnes relations qui Palenzona peut s’enorgueillir de collaborer avec de nombreuses institutions de Turin et de Rome ainsi qu’avec plusieurs représentants de l’actuel gouvernement Meloni, comme le ministre de la défense Guido Crosetto. D’aucuns pensent également que, depuis la position de tête du Crt, Palenzona pourrait également avoir en ligne de mire la présidence de l’Acri, une fonction qui sera occupée jusqu’en 2024 par Francesco Profumo, actuel numéro un de la Compagnia di Sanpaolo.

Les défis pour les fondations

Pour certains observateurs, les compétences et le vaste réseau de relations de l’ancien politicien piémontais semblent les caractéristiques adéquates pour diriger le système des fondations dans une période de profond changement. Si en fait le Protocole Acri-Mef de 2015 a marqué un changement radical de rythme, la catégorie sera également confrontée à des épreuves difficiles dans les années à venir. Tout d’abord, une grande partie du top management actuel est non renouvelable, précisément à cause du protocole. C’est sans doute une nouveauté par rapport au passé, si l’on considère que la militance de certains présidents au sommet a largement dépassé les huit ans. Dit de CrtGilberto Muraro (Cariparo) et Antonello Cabras (Banco di Sardegna) sont déjà arrivés au terme de leur mandat cette année ; l’année prochaine, ce sera le tour de Giovanni Fosti (Cariplo) et de Luigi Salvadori (Carifirenze), tandis qu’en 2024 ce sera celui de Profumo (Compagnia) et d’Alessandro Mazzucco (Cariverona). Des personnages qui, en plus de coordonner les activités de décaissement et la gestion des actifs, représentent le lien entre les institutions, les institutions et les territoires. En bref, leur remplacement ne sera pas une tâche facile.

Les agrégations et la suggestion de l’Entreprise-Crt

Ensuite, il y aura le chapitre de la consolidation à traiter. Non seulement celle des banques cessionnaires qui pourraient se lancer dans des opérations extraordinaires, mais aussi celle des fondations elles-mêmes. Juste pour avoir un ordre de grandeur, la 53 institutions Les petites et moyennes institutions ne détiennent aujourd’hui qu’un dixième des actifs de la catégorie, alors que les cinq plus grandes institutions en détiennent près de 50 %. C’est pourquoi, grâce aussi aux incitations prévues dans loi budgétaireles processus d’intégration ne manqueront pas dans les années à venir pour unir les forces, renforcer la stabilité financière et accroître la puissance de feu. Il n’est pas certain, cependant, que ces processus ne toucheront que les petites entités. Juste ces derniers jours La presse a relancé l’hypothèse d’une fusion entre le Turin Compagnia di Sanpaolo et Crt qui donnerait vie à une réalité de 15 milliards d’actifs. La suggestion plaît à Turin, mais laisse Milan perplexe. Elle confirme en tout cas les fibrillations en cours au sein de la catégorie où, à plus d’un titre, 2023 promet d’être un tournant. ()