Messina (Intesa) : non à l’augmentation de la dette publique, même dans cette phase critique mais transitoire.

Economie & Finance

Il est impératif de continuer à investir, déclare le PDG d’Intesa Sanpaolo, Carlo Messina. S’exprimant devant l’assemblée des industriels de Turin, le banquier a lancé un message d’optimisme pour l’avenir de l’Italie, malgré la crise énergétique provoquée par la guerre en cours en Ukraine. “Ce n’est pas le moment de faire des réclamations, mais de montrer que chacun de nous fait quelque chose, nous devons continuer à investir, les investissements nous sortiront de la condition dans laquelle nous sommes aujourd’hui. Le PNR nous garantit des fonds qui permettront d’accélérer la croissance du pays. Nous devons conserver une vision claire de la sortie, qui sera éclairée dans quelques mois”, a souligné M. Messina.

Le PDG d’Intesa Sanpaolo, M. Messina, prévoit un retour progressif à la croissance au cours du second semestre de 2023 et de 2024.

Le haut responsable a admis que le scénario est “sans doute complexe” pour ce trimestre et pour le premier trimestre de 2023, mais “tous les prévisionnistes, privés et publics, voient aujourd’hui dans la deuxième partie de 2023 et en 2024 un retour progressif à la croissance”. Par conséquent, face à la nécessité de soutenir certains groupes de familles et d’entreprises objectivement en difficulté, il ne faut pas faire de comparaison avec les récessions passées, car l’actuelle est “une phase transitoire à gérer, mais avec des perspectives de reprise au cours de l’année 2024”.

Biosgna se projette donc vers la fin de l’année 2023 “lorsque le moment inflationniste et l’éventuelle rareté des ressources tendront à revenir à une trajectoire normale”, a poursuivi M. Messina. Et de gérer ces six à neuf mois “pendant lesquels nous devons tous retrousser nos manches et ceux qui ont plus de disponibilités les mettent à la disposition de la communauté”. Une partie du pays est objectivement en difficulté (5 millions de pauvres, 5 millions de travailleurs pauvres), ” la pauvreté et les inégalités doivent être une priorité absolue pour tous, mais il faut savoir, a-t-il noté, que nous arrivons à ce moment-là avec les forces du pays “, comme l’épargne des familles et la force et l’excellence de ses entreprises. “Les meilleures entreprises du pays qui gagnent et font des bénéfices doivent également contribuer sur le front du soutien aux familles : par exemple, il doit y avoir une composante pour leurs employés afin d’atténuer l’impact de l’inflation”, a-t-il suggéré.

Intesa Sanpaolo est là pour l’Italie et est prêt à augmenter les ressources mises à disposition

Intesa Sanpaolo est là pour l’Italie et continue à faire sa part avec plus de 400 milliards d’euros de financement “qui s’ajouteront aux ressources du PNR que nous confirmons et que nous sommes également prêts à augmenter en cas de besoin”, a assuré M. Messina, précisant que la banque est également proche du pays avec 30 milliards d’euros destinés précisément au volet crise énergétique “et nous sommes disposés à financer avec des garanties d’État tout montant demandé par les entreprises à des taux avantageux : Intesa Sanpaolo est et sera un pilier de l’Italie, du Piémont et de Turin”.

Agir par le biais de garanties publiques parce qu’elles n’affectent pas la dette publique

D’autre part, les pouvoirs publics ne peuvent pas tout faire par eux-mêmes pour faire face à cette crise énergétique “parce que notre dette publique (2 770 milliards d’euros, ndlr) ne peut pas être augmentée, même pas dans cette phase critique mais transitoire”, a précisé l’administrateur délégué d’Intesa Sanpaolo, expliquant que “nous ne pouvons pas nous permettre de créer des conditions en ce moment où nous pourrions nous retrouver avec la nécessité de refinancer notre dette publique sans que la BCE le finance”. La solution est d’agir par le biais de garanties publiques “parce que la garantie n’affecte pas la dette publique, il y a des mécanismes qui ont déjà été testés pendant la Covid”.

Nous avons besoin d’Italiens au sommet de l’Europe et qui se souviennent de l’être dans les moments de décision.

Enfin, selon M. Messina, il est nécessaire d’investir dans les jeunes, “nous, Intesa Sanpaolo, allons en embaucher beaucoup, par exemple dans le domaine du numérique”. Et il est nécessaire de laisser la place aux jeunes, même en Europe, nous avons besoin que des Italiens siègent au sommet de l’UE” à des postes clés “et que dans les moments de décision ils se souviennent d’être italiens”. ()