L’Allemagne évite la stagnation, le PIB a été révisé à la hausse (+0,1%) au 2ème trimestre. Consommation en hausse, épargne en baisse

Economie & Finance

L’Allemagne révise à la hausse ses estimations préliminaires du PIB, tandis que les nuages s’accumulent sur les tendances économiques des prochains mois en raison de la flambée des prix du gaz. L’économie allemande, selon le relevé détaillé du deuxième trimestre publié par l’institut de statistiques Destatis, a progressé de 0,1 % en glissement trimestriel et de 1,7 % en glissement annuel malgré la guerre en Ukraine, au-delà des attentes du consensus, qui se positionnait pour une confirmation du chiffre préliminaire publié fin juillet, nul en rythme mensuel et de +1,4 % en glissement annuel. Le trimestre précédent avait connu une augmentation trimestrielle de 0,2% et une augmentation annuelle de 1,5%.

Destatis souligne que le PIB a ainsi atteint le niveau d’avant la crise au quatrième trimestre 2019. Malgré la conjoncture mondiale difficile, l’économie allemande a tenu bon au cours des deux premiers trimestres de 2022″, déclare Georg Thiel, président de l’Office fédéral de la statistique. Au premier trimestre de 2022, l’économie allemande a connu une croissance de 0,8 %.

La demande intérieure augmente après la fin des restrictions

L’économie a été principalement soutenue par les dépenses de consommation privées et publiques. Destatis souligne que malgré la forte hausse des prix et la crise de l’énergie, les consommateurs ont profité de la levée de presque toutes les restrictions Covid au 2e trimestre 2022, par exemple pour voyager davantage et sortir à nouveau. Dans l’ensemble, les dépenses de consommation privée ont augmenté de 0,8 % par rapport au premier trimestre. Alors que les investissements en équipements, c’est-à-dire principalement les machines, appareils et véhicules, ont augmenté par rapport au trimestre précédent (+1,1%), les investissements en construction ont diminué après l’hiver exceptionnellement doux (-3,4%).

Dans l’ensemble, le commerce extérieur a augmenté. Bien que beaucoup moins de marchandises aient été exportées vers la Russie au T2 2022 qu’au début de l’année en raison de l’impact de la guerre en Ukraine, les entreprises ont déclaré des exportations stables dans l’ensemble : malgré des chaînes d’approvisionnement perturbées dans le monde entier, les exportations ont augmenté de +0,3 % par rapport au T1 2022. Mais ce sont les importations qui ont le plus augmenté (sur une base trimestrielle +1,6%).

Revenu et consommation en hausse, épargne en baisse

Au deuxième trimestre 2022, les salaires et traitements bruts des employés sont supérieurs de 6,1 % à ceux du deuxième trimestre 2021. Le revenu disponible des ménages privés est supérieur de 6,4 % à celui d’il y a un an. Les dépenses de consommation privée à prix courants ont augmenté de 14,3 % en glissement annuel. Alors que les ménages privés consomment moins et épargnent plus que d’habitude au cours des années 2020 et 2021, sévèrement touchées par la pandémie de couronne, elle diminue au cours de la seconde.

L’économie allemande en comparaison internationale

Dans les autres grands États membres de l’UE, la croissance économique a été plus forte au deuxième trimestre 2022 qu’en Allemagne : le PIB a augmenté de 1,1% en Espagne par rapport au premier trimestre 2022. 2022, en Italie de 1 pour cent et en France de 0,5 pour cent. Selon les calculs préliminaires de l’office statistique européen Eurostat, l’UE dans son ensemble a augmenté son PIB de 0,6% par rapport au trimestre précédent. Contrairement à l’évolution en Allemagne et dans l’UE, la production économique aux États-Unis a diminué de 0,2% au deuxième trimestre 2022. Par rapport à l’année précédente, les taux de croissance du PIB des autres États membres de l’UE sont presque tous supérieurs à ceux de l’Allemagne.

Par rapport au quatrième trimestre de 2019, le trimestre précédant le début de la pandémie, le PIB de l’Allemagne au deuxième trimestre de 2022 a de nouveau atteint le niveau d’avant la crise pour la première fois. En revanche, la production économique en Espagne (-2,5 %) est restée bien en deçà du niveau du quatrième trimestre 2019, tandis que l’UE dans son ensemble (+2 %), la France (+1 %) et l’Italie (+1 %) ont dépassé le niveau d’avant la crise. Malgré ce léger recul, les États-Unis ont enregistré une croissance encore plus forte de 2,5 % par rapport à la période d’avant-crise. Aujourd’hui, entre autres, le pays publiera également son indice Ifo pour le mois d’août. ()