L’AIE critique la réduction de l’offre de l’Opep+ : l’économie entre en récession

Economie & Finance

Les achats de pétrole, qui ont augmenté ces derniers jours sur la vague de la décision de l’Opep+ de réduire l’offre de 2 millions de barils par jour, sont en baisse. Les coupes que subit l’Agence internationale de l’énergie pourraient pousser l’économie mondiale vers une récession. Le futur Brent n’a gagné que 0,02% à 92,43 dollars le baril et le Wti a baissé de 0,08% à 87,20 dollars le baril.

Pas seulement Biden, même l’AIE critique la réduction de l’offre de l’Opep+.

Une réduction de l’offre de pétrole vivement critiquée par l’administration Biden (l’Arabie saoudite a accusé les États-Unis de pousser le royaume à repousser d’un mois la décision de l’Opep et de ses alliés, dont la Russie), mais aussi par l’Agence internationale de l’énergie. En effet, dans son rapport mensuel, publié aujourd’hui, 13 octobre, l’AIE explique qu’il menace d’exacerber la crise énergétique mondiale en faisant grimper les prix du brut à un moment où l’inflation est déjà élevée et la croissance économique faible. “Avec des pressions inflationnistes incessantes et des hausses de taux d’intérêt imminentes, la hausse des prix du pétrole pourrait s’avérer être le point de basculement d’une économie mondiale déjà au bord de la récession”, a averti l’AIE.

L’AIE réduit ses prévisions de croissance de la demande de pétrole pour 2022 et 2023

Une réduction qui rendra le marché du pétrole encore plus étroit à un moment d’extrême vulnérabilité, avec peu de sources d’approvisionnement supplémentaires disponibles pour compenser. Pas seulement ça. La combinaison de prix élevés et d’un affaiblissement de la croissance mondiale sapera la demande de brut à long terme, a ajouté l’AIE, qui a réduit ses prévisions de croissance de la demande de pétrole de 60 000 barils par jour pour 2022, à 1,9 million de barils par jour, et de 470 000 barils par jour pour 2023, à 1,7 million de barils par jour. La croissance de la demande de pétrole brut, a-t-il noté, a régulièrement diminué au cours de l’année et devrait se contracter au cours du seul quatrième trimestre de 340 000 barils par jour.

Des estimations qui font suite à celles de l’Opep, qui a réduit ses prévisions de croissance de la demande pour cette année de 460 000 barils par jour, à 2,64 millions de barils par jour, en invoquant la reprise des mesures de restriction Covid-19 de la Chine et une inflation élevée. Le cartel a également abaissé ses prévisions de demande de pétrole pour 2023 de 360 000 barils par jour, à 2,34 millions de barils par jour.

Focus sur le chiffre des stocks pétroliers

L’aggravation de la demande de pétrole brut contribue à l’accumulation des stocks. Aujourd’hui, 13 octobre, à 16h30, sera publié le chiffre hebdomadaire des stocks de pétrole (précédent : -1,356 millions de barils à 429,203 millions). La forte appréciation du dollar américain exerce également une pression sur le marché pétrolier, la Fed s’étant engagée à augmenter les taux d’intérêt pour freiner l’inflation élevée. ()