La bourse et l’Europe ont peu bougé avant la réunion extraordinaire sur l’énergie | LA VIDÉO

Economie & Finance

Les Bourses européennes sont attendues en faible mouvement à l’ouverture (+0,01% le future Eurostoxx50) après la reprise en photo à la veille de la réunion où la BCE a relevé ses taux de 75 points de base, portant le taux de référence à 1,25% et laissant entendre qu’il pourrait y avoir d’autres hausses (plus d’une et moins de cinq) tant que l’inflation ne sera pas autour de l’objectif. L’inflation qui, dans les estimations de la BCE, a été portée à 8,1 % pour 2022, 5,5 % pour 2023 et 2,3 % pour 2024 (contre 6,8 %, 3,6 % et 2,1 % respectivement).

La stagnation de la croissance prévue pour le quatrième trimestre 2022 et le premier trimestre 2023 porte les nouvelles estimations du PIB à 3,1 % en 2022, 0,9 % en 2023 et 1,9 % en 2024. Le Conseil des gouverneurs est bien entendu prêt à ajuster tous les instruments à sa disposition pour faire en sorte que l’inflation se stabilise à son objectif de 2 % à moyen terme. En ce qui concerne l’ICC, le bouclier anti-spread, “il est opérationnel et disponible pour contrer les dynamiques de marché injustifiées et désordonnées qui pourraient constituer une menace sérieuse pour la transmission de la politique monétaire dans tous les pays de la zone euro, permettant ainsi au Conseil de remplir plus efficacement son mandat de préservation de la stabilité des prix”, a souligné Antonio Tognoli, responsable de l’analyse macroéconomique chez Corporate Family Office Sim.

L’euro en redressement : le taux de change n’est pas un objectif de la politique monétaire de la BCE, mais il l’est en pratique

Sachant que la baisse de l’euro (-4% en termes effectifs, 12% par rapport au dollar), qui se redresse (1,00627, +0,74%), aura des effets à moyen terme sur l’inflation, la BCE a précisé que le taux de change n’est pas un objectif de la politique monétaire. Mais pour Tognoli, dans la pratique, c’est le cas, car cela peut faire bouger l’inflation, ce qui nuit à la stabilité des prix. “Ce n’est jamais un bon signal pour les marchés de continuer à abaisser les estimations de croissance économique et de continuer à augmenter les estimations d’inflation. Bien que Lagarde ait rassuré les marchés en affirmant qu’une récession n’est prévisible qu’en 2023 avec l’arrêt complet de l’approvisionnement en gaz russe, elle a dû admettre en réalité des erreurs de prévision macroscopiques de la part de la BCE, qui n’a pas compris pendant longtemps que l’inflation ne serait pas un phénomène temporaire, bien que les marchés l’aient clairement signalé”, a noté M. Tognoli, qui n’est pas entièrement convaincu que dans le pire des cas d’un arrêt total du gaz russe, la récession ne pourrait pas se poursuivre en 2024.

Focus sur la réunion extraordinaire du Conseil des ministres de l’énergie

Beaucoup dépendra, a expliqué M. Tognoli, de deux facteurs, dont le principal ne peut être contrôlé : la guerre en cours. Le deuxième facteur dépend de la cohésion politique qui guidera les investissements qui seront mis en place pour contrer la hausse du prix de l’énergie. “De ce point de vue, il me semble que les divisions au sein du syndicat sont encore assez importantes. Voyons quelles décisions d’investissement découleront de la conférence extraordinaire du Conseil des ministres de l’énergie prévue aujourd’hui, 9 septembre, à Bruxelles, au-delà du fait de demander aux États membres de réduire leur consommation de gaz de 15 %, ce qui, toutefois, n’est pas une intervention qui peut être configurée comme un investissement. Il est clair que ce qui a fait défaut (mais ici la BCE n’est pas à blâmer) est une politique énergétique commune. Cela suffira-t-il maintenant pour le rafistoler ? C’est ce que nous espérons”, a conclu M. Tognoli. Parallèlement, les prix du pétrole se sont appréciés de 0,31% à 33,80 dollars pour le Wti (+0,43% à 89,53 dollars le baril pour le Brent) et l’or à 1 730 dollars l’once (+0,58%).

Pas de données macro importantes

Pas de données macroéconomiques pertinentes pour les marchés aujourd’hui, seulement la production industrielle en juillet en France (précédent : +1,4% en glissement mensuel ; consensus : -0,5% en glissement mensuel) et en Espagne (précédent : +7% en glissement annuel). Les prix à la consommation déjà publiés en août en Chine ont montré une variation tendancielle de 2,5%, par rapport au consensus de 2,8% après la hausse de 2,7% du mois précédent. Quant aux prix en amont, toujours en août, la croissance annuelle a été de 2,3% – la plus faible depuis février 2021 – contre 3,1% prévu et 4,2% en juillet. Alors que les allocations chômage américaines du 8 septembre ont été inférieures aux prévisions (222 mille contre 240 estimés). Il semble donc que, malgré la hausse des taux et un PIB négatif au cours des deux derniers trimestres, les États-Unis continuent de créer des emplois.

Le rendement de la Btp dépasse les 4 % avant l’adjudication du Bot.

Dans le domaine obligataire, après la BCE, le rendement du Btp à 10 ans passe à 4,077%. Le Trésor italien a placé 7 milliards d’euros de l’annuel Bot 14 septembre 2023, dont le rendement aux enchères sera comparé au 0,994% – le maximum depuis octobre 2013 – du placement de la mi-août. Via XX Settembre a annoncé que jusqu’à 7,5 milliards d’euros seront offerts lors de l’adjudication du mardi 13 septembre dans le cadre de la réouverture des BTP à trois, sept et trente ans.

A Milan, pour être surveillées, les banques et Tim

Sur la liste milanaise, il convient de prêter attention aux banques telles qu’Unicredit, Intesa Sanpaolo, Bper et Banco Bpm, car l’Italie a entamé des discussions avec la Commission européenne en vue du renouvellement du système Gacs, qui permet à l’État de fournir des garanties sur la titrisation des créances douteuses des banques, selon des sources proches du dossier. A surveiller également, Tim, qui va bientôt entamer un processus formel pour sélectionner un partenaire minoritaire pour Tim Enterprise, la société qui regroupera les services de connectivité pour les grands clients et les activités de cloud, de cybersécurité et d’Internet des objets, selon des sources citées par Reuters. Dans le secteur du luxe, en revanche, attention à Moncler, sur lequel Barclays a relevé son objectif de cours à 62 euros. ()