Gaz, pas de décision aujourd’hui mais von der Leyen est optimiste quant au plafonnement des prix Gentiloni : le plafonnement dynamique des prix est la bonne solution

Economie & Finance

Face aux prix élevés de l’énergie, la perte de temps n’est plus une option, pas plus que les solutions sur mesure. “Nous devons décider de réduire la demande, et cela a été fait, nous devons sécuriser les approvisionnements et nous devons résoudre la question des prix, perdre du temps n’est plus une option”, a tonné le président du Conseil de l’UE, Charles Michel, en arrivant au château de Prague pour le sommet informel des dirigeants européens où le Premier ministre Mario Draghi est également présent. Le soutien à l’Ukraine, le dossier de l’inflation et la crise énergétique sont les principaux sujets sur la table du sommet, auquel participera le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Aujourd’hui, a également précisé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, “il est temps de discuter de la manière de limiter les pics de prix de l’énergie et la manipulation par Poutine”.

Mme Von der Leyen espère qu’une solution pourra être trouvée avant le sommet des dirigeants européens des 20 et 21 octobre.

Le deuxième aspect important à discuter, a ajouté Mme von der Leyen, est le level playing field, c’est-à-dire que les entreprises de chaque pays aient la même chance de participer au marché unique, avec équité. Le troisième est RePower et comment le renforcer. Cela dit, “il n’y aura pas de décisions aujourd’hui, car il s’agit d’un Conseil informel, mais il s’agit de préparer le Conseil d’octobre”, a-t-il précisé. La Commission européenne avait proposé un plafonnement du prix du gaz en mars, “mais ce n’était pas intéressant à l’époque”. Aujourd’hui, la situation a évolué et les États membres veulent discuter d’un plafonnement des prix, d’où l’espoir qu’une “solution puisse être trouvée” avant le sommet des dirigeants européens des 20 et 21 octobre.

Si un plafonnement des prix à l’échelle de l’UE était ajouté, ce serait formidable, à condition que nous ne mettions pas en péril la sécurité de l’approvisionnement. Nous ne pouvons pas fixer le prix de manière à ce que personne ne vende de gaz en Europe”, a souligné le Premier ministre letton Krisjanis Karins, qui a répété que l’objectif était de maintenir l’écoulement du gaz et de faire baisser les prix, en baisse de 6,6 % à 164 euros par MWh à la bourse d’Amsterdam.

Gentiloni : le plafonnement dynamique des prix est la bonne solution

Dans la matinée, le commissaire européen à l’économie, Paolo Gentiloni, sur Radio Anch’io sur Radio1, a expliqué que l’idée d’un plafonnement des prix bloqués peut avoir des contre-indications dans le sens où les tendances du marché, “le traitement envers les pays – car il est clair que l’attitude envers la Russie ne peut pas être la même que celle envers la Norvège ou l’Algérie -, nécessitent un instrument assez sophistiqué, mais un plafonnement dynamique des prix pourrait répondre à ce besoin”. Gentiloni estime désormais que les positions entre les pays “se rapprochent” et il a également lancé un appel à “ne pas diaboliser” mais à “comprendre également les positions de ceux qui disent : attention, avec le plafonnement du prix du gaz, nous n’aurons plus rien”. Pendant ce temps, les stocks sont supérieurs à 90% et le gaz russe a été réduit de 40% à 7,5%.

L’idée d’un nouveau financement conjoint sur le modèle Sure fera son chemin.

En même temps, le commissaire européen est convaincu que l’idée d’un nouveau financement commun sur le modèle de Sure “fera son chemin” car le plafonnement du prix du gaz “ne sera pas en soi une solution miracle” et des “instruments communs” seront nécessaires. Il faut plus de solidarité, “le plafonnement du prix du gaz n’est pas suffisant parce que si chacun utilise son propre argent de son côté, vu les déséquilibres de nos espaces budgétaires, ce n’est pas suffisant”, a-t-il ajouté, faisant indirectement référence à l’Allemagne, qui a prévu 200 milliards d’euros pour faire face à la crise.

Dans le même temps, l’indice Bloomberg des matières premières a chuté de 15 % par rapport à ses sommets de juin.

Pendant ce temps, les marchés des matières premières présentent une certaine faiblesse. Les matières premières ont connu des hauts et des bas tout au long de l’année : l’indice Bloomberg des matières premières a baissé de 15 % par rapport à ses sommets de juin, mais il reste de loin la classe d’actifs la plus performante cette année, avec une hausse de 17 %, a noté Ben Laidler, stratège des marchés mondiaux chez eToro, expliquant que la faiblesse récente est due à l’envolée du dollar américain et aux craintes croissantes de récession mondiale.

eToro : l’effondrement des prix du bois est un indicateur inquiétant du marché immobilier américain qui s’effrite

Les baisses des métaux industriels, du cuivre à l’aluminium, sont emblématiques de la reprise économique difficile de la Chine et du gigantesque ralentissement du secteur immobilier, sachant que le pays est responsable de plus de la moitié de la demande mondiale de métaux. La volatilité et l’effondrement des prix du bois sont un indicateur inquiétant du marché immobilier américain, où 90 % des maisons ont une ossature en bois, a ajouté M. Laidler. En outre, la chute des prix du cacao et du coton n’est pas de bon augure pour la consommation discrétionnaire, car on craint que les budgets des consommateurs ne se resserrent et que les stocks élevés ne compensent les mauvaises récoltes.

D’autre part, on note la hausse continue des prix du lithium, ainsi que l’adoption accélérée des véhicules électriques (VE). “Cela a été un vent contraire pour le nickel également. Mais la reprise des volumes de VE apporte également un soutien temporaire à d’autres métaux, comme le palladium”, a indiqué M. Laidler. “Les produits alimentaires de base, des céréales au bétail, ont connu de nombreuses ruptures d’approvisionnement, mais ont également bénéficié du recentrage des consommateurs sur les besoins de base et du soutien démographique continu. D’autres ont bénéficié de substituts moins chers, le passage du gaz naturel au pétrole ayant également fait augmenter les émissions de carbone, et du blé au maïs.” ()