Biden, le Venezuela et les dictateurs du pétrole

Economie & Finance

Il est terrible d’assister à la folie de la politique énergétique de l’administration Biden, c’est comme assister à un accident de voiture, sauf que tous les Américains en sont les passagers. Le dernier rebondissement en date est que la Maison Blanche pourrait alléger les sanctions contre le Venezuela et son dictateur Nicolás Maduro dans le but d’augmenter l’offre de pétrole sur le marché mondial. Le Journal rapporte que les États-Unis “se préparent à alléger les sanctions” contre le violent régime vénézuélien afin que Chevron Corp. puisse recommencer à pomper du pétrole. Cette mesure est subordonnée à la condition que le gouvernement Maduro entame des pourparlers de bonne foi avec l’opposition politique, ce qui est un oxymoron.

L’issue la plus probable est que Maduro ouvre des négociations et que les États-Unis assouplissent les sanctions.

Il n’est pas prévu de modifier notre politique de sanctions sans mesures constructives de la part du régime Maduro”, a déclaré au Journal Adrienne Watson, porte-parole du Conseil national de sécurité. Mais le régime n’a jamais été prêt à concéder quoi que ce soit à l’opposition. L’issue la plus probable est que Maduro ouvre des négociations, que les États-Unis assouplissent les sanctions (après les élections de novembre) et que les négociations échouent.

La décision du Venezuela fait partie de la tournée de l’administration Biden dans les dictatures pour encourager l’approvisionnement en pétrole partout sauf en Amérique. Le président Biden a tenté de courtiser les Saoudiens, mais cette semaine, ces derniers et l’Opep+ ont choisi de réduire leur production de 2 millions de barils de pétrole par jour. Les négociations sur le nucléaire iranien sont censées libérer la production de pétrole de Téhéran, mais les mollahs ne se contenteront pas d’un oui et exigeront de nouvelles concessions de la part des États-Unis.

La quantité et la rapidité avec lesquelles le pétrole vénézuélien peut atteindre le marché mondial ne sont pas claires.

Reste le Venezuela, dont la production et les ventes se sont effondrées à cause de la mauvaise gestion socialiste et des sanctions imposées par l’administration Trump. La levée des sanctions, fondée sur le simple espoir de concessions politiques à Caracas, récompenserait le régime pour avoir appauvri son peuple et créé une crise des réfugiés dans la région. On ignore dans quelle mesure et à quelle vitesse le pétrole vénézuélien, qui est un type de pétrole lourd difficile à raffiner, peut atteindre le marché mondial. Mais Biden est prêt à tout pour réduire le prix de l’essence en Amérique.

Dans le même temps, l’administration laisse entendre qu’elle pourrait autoriser le ministère de la justice à engager une action antitrust contre le cartel de l’Opep+ pour fixation des prix. Cela pourrait être politiquement satisfaisant, mais les Saoudiens et leurs alliés du Golfe pourraient facilement riposter en réduisant davantage la production et en faisant du tort aux consommateurs américains.

En réponse à la décision de l’Opep cette semaine, certains hommes politiques menacent de retirer les troupes américaines d’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis. Les membres du Congrès Tom Malinowski, Sean Casten et Susan Wild ont déclaré qu'”il est temps pour les États-Unis de recommencer à se comporter comme une superpuissance dans leurs relations avec leurs États clients du Golfe”. Si vous voulez pousser les Saoudiens plus loin dans les bras de la Russie et de la Chine, continuez comme ça, les gars.

La Maison Blanche accuse l’industrie d’être responsable des prix élevés de l’essence

Tout ce drame international, et la vulnérabilité économique croissante de l’Amérique, auraient pu être évités si l’administration Biden n’avait pas mené une politique de guerre contre l’industrie pétrolière et gazière américaine. La Maison Blanche blâme l’industrie pour les prix élevés du gaz, tout en faisant tout pour rendre le forage plus difficile et financièrement risqué. Cet acte d’auto-sabotage stratégique n’est comparable qu’à la détermination avec laquelle l’Allemagne, pendant deux décennies, s’est rendue vulnérable au gaz naturel russe.

Dans un contexte de guerre en Europe, de crise énergétique mondiale et de risque de récession mondiale, une administration américaine sérieuse ferait tout son possible pour encourager la production nationale d’énergie. Cette administration préfère rendre l’Amérique plus dépendante des “mesures constructives” des dictateurs. ()



MF+MIFI + Le Wall Street Journal