Gaz, Gazprom annonce un nouvel arrêt du Nord Stream 1 : il ne rouvrira pas le 3 septembre | LA VIDÉO

Economie & Finance

La réouverture du pipeline Nord Stream 1prévue le 3 septembre, n’aura pas lieu. Gazprom, le géant public russe qui exploite l’infrastructure, a informé sur sa chaîne Telegram, vendredi 2 septembre dans l’après-midi, qu’une fuite de pétrole a été découverte lors de travaux de maintenance et qu’il n’y a actuellement aucun calendrier pour le redémarrage du transport de méthane par le pipeline. C’est une nouvelle douche froide pour l’Europe, dont les approvisionnements en gaz de Moscou proviennent en grande partie de Nord Stream, après que le prix de la marchandise à la bourse de Amsterdam a chuté de 13 %, à 212 euros par mégawattheure.

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Scholz exclut la possibilité d’un arrêt des importations de gaz de la Russie vers l’Allemagne

Entre-temps, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a exclu la possibilité que Berlin suspende ses importations de gaz en provenance de Russie en raison de la guerre qui se poursuit en Ukraine, même si, pour le moment, seuls de petits volumes arrivent, la Commission européenne s’efforce de trouver la meilleure solution pour contenir, au moins momentanément, les niveaux atteints par les prix du gaz qui menacent les familles et les entreprises, en vue de la réunion du 9 septembre de tous les ministres de l’énergie de l’UE. Dans la perspective de cette réunion, Bruxelles pourrait déjà faire quelques premières propositions, qui devraient ensuite trouver une plus grande formalité dans le discours sur l’état de l’Union du 14 septembre.

Von der Leyen : l’Europe a besoin d’un plafond sur les prix du gaz russe

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a confirmé que le moment était venu de fixer un plafond au prix du gaz arrivant en Europe par les gazoducs russes. Tout cela dans le but de contrer ce qu’elle a appelé les tentatives du président russe, Vladimir Poutine, de manipuler le marché européen de l’énergie. “Je crois fermement que le moment est venu de fixer un plafond au prix du gaz arrivant en Europe par les gazoducs russes”, a déclaré Mme von der Leyen en marge d’une réunion de parlementaires conservateurs allemands dans la ville de Murnau.

MF : un plafonnement du prix du gaz à 110 euros

Selon MF-Milano Finanza, le plafond du prix du gaz serait de 110 euros/mwh et serait en place d’octobre à mars 2023. Ce prix s’appliquerait au prix auquel les opérateurs gaziers vendraient le gaz aux entreprises et aux ménages. L’écart entre le prix de vente aux ménages et aux entreprises et le prix du marché serait remboursé aux opérateurs énergétiques par l’émission de dette publique de l’UE, comme ce fut le cas pour Covid. “Si cette hypothèse se confirme, il s’agirait d’un plafonnement du prix facturé à l’acheteur de gaz et non à la Russie. Certains pays s’y opposeraient encore, comme les Pays-Bas. La volonté de réformer le marché de l’énergie électrique avec la séparation de la thermoélectricité et des énergies renouvelables/hydroélectricité serait également confirmée”, explique Equita Sim.

“Le plafond ainsi hypothéqué limiterait les hausses de facture en hiver et n’affecterait théoriquement pas les approvisionnements en provenance de Russie ou d’autres producteurs de gaz. Le découplage du marché de l’électricité entre la thermoélectricité et l’hydroélectricité/les énergies renouvelables reste un risque potentiel pour les producteurs d’hydroélectricité”, a commenté M. Sim. En revanche, le bureau de recherche d’Intesa Sanpaolo préfère ne pas faire de commentaire, attendant plus de visibilité sur le mécanisme à définir. Toutefois, elle estime qu’un plafonnement des prix du gaz contribuera à réduire les prix de l’électricité à court terme et les coûts énergétiques plus généralement pour les entreprises et les particuliers, ainsi qu’à réduire la volatilité des marchés de l’énergie, “hors événements imprévus”, a-t-elle prévenu.

Les risques pour l’Italie sont en tout cas limités car la dépendance au gaz russe est tombée à 18% et pourrait descendre à 10% dès que les deux regazéifieurs flottants de Snam seront installés à Piombino et Ravenne en 2023 et 2024. Le plan du ministre, Roberto Cingolani, prévoit des mesures douces (réduction des températures de 20 à 19 degrés dans les maisons) et ne considère pas le rationnement aux entreprises comme nécessaire. Les indications, par conséquent, confortent du côté d’éventuelles perturbations de l’approvisionnement en gaz non prévues par le gouvernement.

Parmi les propositions de l’UE figure également un plafonnement du prix des énergies renouvelables

L’UE envisagerait également l’introduction d’un plafond sur le prix de l’énergie produite par les énergies renouvelables, afin de limiter les bénéfices supplémentaires des actifs qui vendent sur le marché. Selon l’UE, le plafond fonctionnerait “a posteriori” avec des mécanismes de retour par les exploitants d’énergies renouvelables (nucléaire, hydraulique, éolien, solaire) à des catégories précises de consommateurs. L’introduction d’un plafond sur les technologies renouvelables a un effet négatif, selon Equita Sim, notamment pour l’hydroélectricité en Italie : Enel, A2A, Iren. Négatif, mais avec un effet moindre, est l’impact pour les énergies renouvelables pures (éoliennes et solaires) qui, pour la plupart, sont encore incentivées ou qui vendent à l’administration publique à des prix bien inférieurs à ceux de la bourse et dont la composante de vente sur le marché est actuellement réduite (Erg, Acciona Energia, Alerion, Enel).

Di Maio, priorité aux entreprises : réduire leurs factures de 80 %.

Priorité, cependant, aux factures des entreprises italiennes. “Nous devons payer les factures des entreprises italiennes à hauteur de 80% sinon les entreprises, rationnement ou pas, ne pourront pas affronter l’automne, ni même l’hiver”, a déclaré le ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio en marge du Forum Ambrosetti, expliquant que le coût d’une telle mesure serait de 13 milliards d’euros, mais que “les ressources sont là”. L’enjeu, a-t-il ajouté, est de prendre un décret “pour payer les factures des entreprises et leur permettre ainsi de ne pas licencier”. M. Di Maio a ensuite réaffirmé qu’un plafonnement des prix du gaz est nécessaire pour contenir l’impact de la “spéculation”. Sur cette proposition, qui permettrait de “réduire les flux financiers vers Moscou, avec lesquels est financée la guerre en Ukraine”, il a déclaré : “L’Europe doit avancer”.

Rassurance d’Engie : pas de coupures de gaz cet hiver en France

La multinationale française Engie, active dans la production et la distribution de gaz naturel et d’énergies renouvelables, nous a également rassurés : il ne devrait pas y avoir de coupures de gaz cet hiver en France. “Depuis le début de la guerre en Ukraine, nous avons pris un certain nombre de mesures très importantes pour diversifier nos approvisionnements. Nous sommes relativement calmes quant à la situation du gaz en France”, a assuré Catherine MacGregor, PDG d’Engie, ajoutant qu’il ne devrait pas y avoir de pénurie de gaz, sauf en cas d’hiver très froid. D’ailleurs, il a déjà constaté une baisse de 4 à 5 % de la consommation de gaz des ménages français. Ce qui ne l’empêche pas de réclamer un plafonnement du prix du gaz sur le marché de gros. ()