Fonds de pension, il est temps de pousser les investissements illiquides

Economie & Finance

Les investissements illiquides de différents types, du capital-investissement à l’infrastructure, des fonds immobiliers au capital-risque, constituent désormais une composante importante de l’allocation d’actifs de nombreux régimes de retraite complémentaire, en particulier, mais pas exclusivement, des régimes préexistants. Ces investissements se sont avérés résistants aux événements critiques de ces dernières années (la pandémie, en premier lieu) et ont contribué positivement à la diversification, à l’atténuation des risques et à des rendements intéressants.

Avec la forte correction qui a eu lieu sur les marchés financiers, l’intérêt pour ces investissements, tant pour les actions que pour les obligations, a considérablement augmenté. Aujourd’hui, cependant, il existe des fonds de pension où le nouvel accès à la composante illiquide, ou son augmentation, est formellement inhibé, essentiellement pour deux raisons. Dans certains cas, les nouveaux investissements ne seraient pas conformes aux résolutions prises par les conseils d’administration, mais il existe aussi des fonds (une minorité) qui ont déjà atteint la limite des investissements immobiliers fixée par la loi.

Si seuls des paramètres internes font obstacle à de nouveaux investissements illiquides, il est suggéré que le conseil d’administration procède à une évaluation spécifique à cet égard. Ce dernier, après avoir pesé la situation globale du fonds, en tenant compte des perspectives des marchés, éventuellement avec le soutien de conseillers de confiance, pourra se déterminer de manière responsable :

– maintenir les limites existantes ;

– flexibiliser les limites elles-mêmes, en établissant une dérogation temporaire (raisonnablement pluriannuelle), sans changement structurel de l’allocation générale des actifs du fonds. Les membres peuvent être informés de ce choix, par exemple, dans le cadre des futurs états financiers de l’exercice en cours ;

– modifier structurellement l’allocation d’actifs du fonds, et par conséquent effectuer toutes les formalités ordinaires dues.

Plus complexe apparaît la situation des réalités dans lesquelles les limitations législatives empêchent la réalisation de nouveaux investissements illiquides.

A fortiori, il est jugé indispensable que la situation soit expressément et rapidement évaluée par le conseil d’administration qui, au-delà de la simple confirmation – évidente – du respect des paramètres législatifs, peut également examiner l’utilité ou l’opportunité raisonnée de prévoir le dépassement des limites légales, dans un délai raisonnable.

Dans cette hypothèse, toutefois, également dans le but de protéger les administrateurs, il apparaît nécessaire que le formulaire soumette la question (le problème dans le contexte spécifique du fonds, la solution identifiée et les motivations inhérentes) aux bureaux de l’Autorité de surveillance, avec lesquels, comme d’habitude, il pourra effectuer une comparaison constructive.

*Président Assoprevidenza