Comment réduire les coûts énergétiques de l’UE de 1,2 trillion d’euros à 670 milliards d’euros d’ici 2023/2024, selon Morgan Stanley

Economie & Finance

Le plafonnement des prix à court terme et les réformes structurelles à long terme. C’est la solution proposée par Morgan Stanley pour contrer la hausse des prix des services publics en Europe, estimée à 1,2 billion d’euros (8 % du PIB) sur une base annuelle. Selon la banque d’investissement américaine, en effet, après l’invasion russe de l’Ukraine, les coûts énergétiques pourraient atteindre, toujours sur une base annuelle, 1,4 trillion d’euros (avant la crise, ils étaient de 200 milliards), une augmentation liée à 70% à l’énergie et à 30% au gaz.

Les tarifs de l’électricité pourraient encore augmenter de 100 à 400 % en Europe

Mais cela ne s’arrête pas là. Les tarifs de l’électricité, poursuit l’analyse, pourraient à nouveau augmenter de 100 à 400 % dans toute l’Europe. C’est pourquoi, selon Morgan Stanley, des mesures urgentes sont nécessaires pour soulager immédiatement les citoyens et les entreprises européens, surtout après la fermeture du gazoduc Nord Stream 1. Pour ce faire, deux approches sont suggérées par la banque new-yorkaise : découpler le prix de gros de l’énergie du prix du gaz et redistribuer le coût avec un plafonnement des prix. C’est dans cette deuxième mesure, selon le rapport, que réside la solution au problème du coût de l’électricité, plus encore que dans l’impôt supplémentaire sur les bénéfices.

Morgan Stanley prévoit un plafonnement du prix du gaz à 100-150 EUR par MWh

Il faudra toutefois attendre le 9 septembre pour savoir ce que les ministres des finances de l’Union décideront lors du Conseil extraordinaire sur l’énergie. La mesure semble être sur la dernière ligne droite. Le principal défi, note Morgan Stanley, sera de fixer le prix limite. La banque suggère de le fixer à environ 100-150 MWh (+16,92% à 251 euros par mégawattheure le prix à la bourse d’Amsterdam après un nouvel arrêt du gazoduc Nord Stream 1) et suppose que le plafonnement des prix sera en place pendant 12 mois, à partir de janvier 2023, avec des extensions possibles. Elle concernera probablement 1 100 TWH de la production d’électricité de l’Union, soit environ 40 % du marché, et devrait rapporter 400 milliards d’euros en 2023 (si le plafond est de 100-150 euros/MWh), 125 milliards d’euros supplémentaires en 2024 et 75 milliards d’euros en 2025, si elle est prolongée.

Mais le plafonnement des prix pourrait ne pas être suffisant

Mais comment cela va-t-il fonctionner ? Selon la banque d’affaires, le mécanisme devrait prévoir la vente des générateurs d’électricité au coût fixé en gros. La différence entre le prix de fonctionnement du marché et le prix plafond devrait alors être payée par les gouvernements, ce qui réduirait l’augmentation des coûts énergétiques de l’UE de 1,2 trillion d’euros à 670 milliards d’euros d’ici 2023/2024.

Le plafonnement des prix pourrait toutefois ne pas être suffisant. Selon Morgan Stanley, la mesure ne couvrira pas la totalité de la hausse des prix de l’énergie : les clients et les entreprises devront donc encore faire face à des coûts plus élevés qu’avant la crise. C’est pourquoi, conclut le rapport, des réformes structurelles à long terme seront nécessaires. ()