Bourse, Europe lourde avec déjà un œil sur la Fed. Ftse Mib le pire en attendant Lagarde

Economie & Finance

Les bourses européennes ont fortement chuté en début de séance (-1,02% pour le Dax, -0,93% pour le Cac40, -0,40% pour le Ftse100 et -1,27% à 22 081 points pour le Ftse Mib le jour des trois sorcières) en raison des inquiétudes liées à la hausse des taux d’intérêt et à une éventuelle récession. Les futures de Wall Street ont également évolué dans le rouge (-0,55% sur le Dow Jones et -0,70% sur le S&P500). L’important est de ne pas en faire trop, c’est le message que les marchés envoient au président de la Fed, Jerome Powell, avant l’importante réunion du 21 septembre.

Si le relèvement des taux de la Fed la semaine prochaine se fait à 100 points, le marché ne le prendra pas bien.

“Droit de relever les taux pour juguler l’inflation, agréable l’attitude faucon pour décourager la spéculation, mais inquiétant si l’attitude sera trop intransigeante. Si le relèvement des taux par la Fed la semaine prochaine devait dépasser les attentes, c’est-à-dire se situer à 100 points, le marché ne le prendrait probablement pas bien”, a commenté Fabrizio Barini d’Integrae Sim. Parmi les bonnes nouvelles, citons la suspension de la grève des cheminots américains, qui aurait été la plus dure depuis 30 ans.

“Pour Joe Biden, un succès pour l’Amérique et aussi pour lui qui, à la veille des élections de mi-mandat, grimpe dans les sondages d’approbation. Pendant ce temps, la tentative de rebond de Wall Street a échoué en raison de données macroéconomiques mitigées : marché du travail en baisse et ventes au détail en hausse, événements inflationnistes, alors que les prix à l’importation sont en baisse. En conséquence, l’indice S&P 500 est resté sous le seuil des 4 000 points, mais sans s’effondrer”, a conclu M. Barini.

Selon la Banque mondiale, ce sont précisément les efforts déployés par les banques centrales pour maîtriser l’inflation qui pourraient entraîner l’économie mondiale dans une récession l’année prochaine. La croissance du PIB ralentira à 0,5 % et se contractera de 0,4 % par habitant, d’où la suggestion faite aux banques centrales de faire attention aux effets d’entraînement du resserrement monétaire.

La BCE se concentre sur l’inflation dans la zone euro et en Italie (données définitives)

Attention, donc, aux données macro. Les ventes au détail au Royaume-Uni ont déçu en août, avec une baisse de 1,6 % en glissement mensuel (-5,4 % en glissement annuel), nettement supérieure à la baisse de 0,5 % en glissement mensuel attendue par le consensus des économistes. A l’ordre du jour à 10h00 figurent la balance commerciale totale de l’Italie pour le mois de juillet (précédent : -2,2 milliards d’euros) et la balance commerciale de l’UE pour le mois de juillet (précédent : +0,8 milliard d’euros). A 11h00, l’inflation finale du mois d’août pour l’Italie (préliminaire : +0,8% en glissement mensuel, +8,4% en glissement annuel ; prévision : +0,8% en glissement mensuel, +8,4% en glissement annuel) et la zone euro (préliminaire : +0,5% en glissement mensuel, +9,1% en glissement annuel ; consensus : +0,5% en glissement mensuel, +9,1% en glissement annuel), importante du point de vue de la BCE (les discours de Rehn, Lagarde et Villeroy de Galhau sont attendus dans la matinée). Clôture à 16h avec l’indice préliminaire de confiance des consommateurs de l’Université du Michigan pour septembre (précédent : 58,2 points ; prévision : 58 points).

De Guindos (BCE) prévient : le ralentissement de la zone euro ne suffit pas à maîtriser l’inflation

Luis de Guindos, vice-président de la BCE, a déclaré au journal portugais l’Expresso que le ralentissement de l’économie de la zone euro – ou une récession potentielle – ne suffira pas à maîtriser l’inflation et que la BCE devra continuer à relever les taux d’intérêt. Le ralentissement économique réduira les pressions de la demande et donc l’inflation”, a-t-il ajouté. “Mais, dans le même temps, nous devons agir du point de vue de la politique monétaire pour maintenir les anticipations d’inflation ancrées et éviter les effets de second tour.”

Les rendements des obligations d’État en hausse

Le rendement du Trésor américain à 10 ans a augmenté à 3,479 % et celui du Btp à 10 ans à 4,088 %, l’écart Btp/Bund diminuant légèrement à 228 points de base au lendemain de la décision de Fitch de réduire le PIB de l’Italie pour 2023 à 0,7 % contre une estimation antérieure de +1,9 %. À une poignée de jours des élections, aucun choc n’est attendu sur le marché obligataire avec la victoire probable du centre-droit, selon une analyse de Reuters.

BofA voit le dollar s’affaiblir progressivement en 2023

Peu de mouvement dans le taux de change euro/dollar à 0,99946 (+0,04%). Bank of America s’attend à plus de volatilité sur le marché des changes. “La surprise de l’inflation du mois d’août n’était probablement pas un choc ponctuel et devrait contribuer à une volatilité accrue sur le marché des devises pour le reste du mois, les investisseurs évaluant les décisions de relèvement des taux d’intérêt des banques centrales”, a déclaré BofA, estimant que le dollar s’affaiblira progressivement l’année prochaine, la Fed commençant à s’inquiéter davantage de la croissance que de l’inflation. Un signe positif pour les prix du pétrole. Le Wti a augmenté de 0,74% à 85,73 dollars le baril et le Brent de 0,92% à 91,68 dollars le baril. En revanche, l’or a poursuivi sa chute (-0,51% à 1 668 dollars l’once). Le prix européen du gaz a également baissé de 2,9 % pour atteindre 208 euros par mégawattheure.

A Milan, les mauvais Mps et Tim

À la bourse de Milan, Mps chute de 2,29% à 0,3588 euro au lendemain de l’assemblée extraordinaire des actionnaires qui a décidé l’augmentation de capital contre paiement pour un montant total maximum de 2,5 milliards d’euros à réaliser sous forme divisible, par l’émission d’actions ordinaires, à droit régulier, à offrir en option aux actionnaires de la banque.

En même temps que la recapitalisation, approuvée par 98% du capital présent à l’assemblée, il a été décidé de procéder au regroupement des actions ordinaires à raison d’une nouvelle action ordinaire pour 100 actions ordinaires existantes. Autre baisse, celle de Prysmian (-1,59% à 31,54 euros), qui a pris une série de mesures visant à améliorer l’efficacité de sa consommation d’énergie face à la menace d’une interruption des approvisionnements en gaz naturel en provenance de Russie, a déclaré un porte-parole de la société à l’agence de presse Reuters.

Des ventes ont également été enregistrées pour Terna (-1% à 7,042 euros) qui a lancé, par le biais d’un placement privé, une émission obligataire de 100 millions d’euros sur cinq ans, en une seule tranche, afin de couvrir les besoins du plan d’affaires du groupe et de répondre aux besoins de financement ordinaires. Webuild a perdu moins de terrain (-0,28% à 1,416 EUR), tandis que la croissance du groupe en Amérique du Nord s’est poursuivie : le groupe et les partenaires du consortium Connect 6ix ont été choisis comme promoteur privilégié pour la construction du lot “Matériel roulant, systèmes, exploitation et maintenance (Rssom)” de l’Ontario Line, la nouvelle ligne de transport à grande vitesse qui traversera le centre de Toronto, au Canada.

Webuild participe au projet, qui a été commandé par Infrastructure Ontario et Metrolinx, avec une part estimée à environ 450 millions d’euros pour les travaux de génie civil et une participation de 10 % dans le consortium international Connect 6ix, qui sera responsable de l’ensemble de l’initiative. La clôture financière du contrat est attendue d’ici la fin de l’année. Enfin, Tim est en baisse de 3,42 % à 0,1923 €, Barclays ayant abaissé sa note sur le titre à sous-pondérer (prix cible à 0,15 €). ()