Bourse, Europe en forte baisse avec un prix du gaz supérieur à 250 euros dans la semaine de la BCE

Economie & Finance

Ce sera un lundi noir pour les bourses européennes, qui ont fortement chuté en début de séance (-2,71% pour le Dax, -1,95% pour le Cac40, -0,72% pour le Ftse100 et -2,19% à 21 440 points pour le Ftse Mib) dans le sillage de la décision du géant russe de l’énergie Gazprom de maintenir fermé le gazoduc Nord Stream 1, principal lien pour transporter le gaz naturel de la Russie vers l’Europe, après une semaine d’arrêt technique. Cette annonce est intervenue après la nouvelle de l’imposition par les pays du G7 d’un plafond sur le prix du pétrole russe.

Flambée des prix du gaz, réunion extraordinaire des ministres de l’UE vendredi

Le prix du gaz s’envole de +18,9% pour atteindre 255 euros par mégawattheure. Face à cette nouvelle situation d’urgence, les ministres de l’énergie de l’UE se réuniront vendredi pour discuter de la possibilité de lancer de nouvelles mesures visant à endiguer les retombées de la flambée des prix de l’énergie. Selon Ursula von der Leyen, il est temps d’instaurer un plafond européen sur les prix du gaz, comme le suggère depuis longtemps Mario Draghi. Un document consulté par Reuters mentionne également la possibilité d’offrir “un soutien par le biais d’une ligne de crédit paneuropéenne”. Entre-temps, le G7 financier a donné son feu vert, vendredi 2 septembre, à un plafonnement du prix du pétrole russe. La forte baisse de Hong Kong, due aux inquiétudes croissantes concernant de nouvelles fermetures dues à Covid-19, a également pesé sur le sentiment du marché, tandis que Wall Street était fermée pour le congé de la Fête du travail (Dow Jones futures +0,40% et S&P500 +0,38%).

De nouveaux lockdowns en Chine pèsent également sur le sentiment du marché

Le sentiment à l’égard de Hong Kong et de la Chine s’est dégradé au cours du week-end après que le gouvernement a instauré de nouvelles mesures de confinement dans les villes chinoises de Shenzhen et de Chengdu pour contrer la résurgence des cas de coronavirus. Il s’agit des dernières mesures introduites par Pékin cette année dans le cadre de sa politique “zéro Covid”. Le refus du gouvernement de changer de politique a eu un impact coûteux sur l’économie chinoise cette année.

Davantage de PME dans l’agenda macroéconomique

En ce qui concerne l’économie, l’accent sera mis à 10h00 sur l’indice Pmi final des services de la zone euro en août (préliminaire : 50,2 points ; consensus : 50,2 points) et l’indice composite Pmi final en août (préliminaire : 49,2 points ; consensus : 49,2 points) et à 11h00 sur les ventes au détail de la zone euro en juillet (préliminaire : -1,2% en glissement mensuel ; consensus : +0,4% en glissement mensuel).

Le 8 septembre, la BCE devrait relever ses taux de 75 points de base.

Le 8 septembre, la BCE se réunit et annoncera un relèvement des taux qui, compte tenu des déclarations des membres du directoire et de l’accélération au-delà du consensus du marché de l’inflation dans la zone euro en août (9,1 % contre 8,9 %), devrait augmenter de 75 points de base. “Au-delà de la hausse, qui est escomptée par les marchés, les opérateurs chercheront à comprendre le degré de préoccupation de la BCE concernant la dynamique inflationniste, dans un cadre global où les indicateurs avancés signalent un ralentissement marqué de la croissance économique dans les prochains mois”, a expliqué Antonio Tognoli, responsable de l’analyse macroéconomique chez Corporate Family Office Sim, parlant d'”un choix difficile pour la BCE, de plus en plus prise entre la rigueur à tout prix invoquée par l’Allemagne, qui connaît l’inflation la plus élevée de ces 70 dernières années, et des manœuvres moins rigoureuses afin d’amortir autant que possible une récession qui s’annonce longue et profonde”.

Écart Btp/Bund vers 240 points, euro sous 0,99 $ pour la première fois en 20 ans

Certes, avec la récession qui s’annonce, “il est difficile de supposer une reprise stable des marchés boursiers dans les 6 à 9 prochains mois, surtout compte tenu du niveau de négativité qui est revenu à des niveaux très élevés, évidemment nous n’excluons pas une certaine flambée, même substantielle, de la reprise, peut-être à la suite de bonnes données sur l’inflation. D’ici un an, il est probable que la récession sera derrière nous”, a conclu M. Tognoli. Et c’est dans ce contexte que l’écart Btp/Bund a augmenté à 237 points de base avec le rendement du Btp à 10 ans à 3,856% (le rendement du Trésor américain à 10 ans est passé à 3,195%).

Le pétrole en hausse dans l’attente de l’Opep +.

Dans le domaine des devises, l’euro reste en dessous de la parité à 0,99047 (-0,27%), après être brièvement passé sous la barre des 0,99 dollars pour la première fois depuis 20 ans. Parmi les matières premières, les prix du pétrole ont augmenté (+2,28% Wti à 88,85 USD le baril et +2,64% Brent à 95,48 USD le baril) dans le sillage d’une possible réduction de la production par l’Opep+. Le cartel se réunit en fin d’après-midi à Vienne.

“L’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, dont la Russie, se réunissent aujourd’hui et les investisseurs du secteur seront attentifs après que l’Arabie saoudite a récemment annoncé la possibilité de réductions de la production”, a déclaré Fabrizio Barini d’Integrae Sim. “Les prix du pétrole brut ont chuté au cours de l’été en raison de l’incertitude quant aux perspectives de maintien de la demande en raison des restrictions imposées par la Chine et des hausses des taux d’intérêt par les banques centrales du monde entier pour lutter contre l’inflation galopante, qui a pesé sur les perspectives économiques mondiales. C’est la raison pour laquelle les producteurs essaient de faire monter les prix, qui sont maintenant stables à environ 90 USD par baril”, a souligné M. Barini. Le prix de l’or est resté stable à 1 723 dollars l’once.

À Milan, les services publics et l’industrie ont souffert, tandis que les banques ont souffert.

Sur la cote milanaise, grâce à la hausse du brut, les valeurs pétrolières comme Saipem (-1,31% à 0,6782 euro), Eni, en baisse de 0,10% à 12,074 euros (le PDG, Claudio Descalzi a rencontré samedi 3 septembre le ministre de l’Investissement d’Arabie Saoudite, Khalid Al-Falihe, et signé un protocole d’accord pour étudier le développement conjoint d’initiatives dans les secteurs de la mobilité durable, de l’économie circulaire et de la chimie) et Tenaris (-0,04% à 14,15 euros). Des entreprises de services publics peu performantes comme Enel, en baisse de 2,52% à 4,63 euros (elle a payé une avance de 50 millions d’euros de l’impôt sur les bénéfices supplémentaires, comme l’a déclaré le PDG, Francesco Starace, à Cernobbio, confirmant que 70 millions d’euros sont les dépenses prévues pour cette année), Snam (-2% à 4,735 euros), Italgas (-2,58% à 5,1 euros), Terna (-2,25% à 7,04 euros), A2A (-2,58% à 1,096 euros).

Parmi les industriels, les ventes ont touché Stellantis (-2,95% à 13,076€), Prysmian (-2,62% à 30,86€), STM (-2,64% à 34,65€) et Pirelli (-3,12% à 3,73€). Atlantia (-0,26% à 22,77 euros) a résisté, alors que l’acquisition par la famille Benetton et le fonds américain Blackstone pourrait être finalisée d’ici la fin de l’année. Parmi les banques, Banco Bpm (-2,76% à 2,49 euros), (-2,50% à 1,482 euros) et Mps (-2,76% à 0,3096 euros) ont fortement chuté, même si la BCE a approuvé, pour les aspects de compétence, l’opération de renforcement du capital qui sera soumise à l’assemblée des actionnaires le 15 septembre.

Cette approbation s’ajoute à l’achèvement du processus d’autorisation par la Dg Concurrence, tel que communiqué par la même autorité au cours des semaines précédentes. Enfin, attention à Valsoia, qui a finalisé un accord avec General Mills International, une société dont le siège est en Suisse et contrôlée par la multinationale américaine General Mills, pour la distribution exclusive en Italie des glaces de la marque Häagen-Dazs. ()