Bénéfices à risque : -15/20% en vue, voici les meilleures actions pour se défendre, selon Berenberg

Economie & Finance

Des gains à risque, selon une enquête de Berenberg. Les risques macroéconomiques, la persistance d’une inflation élevée et le resserrement des conditions financières se sont combinés pour faire pression sur les estimations des bénéfices futurs. Les estimations des analystes pour le reste de l’année et pour 2023 se sont modérées ces dernières semaines. Le pourcentage d’entreprises des indices S&P 500, STOXX 600 et FTSE 350 ayant fait l’objet d’une révision à la baisse au cours des six derniers mois a considérablement augmenté par rapport à il y a 12 mois, ont noté les stratèges de Berenberg.

L’indice S&P 500 et l’indice FTSE 350 sont sur le point d’être déclassés.

En outre, “notre analyse des révisions à la hausse des bénéfices par action (BPA) sur 12 mois indique que le S&P 500 et le FTSE 350 sont sur le point d’être déclassés, mais seulement pour la quatrième fois au cours des 35 dernières années. Les estimations des analystes sont en train de s’assouplir et nous nous attendons à ce que cela se poursuive dans les mois à venir”, prédit-on chez Berenberg.

Berenberg : les bénéfices devraient baisser de 15 à 20 % en glissement annuel

Que va-t-il se passer ensuite ? Berenberg a souligné à plusieurs reprises dans des rapports récents les principaux risques cycliques (coûts de production, augmentation du coût de la vie, ruptures d’approvisionnement) et structurels (coûts de financement, démondialisation, impôts, inversion des dividendes) qui pèsent sur les marges des entreprises. Eh bien, “nous pensons qu’il y aura probablement une pression sur les marges. Notre modèle de bénéfices top-down suggère que les bénéfices sont susceptibles de baisser de 15 à 20 % en glissement annuel selon notre scénario de base “, ont estimé les stratèges de Berenberg.

Les estimations du consensus pour 2022 devraient être réduites de 4 % et celles pour 2023 de 9 %.

L’analyse des cycles de bénéfices précédents, qui remonte aux années 1970, suggère que les marchés d’actions ont traversé 75 % de la baisse des bénéfices. “Étant donné que nous pensons que nous sommes encore au début d’une baisse probablement prolongée des bénéfices, nous pensons qu’il est trop tôt pour assumer un risque haussier sur le marché des actions sans se couvrir”, ont averti les experts dont l’enquête sur les bénéfices indique que des dégradations sont à venir : collectivement, ils prévoient une baisse de 4 % des estimations du consensus pour 2022 et de 9 % pour 2023.

Le consensus prévoit actuellement une croissance des bénéfices nets en 2022 de 4,9 %, 11,5 %, 5 % et 20,6 % pour les indices S&P 500, STOXX 600, DAX 40 et FTSE All-Share, respectivement. Si l’on exclut l’énergie, ces chiffres sont plus modestes. À l’horizon 2023, le consensus prévoit une croissance des bénéfices nets de 7 %, -0,3 %, 3 % et 1 % pour les indices S&P 500, STOXX 600, DAX 40 et FTSE All-Share, respectivement. Il convient toutefois de noter que plusieurs secteurs devraient revoir à la hausse les estimations du consensus : la défense, le secteur bancaire, certains secteurs industriels, la restauration, les services publics, les valeurs technologiques britanniques de moyenne capitalisation, les médias et les télécommunications.

Cela dit, voici les cinq stratégies d’actions recommandées par les experts de Berenberg.

1) Les actions dont les bénéfices et le ratio PEG résistent.

Ce sont des actions qui devraient être relativement défensives dans une période de baisse des bénéfices. Sont également sélectionnées les sociétés dont le ratio PEG (Price/earnings to growth) est meilleur que celui du marché (les experts de Berenberg utilisent le multiple p/e sur 12 mois et la croissance attendue du bénéfice par action sur les deux prochaines années). Parmi les actions signalées, on trouve : British American Tobacco, EDP, Glanbia, Fresenius Medical Care, GlaxoSmithKline et Smith &amp ; Nephew.

2) Titres présentant une résilience et un profil de bénéfices solides

Les analystes de Berenberg ont sélectionné des actions présentant les mêmes facteurs de résilience des bénéfices, mais dans ce cas, ils ont également examiné le rendement des dividendes sur 12 mois et le flux de trésorerie disponible sur 12 mois. Cette sélection identifie les entreprises qui ont fait preuve d’une bonne résistance aux bénéfices lors des récessions passées et qui offrent aux investisseurs un profil de bénéfices solide avec un potentiel d’excédent de cash-flow libre. Parmi les actions mises en avant, citons Fresenius Medical Care, Glanbia, LVMH, Pernod Ricard, Publicis Groupe et Smith &amp ; Nephew.

3) Des financiers résilients avec une croissance des bénéfices et une rentabilité

Il s’agit d’actions financières qui présentent des profils de bénéfices relativement résilients en raison de baisses de bénéfices antérieures, combinées à une forte croissance des bénéfices attendue au cours des deux prochaines années et à des profils de dividendes solides. En effet, les analystes de Berenberg estiment que le capital du secteur financier est solide et qu’il devrait contribuer à isoler le secteur d’éventuelles tensions macroéconomiques en continuant à distribuer des capitaux excédentaires aux actionnaires. En outre, l’effet de la hausse des taux d’intérêt sur le revenu net d’intérêt devrait contribuer à soutenir la résistance des bénéfices du secteur. Parmi les actions mises en avant, citons Allianz, FinecoBank, Generali, M&G, Munich Re, Nordea et Tryg.

4) Actions de sous-secteurs présentant des bénéfices résilients et des fondamentaux de qualité.

Les analystes de Berenberg ont analysé des entreprises des secteurs de la défense européenne, de la banque européenne, des machines agricoles européennes, de la distribution industrielle suisse, de la restauration européenne, des sociétés de voyage européennes, des TMT britanniques de moyenne capitalisation et des services publics européens, en sélectionnant des actions présentant des fondamentaux de qualité : forte croissance attendue des bénéfices et rendement des flux de trésorerie disponibles sur 12 mois. En revanche, un portefeuille présentant certaines qualités défensives peut constituer une bonne stratégie dans les mois à venir. Parmi les actions mises en avant, citons Aveva Group, Darktrace, First Group, moneysupermarket.com, NCC Group, Rheinmetall, TAKKT, Thales et Trainline.

5) Actions de sous-secteurs aux bénéfices résilients et aux profils de revenus solides

La grande majorité de ces actions proviennent du secteur bancaire, que les analystes de Berenberg considèrent comme une source essentielle de bénéfices pour les investisseurs, avec un profil plus défensif que lors des récessions précédentes. Les actions mises en évidence sont les suivantes : Barclays, DNB, ING, Italgas, Nordea Bank, Unicaja Banco, Unicredit et Veolia Environnement. ()