Acea s’adapte, voici pourquoi le marché automobile européen devrait se contracter cette année et non croître

Economie & Finance

Acea s’ajuste. Le marché automobile de l’Union européenne devrait se contracter cette année, selon l’Association des constructeurs européens d’automobiles, qui prévoit une baisse de 1 % à 9,6 millions d’unités après avoir initialement prévu un retour à la croissance. “Par rapport aux chiffres pré-pandémie de 2019, cela représente une baisse de 26% des ventes de voitures en seulement trois ans”, a souligné l’Acea dans un communiqué, en référence à la prévision actualisée de 9,6 millions de véhicules.

Le président de l’Acea, Oliver Zipse, exhorte les autorités européennes à créer les bonnes conditions cadres

Le Brexit, la pandémie de Covid-19, les goulets d’étranglement dans l’approvisionnement en semi-conducteurs et la guerre en Ukraine ont affecté le secteur automobile européen, a expliqué l’Association, dont le président, Oliver Zipse, a exhorté les autorités européennes à créer les bonnes conditions-cadres pour “des chaînes d’approvisionnement européennes plus résilientes, une loi européenne sur les matières premières critiques qui garantit un accès stratégique aux matières premières nécessaires à l’e-mobilité, et un déploiement accéléré des infrastructures de recharge”.

Le mois d’août ne fait pas un printemps

Selon les données publiées le 16 septembre, les immatriculations de voitures en Europe ont de nouveau augmenté en août, rompant ainsi avec une série négative de treize mois consécutifs de baisse. En effet, en août, dans l’UE, les pays de l’AELE et la Grande-Bretagne, les immatriculations ont augmenté en glissement annuel de 3,4 % pour atteindre 748 961 véhicules, avec des gains de 9,9 % en Italie, 9,1 % en Espagne, 3,8 % en France et 3 % en Allemagne. Toutefois, sur les huit mois écoulés depuis le début de l’année, le solde reste négatif à -11,8% par rapport à la même période de l’année dernière, avec quelque 7,2 millions de véhicules neufs vendus.

Des signes positifs mais faibles depuis septembre, également en Italie

Alors que certaines données nationales pour septembre (France/Espagne) ont montré une légère croissance positive (+1%/+2%). Rien qu’en Italie, après treize baisses mensuelles consécutives, les immatriculations de voitures ont augmenté en août de 9,9 % et en septembre de 5,4 %. Positif, mais signaux faibles. Le marché automobile italien, comme le marché européen d’ailleurs, est toujours dans une situation très difficile, en effet le bilan des neuf premiers mois de l’année se termine avec une baisse de 16,3% par rapport à la même période en 2021.

Et si l’on se réfère ensuite à la période précédant la pandémie, c’est-à-dire à la même période en 2019, la baisse est de 33,5%. Au cours des neuf premiers mois de 2022, 976 055 voitures particulières ont été immatriculées. Sur la même période de 2019, il y en avait eu 1 468 238. 492 183 voitures particulières étaient donc manquantes. “Avec une bonne dose d’optimisme, on peut prédire que 2022 clôturera autour de 1 200 000 immatriculations, un niveau de la fin des années 60 du siècle dernier”, a estimé Gian Primo Quagliano du Centro Studi Promotor.

Entre autres, l’enquête du Centro Studi Promotor de septembre a montré que pas moins de 43 % des concessionnaires sont également pessimistes quant à l’avenir proche en raison de la guerre en Ukraine, des difficultés économiques, de l’inflation élevée et de la pénurie de composants essentiels à la construction de voitures, pénurie qui signifie que la crise de la demande est doublée d’une crise de l’offre. Selon le Centro Studi Promotor, 96 % des concessionnaires ne disposent pas de stocks suffisants de voitures neuves pour répondre à la demande. Un facteur qui a stimulé la demande de voitures d’occasion, à tel point que 82 % des concessionnaires ont déclaré que leurs stocks de voitures d’occasion étaient également insuffisants. La conséquence est évidente : ceux qui ont une voiture la gardent.

L’action Stellantis arrêtée en bourse

Intermonte prévoit une baisse plus marquée des ventes de voitures européennes en 2022 : -10%, conformément à la tendance du marché jusqu’à présent. Face à un Stoxx Europe 600 Auto en rebond de 0,9 %, l’action Stellantis était stable à 12,534 euros sur le marché boursier italien. Le mois dernier, le groupe a enregistré des immatriculations en hausse de 6,5 % à 25 528 unités en Italie par rapport au même mois de 2021. La part de marché s’est établie à 32 %, contre 31,7 % au cours du même mois de l’année précédente. ()