Royaume-Uni, l’inflation de février augmente de manière surprenante à 10,4%. Mais la BoE pourrait ne pas relever ses taux jeudi.

Economie & Finance

L’inflation plus élevée que prévu est à nouveau en hausse. C’est la nouvelle qui a poussé la livre vers les 1,22$ mais qui a déstabilisé les investisseurs. En termes de tendance, l’inflation britannique a augmenté de manière inattendue à 10,4 % en février, au-dessus des prévisions des économistes qui tablaient sur 9,9 %. Après plusieurs mois de baisse modérée, l’indice des prix à la consommation est reparti à la hausse (10,1 % en janvier). Toujours sur une base mensuelle, l’inflation a augmenté à 1,1 % et a dépassé les prévisions de 0,6 %.

L’inflation de base continue d’augmenter au Royaume-Uni

Le chiffre de la composante de base, qui exclut les prix de l’alimentation et de l’énergie, est passé de 5,7 % le mois précédent à 6,2 %, ce qui continue de susciter des inquiétudes. “Les contributions les plus importantes à la variation mensuelle des taux d’inflation proviennent des prix de l’alimentation et de la restauration. Les augmentations n’ont été que partiellement compensées par les contributions à la baisse des biens et services récréatifs et culturels et des carburants”, a expliqué l’Office britannique des statistiques nationales.

S’adressant à la commission des affaires économiques de la Chambre des Lords, le ministre britannique des finances, Jeremy Hunt, a souligné mercredi que la réduction de l’inflation de ses niveaux actuels “dangereusement élevés” restait une priorité pour le gouvernement. “La première priorité du premier ministre est de réduire l’inflation de moitié”, a-t-il déclaré. “Bien sûr, a-t-il expliqué, nous le ferons de manière à maintenir, du mieux que nous pouvons, la stabilité des marchés financiers. Nous n’allons pas soudainement changer d’avis et dire qu’il est acceptable d’avoir un taux d’inflation comme celui d’aujourd’hui supérieur à 10 %.

La Banque d’Angleterre relèvera-t-elle ses taux jeudi ?

La balle est maintenant dans le camp de la Banque d’Angleterre qui, le jeudi 23 mars, devra prendre une nouvelle décision sur les taux d’intérêt, actuellement à 4 %. Les analystes de Berenberg, avant l’éclatement de la crise bancaire, avaient prédit que les données économiques soutiendraient une nouvelle hausse du coût de l’argent. Selon les indicateurs, les marchés estiment qu’il y a une chance sur deux que la BoE augmente les taux d’intérêt de 25 points de base avant de relâcher la pression.

La crise bancaire a toutefois rebattu les cartes et, pour les experts, c’est peut-être la prudence qui prévaut désormais. La prudence”, explique-t-on chez Berenberg, “favorise une pause”. L’apparition de tensions dans le système financier occidental et le resserrement des conditions de financement qui en résulte réduisent la nécessité pour la Banque d’Angleterre de procéder à de nouvelles hausses de taux”. La priorité sera-t-elle donc de lutter contre l’inflation, qui est toujours à deux chiffres et qui recommence à augmenter, ou de protéger le système bancaire ? La semaine dernière, l’organisme indépendant Office for Budget Responsibility a prédit que l’inflation britannique chuterait à 2,9 % d’ici la fin de 2023, une prévision que les analystes ont qualifiée de “de plus en plus ambitieuse” à la lumière des données de mercredi, il reste à voir dans quelle mesure la crise bancaire aura modifié cette prévision. ()