Protection sociale : les pensions sont sûres, le talon d’Achille de l’Italie est maintenant l’assistance

Economie & Finance

Dans l’ensemble, le système de protection sociale italien a été sécurisé, grâce aux interventions de resserrement des pensions au cours des 15 dernières années, dont le point culminant a été l’adoption de la loi sur les pensions. Réforme de Fornero de 2012. Mais maintenant, le véritable talon d’Achille de l’Italie est… assistance. Le bilan du système de protection sociale italien, édité par le Centre d’études et de recherches Itinerari Previdenziali, qui en est à sa dixième édition, ne laisse aucune place au doute et illustre un système de protection sociale, le système italien, à deux vitesses. En 2021, l’Italie a alloué un total de 517,7 milliards d’euros (+1,6% par rapport à 2020) aux retraites, à la santé et à l’assistance : plus de la moitié des dépenses publiques totales, 52,5%.

Mais si, d’une part, la tendance des dépenses pour les prestations sociales du système obligatoire reste somme toute stable (+4 milliards par rapport à 2020 à 238 milliards), d’autre part, le coût des activités de bien-être supporté par la fiscalité générale se confirme comme de plus en plus difficile à soutenir pour le pays : depuis 2008, où il s’élevait à 73 milliards, l’augmentation a été de plus de 71 milliards, atteignant 145 milliards, +97,7% cumulés, avec un taux de croissance annuel de plus de 6%, même trois fois supérieur à celui des dépenses pour les retraites, qui sont de toute façon soutenues par des contributions spécifiques. Le rapport entre les dépenses de retraite et le PIB est tombé à 13,4 % en 2021 et à une estimation de 13,1 % à la fin de 2022, par rapport à 2020, année de la pandémie (14,2 %). Si l’on ne tient pas compte des charges sociales pour les surcharges sociales, les intégrations minimales et les dépenses sociales des employés publics, l’incidence en 2021 tombe à 12,11%, un chiffre plus que conforme à la moyenne d’Eurostat ; le pourcentage tombe même à 8,61% si l’on exclut également les transferts imputés au Gias (un compte spécifique dédié à la gestion des dépenses sociales) et au Gpt (le compte temporaire de soutien au revenu qui fonctionne parallèlement au Gias) et les impôts, qui représentent en 2021 un peu plus de 62 milliards.

Dans le classement d’Eurostat, en moyenne entre 2019 et 2020, Italie se classe au 5e rang en termes d’incidence des dépenses sociales sur le PIB, ce qui revient à dire que le pays est parmi les premiers au monde en matière d’État-providence. Mais si les dépenses de retraite de nature sociale sont largement autofinancées après impôts, il reste à financer l’ensemble de la composante sociale liée à la fois aux rentes de retraite périodiques (c’est-à-dire toutes les prestations liées au revenu) et à l’aide sociale pure (comme le revenu de citoyenneté l’allocation unique pour enfant, les bonifications et autres prestations d’aide aux familles, aux enfants et aux personnes âgées) et les dépenses de santé, qui coûtent respectivement environ 145, comme indiqué plus haut, et 124 milliards, et qui ne disposent pas de cotisations à affectation spéciale (supprimées par la réforme Visco de 2000) et doivent être financées par la fiscalité générale. Par conséquent, pour maintenir le coût élevé de l’aide sociale italienne, dont le montant est désormais égal à celui des dépenses nettes de retraite, explique le rapport, il sera nécessaire de résoudre les problèmes qui ont jusqu’ici limité le développement du pays, tels que : de faibles taux d’emploi, de bas salaires, des négociations syndicales trop morcelées en un millier de contrats, anciens, peu innovants, fondés sur des protections excessives et plafonnés sur les bas revenus, une adéquation inefficace entre l’offre et la demande de travail, une faible productivité, une forte évasion fiscale et de cotisations et une assistance excessive, c’est-à-dire l’utilisation rampante de politiques passives et l’absence absolue de politiques actives du travail.

Les dépenses sociales insoutenables de l’Italie

Selon le Rapportle nombre de pensionnés totalement ou partiellement assistés est d’environ 7 millions, soit 44 % du total des pensionnés, qui dépasse les 16 millions. “Il ne semble pas refléter les conditions socio-économiques réelles du pays que près de la moitié des retraités italiens soient totalement ou partiellement assistés par l’État. De même qu’il ne semble pas crédible que la majorité de ces personnes n’aient pas réussi en 67 ans à payer ne serait-ce que les 15/17 années de cotisations régulières qui leur auraient permis d’atteindre la pension minimale”, a commenté Alberto Brambilla, président du Centre d’études et de recherches Itinerari Previdenziali, soulignant que, “contrairement aux pensions financées par les cotisations sociales, ces traitements sont entièrement supportés par l’impôt général, sans même être soumis à l’impôt.

Séparation de l’assistance et des pensions

Dans la lignée des éditions précédentes, le dixième rapport suggère également une séparation entre l’aide sociale et l’assistance : “Tout d’abord, il y a la question d’une communication adéquate avec les institutions européennes”, a souligné Brambilla, notant que “d’après les données fournies par De Istat à Eurostat il semblerait que l’Italie ait des dépenses très élevées par rapport à la moyenne européenne, générant la croyance erronée que le système doit être réformé. En réalité, comme le montre le reclassement opéré par notre document, le vrai problème est le choix des gouvernements italiens d’affecter les mesures de soutien aux familles ou de lutte contre l’exclusion sociale, c’est-à-dire, à toutes fins utiles, les dépenses d’aide sociale, au chapitre “pensions”. D’autant plus que, si les prestations de retraite ont été réduites ces dernières années par des réformes visant à stabiliser les dépenses, “les prestations sociales”, note Brambilla, “continuent d’augmenter également en raison de l’inefficacité de la machine organisationnelle, qui a longtemps manqué d’une base de données d’assistance et d’un registre centralisé des travailleurs actifs, lancé seulement récemment par le gouvernement”. Draghibien que prévu par les règlements de 2004 et 2015. Pourtant, un suivi efficace entre les différents prestataires serait essentiel pour aider à fournir des services adéquats et des outils uniquement à ceux qui en ont vraiment besoin”. ()