Même l’obstiné TotalEnergies se retire de la Russie, ce qui lui coûte 3,7 milliards de dollars.

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Même l’entêté TotalEnergies se retire de la Russie, du moins en partie. Le géant pétrolier français, l’un des derniers investisseurs occidentaux présents sur le sol russe après l’invasion de l’Ukraine, a en effet déclaré qu’il retirait ses deux membres du conseil d’administration du producteur de gaz russe, Novatek, avec effet immédiat, et qu’il passerait une charge de 3,7 milliards de dollars au quatrième trimestre de cette année pour déprécier sa participation de 19,4 % dans le groupe russe.

Novatek est détenu et géré par deux oligarques. L’un d’eux, Gennady Timchenko, est un ami de 30 ans du président russe, Vladimir Poutine. La guerre en Ukraine en est à son dixième mois et beaucoup se demandent pourquoi le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, a nourri si longtemps l’espoir déplacé qu’un jour la situation en Russie pourrait revenir à la normale.

Les dépréciations de TotalEnergies sur ses participations en Russie atteignent 14,4 milliards d’euros.

En attendant de savoir qui héritera de la participation de 19,4 %, la charge de 3,7 milliards de dollars porte à 14,4 milliards de dollars le total des dépréciations que TotalEnergies a effectuées sur ses participations russes cette année. Le rival BP a déprécié davantage : 25,5 milliards de dollars à la fin du mois de mars. Contrairement à BP et Shell, TotalEnergies a maintenu plusieurs investissements en Russie depuis l’invasion de l’Ukraine, faisant face à des sanctions internationales pour cela. Ses investissements en Russie comprennent des participations minoritaires dans les projets de gaz naturel liquéfié Yamal LNG et Arctic LNG. Ainsi, tant que Pouyanné s’accroche à son projet Yamal en Sibérie, la sortie de TotalEnergies de Russie restera partielle.

TotalEnergies va capturer un million de tonnes de carbone par an dans le cadre du projet GNL en Papouasie.

Par ailleurs, TotalEnergies a annoncé qu’il prévoyait de capturer près d’un million de tonnes de dioxyde de carbone par an dans le cadre de son projet Papua LNG. L’opération de capture et de stockage du carbone devrait être opérationnelle dès le premier jour de production de gaz et jusqu’à la fin de l’année 2027. Dans le gisement de gaz d’Elk, dans le sud de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le dioxyde de carbone contenu dans le gisement sera repompé dans le sol pendant la production. Une fois épuisé, Elk sera utilisé pour stocker le CO2 provenant du réservoir voisin d’Antelope.

Annoncé pour la première fois en 2019, le projet de gaz naturel liquéfié de 5,4 millions de tonnes par an est une coentreprise entre ExxonMobil, Santos et l’entreprise publique Kumul Petroleum Holdings Limited. La première phase des travaux d’ingénierie et de conception a débuté en juillet et la décision finale d’investissement est attendue pour la fin de 2023.

Jean-François Hery, délégué national de TotalEnergies pour l’Australie et la Papouasie-Nouvelle-Guinée, a rappelé que la société prévoyait de vendre la majeure partie de son allocation de gaz avant la décision finale d’investissement et qu’elle était confiante dans sa réussite. Il y a beaucoup d’appétit”, a déclaré Jean-François Hery à l’agence de presse Reuters. La Papouasie-Nouvelle-Guinée est considérée comme un lieu précieux pour l’approvisionnement en gaz naturel liquéfié des grands consommateurs mondiaux que sont la Chine, le Japon et la Corée du Sud. (reproduction restreinte)