Meloni n’exclut pas un veto sur le pacte, le Faxgate éclate

Economie & Finance

Le gouvernement n’exclut pas d’opposer son veto au nouveau pacte de stabilité, jugé encore trop rigoureux pour les finances publiques de Rome, mais entre-temps une affaire a éclaté au sujet de la ratification du MES à la veille du Conseil européen décisif pour l’architecture comptable de l’Union.

Le Premier ministre Giorgia Meloni, dans son discours au Sénat, a mis le feu aux poudres en montrant un fax dans lequel le ministre des affaires étrangères de l’époque, Luigi Di Maio, aurait autorisé la réforme du mécanisme de renflouement. Vous niez que le gouvernement Conte a effrontément donné son accord à la réforme du MES”, a déclaré Mme Meloni au Palais Madama, “et j’ai apporté ici un beau fax dans lequel Luigi Di Maio signe l’autorisation de la réforme du MES”.

Une signature apposée le lendemain de la fin du gouvernement Conte, sans débat au Parlement, sans en parler aux Italiens, en faveur de l’obscurité. Ce document démontre le peu de sérieux d’un gouvernement qui, avant de faire ses cartons, a laissé ce paquet au prochain gouvernement”.

Le fax en question est daté du 20 janvier 2021 et est signé par Di Maio, qui restera à la tête de la Farnesina même avec l’exécutif de l’ancien banquier central, et sur la base de ce qui a été communiqué par le président du Conseil autorise l’ambassadeur à Bruxelles, Maurizio Massari, à signer l’accord modifiant le traité instituant le MES.

En attendant d’entendre la version des faits de Di Maio, Giuseppe Conte (M5S) a répondu à Meloni qu’il n’avait jamais ratifié le bailout, mais la controverse sur le MES risque de devenir une affaire d’Etat (hier, Meloni a rencontré le Président de la République, Sergio Mattarella, pour faire le point sur le Conseil européen) et complique le chemin vers la ratification parlementaire du bailout, car il est évident qu’un fax ne peut suffire à l’activer mais qu’un passage au Parlement est nécessaire : L’Italie se trouve donc dans une situation délicate dans ses relations avec la Commission et les Etats membres.

Le nouveau pacte de stabilité

La tension est également forte sur le nouveau Pacte de stabilité, un autre traité pour lequel, selon M. Meloni, les positions des Etats membres “sont encore éloignées, mais je pense qu’une lueur d’espoir peut être aperçue dans cette négociation, qui est encore très complexe”. L’Italie “continue d’exiger une réforme du Pacte de stabilité et de croissance qui tienne compte d’une stratégie que l’UE s’est donnée. Il ne serait pas logique que l’UE, lorsqu’elle doit définir la gouvernance, ne tienne pas compte de ce qu’elle a incité les États à faire dans certains domaines ; reconnaître la valeur de ces investissements ne sert pas seulement l’Italie mais l’ensemble de l’Europe, sinon nous continuerons à faire des choses à courte vue”, a déclaré le premier ministre.

La position de l’Italie sera “décidée à la fin, sur la base d’une évaluation de ce qui est bon pour le pays”, si bien que Mme Meloni “n’exclut aucun choix”, pas même celui d’un veto, bien que consciente que “si un accord n’est pas trouvé, nous reviendrons aux paramètres précédents”. C’est pourquoi, a-t-elle ajouté, “je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que ce que nous proposons soit utile” pour les autres États membres également. Pour l’instant, la “position la plus éloignée de nous, mais toujours légitime, est celle de l’Allemagne, pas celle de la Hongrie”, a finalement souligné le premier ministre. L’affaire du MES devient donc un Faxgate et de nouveaux nuages s’amoncellent sur le Pacte de Stabilité. L’Italie en sortira-t-elle indemne () ?