L’Istat révise le PIB à la hausse, le nombre de chômeurs est inférieur à 2 millions. Mais pas de relâchement de la tension sur les BTPs

Economie & Finance

Surprise, l’Istat a révisé à la hausse ses estimations du PIB italien pour le deuxième trimestre de 2022. Le produit intérieur brut, corrigé des effets calendaires et des variations saisonnières, a augmenté de 1,1 % par rapport au trimestre précédent et de 4,7 % par rapport au deuxième trimestre 2021. Les estimations ont été révisées légèrement à la hausse par rapport à l’estimation préliminaire du 29 juillet, qui faisait état d’une hausse conjoncturelle de 1% et d’une hausse tendancielle de 4,6%. La variation acquise pour 2022 est de +3,5%.

L’Italie connaît une croissance supérieure à celle des États-Unis et de l’UE

Au deuxième trimestre, l’Italie a fait mieux que les États-Unis, dont le PIB a diminué en termes cycliques de 0,1%, alors qu’il n’a augmenté que de 0,5% en France et est resté stationnaire en Allemagne. En revanche, en termes de tendance, la croissance a été de 1,7% aux États-Unis, de 4,2% en France et de 1,5% en Allemagne. Dans l’ensemble, le PIB des pays de la zone euro a augmenté de 0,6 % par rapport au trimestre précédent et de 3,9 % par rapport au deuxième trimestre de 2021.

Le nombre de chômeurs est inférieur à 2 millions en juillet, mais les inactifs augmentent

Le chômage en Italie a diminué en juillet, mais le nombre d’inactifs a augmenté. Selon les estimations préliminaires publiées par l’Istat, en juillet, le taux de chômage est tombé à 7,9 % (-0,1 point), le plus bas depuis avril 2020, mais a augmenté à 24 % chez les jeunes (+0,1 point). La baisse du nombre de demandeurs d’emploi : -1,6% soit -32 mille par rapport à juin, sous les 2 millions à 1 million 978 mille (la première fois depuis avril 2011), a touché les deux sexes et principalement les 35-49 ans. Alors que la croissance du nombre d’inactifs âgés de 15 à 64 ans (+0,4%, soit +54 mille) a concerné aussi bien les hommes que les femmes et les moins de 50 ans. Le taux d’inactivité a augmenté à 34,4 % (+0,2 point). En revanche, par rapport à juillet 2021, le nombre de demandeurs d’emploi a diminué (-13,3%, égal à -304 mille) et le nombre d’inactifs âgés de 15 à 64 ans (-3,3%, égal à -433 mille).

En outre, il y a un nombre record d’employés temporaires en Italie, qui a atteint en juillet 3 millions 166 mille. Selon l’ISTAT, par rapport à juillet 2021, l’augmentation de plus de 460 mille employés est principalement déterminée par les salariés qui, en juillet, s’élevaient à plus de 18 millions 200 mille et “la composante à durée déterminée, en particulier, a atteint la valeur la plus élevée depuis 1977, première année de la série historique”. En juillet, le nombre d’employés est resté stable au-dessus de 23,2 millions, même s’il a enregistré une légère baisse pour la première fois depuis août 2021.

Douche froide, cependant, de l’indice PMI manufacturier italien

Douche froide, cependant, de la part de l’indice Pmi manufacturier du Bel Paese, qui a baissé en août pour le deuxième mois consécutif, à 48 points. “Il s’agit de la lecture la plus basse de l’IPI depuis plus de deux ans et elle est inférieure aux prévisions”, a commenté Gabriel Debach, analyste de marché chez eToro. Un chiffre qui, comparé aux résultats du mois d’août des principales économies européennes, place l’Italie à l’avant-dernière place, devant le Royaume-Uni (46) et en dessous de la zone euro (49,6), notamment la France (50,6) et l’Allemagne (49,1).

M. Debach a également noté que l’amélioration (provisoire) des chiffres de l’emploi et la baisse du chômage à 7,9 % “continuent de masquer une réalité moins évidente, avec une baisse de l’emploi de 22 000 personnes et une croissance enregistrée uniquement pour les contrats à durée déterminée”. Ce n’est certainement pas une bonne perspective pour entrer dans une future récession économique. Entre l’incertitude de l’emploi et l’érosion continue de l’inflation, l’avenir des familles les plus en difficulté n’est certainement pas des plus brillants”.

La lecture, en revanche, a été positive sur le front du PIB, malgré la révision à la baisse effectuée hier par Moody’s, le chiffre ayant augmenté pour le sixième mois consécutif. “Il convient de noter que, malgré les pressions inflationnistes sur la consommation, les dépenses des ménages ont augmenté de 2,6 %. Malgré la dépréciation de l’euro, qui a chuté de plus de 5 % par rapport au dollar au deuxième trimestre, les exportations nettes continuent, tant sur le plan économique que sur celui de la tendance, à ne pas soutenir le PIB italien. Il s’agit d’une lecture positive, meilleure que prévu, mais qui appelle à la prudence”, a averti M. Debach.

Pas de relâchement de la tension sur les BTP

Malgré de bonnes données macroéconomiques, la tension sur les obligations d’État italiennes ne faiblit pas, les investisseurs attendant les prochaines mesures des banques centrales pour enrayer la montée de l’inflation et les élections du 25 septembre. À une semaine exactement de la réunion du conseil de la BCE, la perspective d’une hausse des taux de trois quarts de point en Europe se consolide. Ainsi, l’écart entre le Btp et le Bund s’élève à 238 points, le rendement de l’échéance décennale italienne étant proche de 4 % (3,956 %).

Également en hausse les taux des obligations d’État à dix ans des pays périphériques avec celui de l’Espagne à 2,786% et celui de la Grèce à 4,174%. Selon Mps Capital Services, après les chiffres de l’inflation européenne du mois d’août à 9,1% en glissement annuel, “les faucons de la BCE s’envolent”. Le mois de septembre commence comme le mois d’août s’est terminé, “c’est-à-dire avec un climat d’aversion au risque dû à une série de données macroéconomiques pas particulièrement positives, au rééquilibrage classique de fin de mois et à la nouvelle de l’abattage d’un drone non identifié par Taïwan”. ()