Le bénéfice dépasse les attentes et la Commerzbank est confiante dans sa capacité à atteindre les objectifs fixés pour 2022. La deuxième banque d’Allemagne, qui est toujours détenue par l’État avec une part de 15 % du capital, a enregistré au deuxième trimestre un bénéfice supérieur aux attentes des analystes, dans le sillage de la hausse des taux d’intérêt et des commissions. C’est une victoire pour le PDG, Manfred Knof, qui a rejoint la banque début 2021 pour mener à bien le programme de restructuration de 2 milliards d’euros, qui comprend la fermeture de centaines d’agences et 10 000 suppressions d’emplois pour revenir sur une trajectoire durable.
Commerzbank revoit son bénéfice au deuxième trimestre
Le bénéfice net de 470 millions d’euros pour les trois mois se terminant fin juin est à comparer à une perte de 527 millions d’euros pour la même période de l’année précédente (provisions liées à des départs anticipés volontaires pesées). Les analystes avaient prévu un bénéfice de 370 millions d’euros. Le bénéfice à la fin de l’année est toujours considéré comme supérieur à 1 milliard, bien que la banque ait légèrement augmenté son objectif de coût de 6,3 milliards à 6,4 milliards.
Le bénéfice d’exploitation s’est amélioré à 747 millions (32 millions au T2 2021) et les revenus ont augmenté de 30 % à 2,4 milliards. “Au cours du premier semestre, nous avons augmenté les revenus au-delà de nos attentes et plus que doublé le résultat d’exploitation”, a commenté le PDG Knof. La banque a également réduit son exposition à la Russie de 1,9 milliard à 1 milliard à la fin du mois de juin et le coût du risque était de 570 millions. La solidité du capital a été confirmée avec un ratio Cet1 de 13,7% (contre 13,4%).
Le PDG Knof voit des nuages à l’horizon
À l’instar de sa rivale, la Deutsche Bank, qui a publié de solides résultats trimestriels mais a exprimé des inquiétudes quant aux perspectives économiques, étant donné que l’Allemagne est particulièrement dépendante de l’énergie russe et que son économie sera durement touchée par toute pénurie d’approvisionnement (la Commerzbank dispose de 564 millions d’euros pour faire face à tout autre effet lié à la guerre ou à toute perturbation de l’approvisionnement énergétique), le PDG Knof a parlé de “points lumineux et de nuages” lors d’une conférence téléphonique avec les analystes. La question la plus difficile et la plus urgente, a-t-il expliqué, “concerne l’approvisionnement en gaz naturel et l’évolution du PIB”, a-t-il souligné. Commerzbank a revu à la baisse ses estimations de la croissance du PIB allemand et table désormais sur +1,5 % en 2022, contre +2 % précédemment.
L’action augmente à la bourse de Francfort, Citi confirme son achat
Ces inquiétudes n’ont pas empêché le cours de l’action de la Commerzbank à la Bourse de Francfort de progresser de 2,25 % pour atteindre 6,894 euros. Après les comptes, Citi a réitéré sa note d’achat et son objectif de cours à 9,80 €, jugeant les résultats trimestriels “solides”. Le bénéfice d’exploitation de 747 millions d’euros est en hausse de 32% par rapport à l’estimation consensuelle de 565 millions d’euros, principalement en raison de la hausse des revenus, mais aussi de la baisse des coûts et des provisions”, a déclaré Citi, notant que le ratio Cet1 de 13,7% était supérieur de +20 points de base à l’estimation consensuelle et que les provisions de 106 millions d’euros étaient inférieures à l’estimation consensuelle de 131 millions d’euros. ()
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