L’euro et la livre sont en hausse par rapport au dollar. La monnaie européenne bénéficie de la perspective de nouvelles hausses de taux par la BCE après la hausse de 75 points de base du 8 septembre qui a porté le taux de référence des opérations principales de refinancement à 1,25 %. Et ce n’est pas tout, puisque sa présidente, Christine Lagarde, a prévenu que de nouvelles hausses se profilaient à l’horizon, une manœuvre nécessaire pour lutter contre une inflation “extrêmement élevée” (9,1% en août dans la zone euro).
L’euro se dirige vers sa meilleure semaine depuis mai dernier
Face à l’aggravation des pressions inflationnistes, qui continuent d’augmenter, les économistes de la Deutsche Bank parient sur un nouveau resserrement maximal de 75 points de base lors de la prochaine réunion en octobre. L’euro vaut 1,00542 dollar (+0,65%) et est en passe de réaliser sa meilleure semaine depuis mai dernier avec une progression provisoire d’environ +1,50%, rapporte Websim, tandis que le cross euro/sterling a changé de main à 0,869 (+0,04%) alors que la période de deuil national pour le décès de la reine Elizabeth II a débuté.
Le franc suisse se renforce également à nouveau
Le franc suisse est également revenu se renforcer face à l’euro, qui s’échangeait à 0,9668 CHF (-0,45%). Les deux monnaies ne sont toutefois pas encore proches du record atteint fin août, lorsqu’un euro s’échangeait à 0,9553 CHF. Raiffeisen prévoit qu’il passera à 0,94 d’ici la fin de l’année et à 0,93 d’ici un an. Pas seulement ça. L’économiste de Raiffeisen, Alexander Koch, cité par l’agence de presse Reuters, est convaincu que la décision de la BCE permettra à la Banque nationale suisse (BNS) de relever sensiblement son taux d’intérêt de référence, qui est actuellement de -0,25 %, pour le porter en territoire positif. Cela devrait avoir lieu lors de la réunion prévue le 22 septembre. Toutefois, a souligné M. Koch, la BNS ne subit pas la même pression que la BCE ou la Fed, car le franc permet d’amortir l’inflation importée grâce au pouvoir d’achat de la monnaie suisse à l’étranger. Enfin, parmi les crypto-monnaies, le bitcoin a regagné le seuil psychologique des 20 000 et a changé de mains à 20 973 dollars (+8,61%).
UBP : quatre raisons pour lesquelles le pic du dollar est proche
Beaucoup se demandent si le pic du dollar est proche. Début septembre, le dollar a atteint son plus haut niveau depuis 20 ans par rapport à un large panier de devises des marchés avancés et émergents. En particulier, il s’est renforcé par rapport à l’euro et au yen japonais. Le taux de change euro/dollar est passé en dessous de la parité (1,00) et la paire dollar/yen a augmenté jusqu’à environ 140. La hausse du billet vert reflète plusieurs facteurs, explique Peter Kinsella, responsable mondial de la stratégie de change à l’Union Bancaire Privée.
La Réserve fédérale américaine s’est lancée dans un cycle agressif et anticipé de relèvement des taux, ce qui a fait grimper en flèche les rendements américains à court terme, importants sur le plan cyclique. Les taux obligataires à deux ans sont passés de 0,75 % seulement au début de l’année à environ 3,50 %. Le dollar s’est également apprécié en raison de l’augmentation de la demande due à la flambée des prix des produits de base, principalement libellés en dollars, poursuit M. Kinsella. Enfin, les États-Unis ont continué à connaître une forte croissance de l’emploi au cours des derniers mois, ce qui a soutenu l’attitude agressive de la Fed en matière de taux. Toutefois, M. Kinsella estime que le dollar américain arrive à la fin de sa tendance haussière et pourrait être sur le point d’atteindre un sommet pluriannuel. Il y a plusieurs raisons à cela.
Tout d’abord, a-t-il souligné, la dynamique de l’inflation américaine semble avoir atteint un pic et les données relatives à l’inflation cyclique n’augmentent plus de manière régulière. Les indicateurs d’inflation prospectifs ont également commencé à baisser : les coûts d’expédition et de transport ont sensiblement diminué, signe que les tensions dans la chaîne d’approvisionnement s’apaisent.
Les détaillants américains ont fait état de stocks très importants, ce qui signifie qu’ils pourraient être contraints de pratiquer des remises agressives sur les produits dans les mois à venir, ce qui entraînerait une désinflation du prix des actifs. L’une des conséquences de cette situation est que la Fed n’aura pas à relever les taux au-delà des niveaux déjà prévus, ce qui signifie que le dollar ne bénéficiera pas d’une surprise positive en matière de taux d’intérêt.
Deuxièmement, la courbe de rendement américaine, qui représente la relation entre les taux d’intérêt à court et à long terme, est désormais fortement inversée. “C’est normalement un indicateur fiable d’une récession imminente, et le ralentissement de la croissance économique américaine freine normalement les forces d’appréciation du dollar. Historiquement, l’inversion de la courbe des rendements est un signal fort indiquant que le dollar est proche des pics cycliques”, a ajouté M. Kinsella.
Troisièmement, les mesures de valorisation standard montrent que le dollar est nettement surévalué. Selon la plupart des paramètres pris en compte par les analystes des devises, le dollar semble incroyablement cher. Ces valorisations élevées seront difficiles à justifier dans un contexte de ralentissement de la croissance et de dynamique inflationniste.
Quatrièmement, le déficit de la balance courante américaine, qui jouera un rôle important dans la détermination de la vitesse et de l’ampleur de la dépréciation future du dollar, approche maintenant des niveaux supérieurs à 1 000 milliards de dollars. C’est un déficit colossal à gérer en temps de paix, qui deviendra une source de vulnérabilité pour le dollar dans les mois et les trimestres à venir. Les déséquilibres importants des comptes courants sont un signe certain de désalignement des taux de change. Les monnaies surévaluées incitent les consommateurs à suracheter des produits étrangers, et cela a certainement été le cas pour le dollar ces dernières années. En conclusion, “nous sommes convaincus que le dollar s’approche de son sommet et qu’il devrait s’affaiblir légèrement sur une base pondérée vers la fin de l’année”, a conclu M. Kinsella. (reproduction restreinte).
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