L’émission Btp Italia démarre. Des commandes de détail s’élevant à 3,2 milliards d’euros le premier jour de placement

Economie & Finance

Départ en sprint pour la dix-huitième émission de Btp Italia. Le placement a débuté le lundi 14 novembre au matin et a permis de collecter près de 3,2 milliards (3,184 milliards pour être précis), pour plus de 103 mille contrats clôturés lors de la première des trois journées dédiées aux investisseurs individuels. L’offre se poursuivra jusqu’au mercredi 16 novembre pour les investisseurs particuliers, sauf clôture anticipée. La fenêtre réservée aux investisseurs institutionnels n’est ouverte que de 10 heures à 12 heures le jeudi 17 novembre.

Coupon minimum garanti de 1,6 %.

L’obligation, datant de novembre 2028, garantit un coupon minimum de 1,6 %, identique à celui de la dernière émission qui avait vu les intérêts s’élever à 9,45 milliards d’euros, dont 7,27 milliards pour les particuliers, sur une échéance de huit ans. Le lancement de la Btp Italia intervient dans une semaine qui s’annonce intense en ce qui concerne les émissions dans la zone euro, avec environ 20 milliards d’obligations proposées aux enchères et l’UE qui prépare une syndication, ont souligné les experts d’Unicredit Research.

Unicredit Research estime que la dernière hausse du crédit aux entreprises n’est pas justifiée.

Dans un contexte de forte reprise des actions européennes et suite à des données d’inflation américaines meilleures que prévu, la semaine dernière a vu un resserrement notable des spreads de crédit des entreprises européennes, les hauts rendements se contractant de 35 pb à 405 pb, un niveau qui n’avait pas été vu depuis juin dernier, et les hybrides se contractant de 20 pb à 283 pb, un niveau qui n’avait pas été vu depuis septembre dernier, ont noté les experts d’Unicredit Research. Toutefois, ils ont averti que “nous pensons que les risques pour la croissance économique restent élevés à l’avenir. En outre, le ton hawkish des décideurs de la BCE continue de dominer. Dans l’ensemble, nous pensons que le dernier rallye du crédit aux entreprises n’est pas justifié et nous voyons une correction à la hausse des spreads dans les prochains jours’.

Panetta (BCE) : un resserrement agressif des taux n’est pas justifiable

Ce matin, Fabio Panetta, membre du conseil des gouverneurs de la BCE, s’exprimant lors d’une conférence intitulée “Finding the Gap” à Florence, a souligné que l’inflation est actuellement élevée et que les risques associés à cette situation ne doivent pas être sous-estimés. “La politique monétaire doit être resserrée pour éviter que l’inflation ne s’installe”, a-t-il déclaré, ajoutant toutefois que “compte tenu des progrès déjà réalisés dans l’ajustement de notre orientation politique, un resserrement agressif n’est pas conseillé”. L’impact des chocs actuels sur l’écart de production est “clairement incertain”, a poursuivi M. Panetta, et “il serait trompeur de fonder un resserrement agressif sur des hypothèses qui ne peuvent être étayées de manière concluante”. Les conséquences d’éventuelles erreurs pourraient ne pas être perceptibles aujourd’hui, mais deviendraient apparentes avec le temps. Il est donc peut-être trop tard pour les inverser complètement”.

Les projections des experts de la BCE publiées en septembre, qui prévoient une inflation proche de 2 % à la fin de l’horizon de prévision, sont compatibles avec un retrait de l’accommodation de la politique monétaire. “Mais l’incertitude entourant la dynamique de l’offre et de la demande nous oblige à rester prudents quant à la portée de l’ajustement. Et il ne faut pas ignorer que le resserrement, qui résulte de nos décisions depuis fin 2021 et des anticipations de nouveaux ajustements de notre position, fait déjà son chemin dans l’économie, avec les délais de transmission habituels.” Les estimations, a conclu M. Panetta, “suggèrent que ce resserrement soustraira en moyenne plus d’un point de pourcentage à la croissance annuelle du PIB réel chaque année jusqu’en 2024 par rapport à un scénario dans lequel les taux d’intérêt et les prévisions de bilan seraient restés inchangés depuis décembre 2021”. Le 1er novembre déjà, le conseiller espagnol, Pablo Hernandez de Cos, a déclaré que la BCE n’était pas obligée de lancer une nouvelle hausse des taux de 75 points de base lors de la réunion de décembre. “Le fait que nous ayons augmenté les taux de 75 points de base… ne signifie pas que ce sera la conception future, cela dépendra des données”, a expliqué M. de Cos. Jeudi 17, le chiffre clé de l’inflation finale de la zone euro pour octobre (préliminaire : 1,5% en glissement mensuel ; 10,7% en glissement annuel ; consensus : 1,4% en glissement mensuel ; 10,7% en glissement annuel).

Baisse des spreads et des rendements du Btp à 10 ans dans l’attente de l’avis de Fitch sur l’Italie

La séance d’aujourd’hui, 14 novembre, était une séance de règlement sur le marché obligataire européen. Le rendement du Bund à 10 ans est tombé à 2,098 % et celui du Btp à 10 ans à 4,15 %, l’écart Btp/Bund tombant à 205 points de base. Vendredi 18 novembre, l’agence de notation Fitch s’est prononcée sur la note souveraine de l’Italie, actuellement BBB avec une perspective stable. Vendredi dernier, après la fermeture des marchés, Moody’s a publié un avis de crédit sur l’Italie, dans lequel elle parle d’une performance économique meilleure que prévu en 2022 – 3,7 % l’estimation contre 2,7 % la précédente – liée toutefois à l’inconnue de l’approvisionnement énergétique. En ce qui concerne la perspective de la notation – actuellement Baa3 avec une perspective négative depuis août – un abaissement de la note de crédit souveraine se produirait en cas d’affaiblissement significatif des perspectives de croissance à moyen terme, également en raison de l’échec éventuel de la mise en œuvre des réformes décrites dans le PNR. Les risques pour la note proviendraient également, selon Moody’s, d’une forte hausse des coûts d’emprunt et d’une politique budgétaire trop souple. ()