Lagarde, la BCE s’attend à plusieurs hausses de taux supplémentaires. Les marchés financiers semblent écarter les résultats optimistes

Economie & Finance

Le Ftse Mib poursuit sa hausse (+1,49% au-dessus du seuil des 21 mille points) tandis que le rendement du Btp 10 ans est en baisse à 4,5%, avec un spread à 240 points. “Malgré les récents ajustements, les marchés financiers semblent toujours escompter des résultats qui pourraient s’avérer trop optimistes”. C’est ainsi que la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a commenté le scénario économique et boursier actuel de la zone euro. Avec une inflation de 10,1% dans le bloc de la zone euro, selon le président, les perspectives sur les marchés sont encore pires que ce à quoi on pourrait s’attendre.

Lagarde : l’inflation est beaucoup trop élevée

“L’inflation dans la zone euro est beaucoup trop élevée et devrait rester au-dessus de l’objectif de la Banque centrale européenne pendant une longue période”, a déclaré vendredi le président de la Banque centrale européenne, soulignant que pour cette raison “le Conseil des gouverneurs prévoit de relever les taux d’intérêt à plusieurs reprises lors des prochaines réunions”. “Les risques, poursuit Mme Lagarde, qui pèsent sur les perspectives d’inflation sont principalement orientés à la hausse.” Les risques de baisse, en revanche, concernent la croissance, sur laquelle l’effet négatif selon le président est fort.

Outre la lutte contre l’inflation, la BCE commence à réfléchir à la manière de réduire la dette.

Selon les économistes de Bloomberg Economics, la hausse des taux se poursuivra jusqu’en mars 2023 pour atteindre 2,25 %. Ensuite, la BCE commencera le Quantitative Tightening, une manœuvre de resserrement économique au même titre que l’augmentation du loyer de l’argent à raison de 29 milliards par mois. Les attentes des économistes surviennent après que le gouverneur de la banque française ait laissé entendre, en début de semaine, qu’il avait un plan pour lutter contre l’inflation sans oublier la nécessité de réduire la dette.

M. Villeroy a déclaré que la BCE devrait d’abord obliger les banques à rembourser l’argent emprunté dans le cadre des opérations ciblées de refinancement à long terme (LTRO) de la banque centrale. “Le remboursement des LTRO passe avant tout et nous devons éviter toute incitation involontaire pour les banques à retarder les remboursements”, a-t-il déclaré.

La BCE pourrait commencer par ne pas remplacer certaines des obligations arrivant à échéance qu’elle a achetées dans le cadre de son programme d’achat d’actifs de 3 300 milliards d’euros au cours des sept dernières années – lorsque l’inflation était trop faible. Ici, nous pourrions commencer avant 2024, en maintenant des réinvestissements partiels mais à un rythme progressivement réduit”, a-t-il déclaré. Pour M. Villeroy, Francfort devrait commencer lentement, puis accélérer, avec un ” point final clairement communiqué, tant en termes de date que de taille du terminal “. ()