Lagarde : la BCE fera tout ce qu’il faut pour freiner l’inflation. Mais Visco s’oppose à des hausses de taux prolongées

Economie & Finance

Cela ressemble un peu à un Le temps d’une journéemais cette fois, ce n’est pas Mario Draghi qui parle. En cette journée internationale de la femme, c’est l’actuelle présidente de la Banque centrale européenne qui s’exprime, Christine Lagardepour parler des taux d’intérêt, de l’inflation et de la façon dont ces forces économiques affectent particulièrement les moins privilégiés.

Lagarde : nous ferons tout ce qu’il faut pour lutter contre l’inflation

“Nous devons faire ce qu’il faut pour rétablir la stabilité des prix et nous ferons tout ce qu’il faut pour cela”, a déclaré le président de la BCE lors d’un entretien avec Ngozi Okonjo-Iweala, directrice générale de l’OMC. “En tant que président de la BCE, mon travail consiste à rétablir la stabilité des prix, ce qui signifie lutter contre l’inflation. Les premières victimes d’une inflation élevée sont les personnes défavorisées, les personnes sous-payées et très souvent les femmes”, a ajouté Mme Lagarde.

“Je sais que les premières victimes de l’inflation sont les plus démunis, les plus vulnérables, les femmes. C’est pourquoi “nous devons faire ce qu’il faut et nous le ferons pour rétablir la stabilité des prix. Nous ferons tout ce qu’il faut”.

La Visco n’apprécie pas les déclarations sur les hausses prolongées

En Italie, le gouverneur de la Banque d’Italie, Ignazio Visco, n’a pas apprécié les dernières déclarations du président et de certains membres du directoire de la BCE sur la nécessité de relever à nouveau significativement les taux après les 50 points de mars. “Je n’apprécie pas les déclarations de mes collègues sur des hausses de taux prolongées”, a déclaré le gouverneur de la Banque d’Italie lors de son allocution de bienvenue à la 14e conférence de la Maeci-Banca d’Italia.

“Bien que la politique monétaire ait réussi jusqu’à présent à stabiliser les attentes, a expliqué M. Visco, la gravité de la situation géopolitique rend très difficile la prévision des tendances macroéconomiques futures. La politique monétaire devra donc continuer à agir avec prudence, en se laissant guider par les données”, et “sans mettre en danger la stabilité financière et en minimisant les effets négatifs sur la reprise encore fragile”, a-t-il ajouté.

Dans la zone euro, ce n’est pas encore la désinflation

Les analystes expliquent que la dernière lecture indique une inflation élevée persistante face à un marché du travail qui reste solide dans la plus grande économie d’Europe, apportant probablement un soutien aux faucons de la BCE. “Une augmentation des taux lors de la réunion de mars de la BCE à 50 points est plus ou moins acquise et le mois de mai est encore loin”, poursuit M. Colijn.

On ne peut certainement pas encore parler de désinflation. “Il y a un risque évident que Francfort doive en faire plus, mais l’économiste en chef de la BCE, Philip Lane, a également indiqué en début de semaine que le conseil d’administration allait dans la bonne direction pour maintenir l’inflation sous contrôle. La différence entre l’inflation décevante actuelle et l’optimisme des indicateurs prospectifs devrait conduire à un débat entre les faucons et les colombes avant les réunions d’après-mars. Avant le mois de mai, nous disposerons de certaines données pour juger si février n’était qu’un moment passager ou si l’inflation reste en fait plus visqueuse que prévu.

Dans tout cela, il reste le nœud d’erreurs dans le calcul de l’inflation, en particulier de l’inflation néerlandaise. L’Office national des statistiques des Pays-Bas a en effet corrigé la méthodologie de calcul du coût de la vie. Aux Pays-Bas, le coût de la vie représentait environ la moitié du chiffre publié. Il est possible que d’autres pays aient également communiqué des données plus élevées, ce qui a contribué à pousser Francfort à relever ses taux de manière plus agressive. ()